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"Pré-mémoire" Handicap et Art

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Par   •  3 Octobre 2018  •  Mémoire  •  2 698 Mots (11 Pages)  •  1 417 Vues

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Pré-mémoire

Le handicap, quand la fragilité devient une force.

La création comme exutoire.


Sommaire

1.  Définitions et histoire du handicap

2.  Le handicap comme moteur de créativité – Les exemples

3.  La pratique artistique comme exutoire – Exemple de l’art thérapie


Quand  on parle de handicap, la plupart du temps, on imagine une personne en fauteuil roulant,  à mobilité réduite. Il est difficile pour certains d’admettre qu’une personne est en situation de handicap  si ce dernier n’est pas visible, tangible. Cependant, il en est autrement.

Depuis cinquante  ans, on ressent une amélioration de santé dans les pays développés mais celle-ci s’accompagne d’un développement prononcé des maladies chroniques.  Elles s’en suivent de conséquences  négatives qui entravent les fonctions de la vie quotidienne des individus. Ces limites fonctionnelles  peuvent amener à un désavantage  social, qui va limiter l’accomplissement des rôles attendus dans une société donnée : le handicap.

En France, la loi du 11 février 2005 dans son Article 114 donne la définition suivante du handicap  : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation  d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant.  »

L’Organisation mondiale de la Santé précise cette définition. Elle comprend  trois dimensions qui  révèlent  autant  de composantes du  handicap.  Ces concepts  sont  les suivants : déficience, incapacité et désavantage.

- Déficience : « Dans le domaine de la santé, la déficience correspond à toute perte de substance ou altération d'une fonction ou d'une structure psychologique, physiologique ou anatomique. »

- Incapacité : « Dans le domaine de la santé, une incapacité correspond à toute réduction (résultant d'une déficience) partielle ou totale de la capacité d'accomplir une activité d'une façon normale ou dans les limites considérées comme normales, pour un être humain. »

- Désavantage : «  Dans le domaine de la santé, le désavantage social d'un individu est le préjudice qui résulte de sa déficience ou de son incapacité et qui limite ou interdit l'accomplissement d'un rôle considéré comme normal, compte tenu de l'âge, du sexe et des facteurs socioculturels. »

Cependant, le handicap  n’a pas toujours été perçu de cette façon. Il fut un temps où l’on rejetait ou, dans certaines civilisations, on allait jusqu’à les tuer pour leurs « différences ». Cela a été le cas, par exemple, lors de la Seconde Guerre mondiale  avec le projet « Aktion 4 », campagne ayant pour but d’assassiner toutes les personnes handicapées  mentalement et physiquement car elles étaient une « entrave à la pureté de la race » selon les nazis. Plus de 70 000 personnes sont mortes dans d’horribles conditions  pour une idéologie ridicule. Et ce ne fut, malheureusement, pas le seul trait de d’ombre dans l’histoire concernant ces personnes.


Dans l’Antiquité, les personnes handicapées, et particulièrement les enfants, étaient totalement exclus de la société. Considérés comme impurs ou victimes d'une malédiction  divine, certains étaient tués dès la naissance, ou utilisés par des mendiants  qui accentuaient le handicap pour mieux attirer la compassion.

Il faut attendre le Moyen-âge pour la mise en place d’hospices et des « Hôtel-Dieu  » qui accueilleront,  enfin, les infirmes, les pauvres et les miséreux de la société. Le handicap  suscite la peur et c’est pourquoi  la société répond à cette crainte par l’enfermement  de ces personnes.  Louis XIV est l’un des pionniers de cette démarche,  ordonnant la création de l’Hôpital de la Salpêtrière pour l’enfermement  des mendiants, et de l’Institution  des Invalides pour l’accueil des soldats invalides ou âgés.  A la mort du roi, ce système s’affaiblit au profit de la médecine et de nouveaux courants de pensées.

Le XVIIIème siècle, appelé couramment le siècle des Lumières, prône la science, la raison et le respect de l’humanité.  Plusieurs personnalités  de l’époque vont être les précurseurs de ces nouvelles idées sur le handicap. Parmi eux, on peut citer :

- Diderot (1713-1784), un des plus grands philosophes de ce siècle qui publia des essais cherchant  à démontrer  l'égalité des esprits pourvu qu'on leur consacre suffisamment  d'instruction et d'éducation. En voici un exemple, extrait de "Lettre sur les aveugles, à l'usage de ceux qui voient" (1749) :

« L’unité pure et simple est un symbole trop vague et trop général pour nous. Nos sens nous ramènent à des signes plus analogues à l’étendue de notre esprit et à la conformation de nos organes. Nous avons même fait en sorte que ces signes pussent être communs entre nous, et qu’ils servissent, pour ainsi dire, d’entrepôt au commerce mutuel de nos idées. Nous en avons institué pour les yeux, ce sont les caractères ; pour l’oreille, ce sont les sons articulés ; mais nous n’en n’avons aucun pour le toucher, quoi qu’il y ait une manière propre de parler à ce sens, et d’en obtenir des réponses. Faute de cette langue, la communication est entièrement rompue entre nous et ceux qui naissent sourds, aveugles et muets. »

- L'Abbé de l'Épée (1712-1789), qui fonda une école pour les sourds-muets et inventa des signes méthodiques pour leur permettre de communiquer.

- Valentin Haüy (1745-1822), fonda de son côté l'institution  des jeunes aveugles et inventa des caractères en relief pour leur ouvrir l'accès à la lecture.

- Philippe Pinel (1745-1826), inventa la psychiatrie et des traitements  doux pour remédier aux violences dont les personnes déséquilibrées étaient victimes. Le « traitement moral » préconise ainsi le dialogue avec les malades ainsi que la mise en place d’activités dans l’asile ; ce qui est une véritable révolution, même si cela n’a été appliqué que partiellement.

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