Dénoncer ou non ?

Dénoncer ou non ?

La profession de TTS qui est un domaine de la relation d’aide, amène à avoir beaucoup de réflexions éthiques puisque nous devons sans cesse se questionner sur quelles bonnes décisions prendre, et ce, en respectant les valeurs, les opinions des usagers ainsi que le cadre législatif du milieu où nous travaillons. Certaines situations peuvent nous toucher plus particulièrement ce qui peut nous faire vivre de fortes émotions malgré le fait que nous devons respecter les diverses législations ainsi que le code d’éthique du milieu. Comme par exemple, être travailleuse de rue dans un contexte de négligence non-volontaire et un signalement à la DPJ être fait malgré le bon lien de confiance que j’ai avec cette usagère qui est mère d’un jeune garçon, peut sans aucun doute amener à devoir faire un processus de réflexion éthique et se poser la question suivante : « Est-ce que je dois dénoncer la situation ou non ? ».

En effet, plus précisément le problème éthique rencontré est de signaler ou non à la DPJ la situation de la mère monoparentale Noémie qui a laissé à quelques reprises, son fils de deux ans seul sans surveillance lorsqu’il est couché. Cette dernière mentionne qu’elle est épuisée et que celui-ci lui demande beaucoup d’énergie. Comme mentionné plus haut, les deux solutions possibles seraient de briser la confidentialité de ma cliente en dénonçant la situation ou bien de ne pas faire de signalement à la DPJ. Si je dénonce à la DPJ cela pourrait briser mon lien de confiance avec la mère qui a été long à construire et ainsi, nuire à son autodétermination, car je sais qu’elle a des capacités, une mobilisation à vouloir changer et devenir une mère qui est présente pour son fils. En faisant un signalement, elle deviendra méfiante et cela pourrait la désorganiser et lui faire perdre le peu de repères qu’elle a. Si je ne dénonce pas à la DPJ, les conséquences pourraient être que la sécurité et le développement de son fils soit compromis puisqu’elle le laisse seul et ainsi le mettre en danger. Ainsi, je suis en présence d’un dilemme éthique puisque j’ai mes propres valeurs personnelles, mais je dois aussi prendre en considération les valeurs de la profession soit la confidentialité, du milieu ainsi que du cadre de loi que je dois respecter.

De ce fait, la théorie de Kant vise à évaluer la moralité d’une action que nous voulons faire et ses répercussions sur les autres. Cette méthode est utile dans le but de faire un choix éclairé avant de prendre une décision dans ma situation actuelle ce serait de dénoncer ou non la situation. De plus, il faut alors se poser la question suivante « Et si tout le monde le faisait ? ». Suite à cette question, si la réponse est négative ou les conséquences sont négatives pour la société, on devrait s’abstenir de faire cette action. Dans le cas contraire, il s’agirait alors d’un acte égoïste à la moralité puisque nous nous accordons une permission spéciale. Ainsi, en tant qu’être de raison nous devrions faire abstraction de nos émotions, des sentiments et de nos intérêts lorsque nous sommes confrontés à un dilemme éthique. Dans ma situation, la confidentialité, mes valeurs personnelles ainsi que professionnelles sont en jeu. Or, dans la cadre de ma profession, j’ai le devoir de respecter les clients et prendre des décisions, et ce, dans le meilleur de leurs intérêts. Cependant, qu’est-ce qu’il adviendrait si tous les Techniciens en travail social décideraient de ne pas dénoncer des situations de négligence puisqu’ils veulent préserver leurs liens de confiance avec les usagers ainsi que la conviction que cela pourrait leurs nuire ? Le fait de mentir et donc, ne pas dénoncer pourrait selon Kant avoir des conséquences néfastes autant pour moi en tant que professionnelle qui perdrait toute crédibilité envers le public et autant pour les personnes concernées.

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