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L'art

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Par   •  10 Mai 2021  •  Cours  •  4 681 Mots (19 Pages)  •  481 Vues

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L’art

Introduction :

La polysémie du terme

- « L’art de réussir, l’art de s’énerver, de se faire remarquer, l’art de faire de bonnes affaires ».

- « l’art culinaire, l’art de la guerre, les arts ménagers ».

- « Les beaux-arts ».

Nous voyons bien ici que ce terme concerne des MOYENS mis en œuvre. Un art est un savoir-faire, une habileté, une technique, un talent, une méthode pour bien faire quelque chose. Un art est un talent visant à produire un ouvrage, n’importe quel ouvrage (une toile, une statue, un roman, un discours, un avion).

L’art est aussi une FIN produite (l’œuvre). Il s’agit bien ici d’un résultat. Ce dernier est singulier puisque tout n’est pas appelé « art ». L’art est un domaine bien particulier, qui obéit à une définition précise qui le distingue du travail entre autres.

Jusqu’ici, distinguez bien les concepts :

MOYEN – FIN

OUVRAGE – ŒUVRE

Problématique

C’est peut-être bien ces deux définitions qui posent problème : l’art (comme fin) repose-t-il sur des techniques (moyens) nécessaires à son existence ? Au contraire, l’art (comme fin) est-il un domaine devant s’affranchir, se libérer, de toute approche technique (moyen) pour être de l’art ?

C’est autour de cette approche conceptuelle que nous allons réfléchir à cette notion d’art : le problème de fond consistant sans doute à se demander de quoi parlons-nous quand nous parlons d’art ?

I) L’art comme vérité ?

a) L’imitation et le modèle

A l’époque de Platon, l’artiste ne produit pas d’œuvre, il reproduit. Nous pouvons même dire que l’artiste au sens de « créateur », n’existe pas. Toute œuvre d’art est d’abord le produit d’une imitation et le chef-d’œuvre est une imitation parfaitement exécutée. L’artiste est celui qui recopie parfaitement un paysage.

On comprend alors pourquoi l’art classique grec, la statuaire par exemple, représente des corps d’hommes plus vrais que nature. Cet art est dit « réaliste », il représente la réalité et il l’imite à la perfection.

Un peintre de l’antiquité, nommé Zeuxis, avait peint des raisins tellement réalistes que des oiseaux s’attaquèrent à sa toile, pensant que c’étaient de vrais fruits. Ce réalisme poussé à l’extrême s’appelle du trompe-l’œil.

 

Cependant, bien imiter est un vrai talent mais l’artiste doit savoir aussi choisir le modèle parfait, le plus beau. Le même Zeuxis ayant eu pour commande de représenter la scène mythologique « Hélène à Crotone » décida de rassembler les cinq plus belles jeunes filles qu’il trouva, pensant synthétiser leurs attraits pour arriver à l’imitation parfaite de la belle Hélène.

Conseil :

Vous pouvez vous renseigner sur certaines statues classiques grecques de jeunes garçons que l’on appelle les « Kouros ». L’une est très célèbre : le Doryphore de Polychète (regardez-là sur internet).

A l’époque grecque, il n’est donc pas question d’inspiration mais de technique : l’artiste est un fin technicien doublé d’un observateur hors du commun qui a le coup d’œil pour voir dans la nature ce que nous ne voyons pas. En somme, l’artiste s’apparente plus à un artisan : c’est un homme de métier, qui maîtrise des savoirs-faire. Pendant des siècles, au Moyen-Âge, il appartiendra à une corporation, à la confrérie de saint Luc, où son statut sera finalement assez proche de celui des autres artisans.

b) La canon et la mesure

Mais qu’est-ce qui rend une œuvre vraiment belle ? Ce sont ses proportions. Pour chaque imitations, il existe des proportions parfaites qui si elles sont respectées rendent une œuvre d’art vraiment belle.

Ces proportions parfaites, voilà ce que les Grecs appellent le « canon » (Kanon). Il s’agit de proportions mathématiques qui concernent la taille et la forme des parties du corps, ou encore la perspective. Pour que ce soit beau, il faut que ce soit géométrique, comme dans le jardin à la française inventé par Le Notre à Versailles.

Ces proportions qui visent un équilibre parfait, s’appliquent également à des sentiments ou à des émotions qui sont imités par les artistes. Ainsi, la statue du Laocoon (retrouvez l’image) est considérée comme étant la représentation parfaite de la force. Qu’est-ce qui est si beau dans le Laocoon, c’est la force maîtrisée, comme équilibre parfait, ou encore comme juste milieu : ni trop, ni pas assez.

On retrouvera cette idée de mesure mathématique, de proportion, de canon, dans les dessins d’un post-classique comme Léonard de Vinci au 16ème siècle : souvenez-vous de L’homme de Vitruve, cet homme dont les proportions parfaites s’inscrivent dans un cercle, image géométrique même de la perfection. Vous retrouverez cette image sur les pièces italiennes de 2 euros !

Pour conclure, on pourrait se dire que la perfection artistique existe, comme une forme de vérité. Nous pouvons penser au nombre d’or par exemple.

Comment expliquer que la période grecque ait été si importante pour nous au fil de notre histoire ? C’est sans doute parce que nous y avons perçu un idéal, une forme de vérité que nous avons voulu retrouver. A plusieurs reprises dans notre histoire, les périodes dites « classiques » ou plutôt « néoclassiques », sont parties à la recherche d’une beauté parfaite perdue.

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