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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

Dissertation : Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 958 Mots (8 Pages)  •  758 Vues

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Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

        Le concept de conscience est une interrogation récente qui façonne les préambules de la philosophie contemporaine. Edifiée par Descartes comme le socle de la connaissance, et plus tard repris par Kant, Hegel ou Sartre, la conscience de l’être humain est un mécanisme qu’il faut prendre dans toute ses dimensions. On pourrait sans nul doute s’attarder à dire que la conscience fait d’un homme un homme, et d’un animal un animal, ce double sens montre à quel point la conscience est universelle et est un socle pour notre humanité. La conscience humaine est à la source de toute choses, elle définit la vie, l’explique avec la connaissance et s’interroge avec le « Je » elle transcende la simple existence en la connaissance de son existence. Être ce que l’on a conscience d’être est alors le défi de tout un chacun, cette question si profonde nous amène à réfléchir sur l’existence de notre être et de la certitude qu’apporte notre conscience sur nous-même. La conscience nous permet-elle seule de nous définir ? Si je ne peux me définir que partiellement par ma conscience comment savoir ce que je suis vraiment ? Dès lors un clivage s’oppose à notre réflexion, puisque la conscience peut être réduite à un état, cela implique par extension une limite. Se limiter à une introspection en prenant comme seule et unique source notre conscience ne fausse-t-il pas notre représentation de nous-même ? Finalement la conscience qui nous amène à la certitude ne nous fausse-t-elle pas sur notre propre condition ? L’introspection est-elle une vérité subjective ? La conscience n’est-elle pas un obstacle à la connaissance de soi même ? L’objectif sera donc finalement de s’interroger sur la portée de la conscience sur notre vision personnelle, et d’une manière plus dynamique et panoramique de se questionner sur les limites de notre propre introspection. Ainsi, il sera question de mettre en relief la conscience de soi comme une source de certitude qui permet une approche de ce que l’on est et d’amener notre réflexion sur les limites de cette conscience qui se révèle comme un état faillible, enfin, cela nous projettera à s’étendre sur les moyens qui nous pousse à remédier et à dépasser les limites d’une conscience qui restreint et qui fausse notre introspection.

        Dès l’acquisition de la conscience à l’enfance, s’encre dans notre être une identité lié à cette conscience, l’apparition du « Je » décrit par Kant amène le jeune enfant à s’engager dans la vie comme un sujet et non plus comme un objet. Dès lors il acquiert sa personnalité et ses préférences, il sait ce qu’il est et affine cette notion au fil de sa croissance. Si l’on s’attarde à demander à des individus s’ils se connaissent, la réponse sera irrévocablement « oui ». Leur conscience propre leur amène cette certitude infaillible, nous avons spontanément l’impression de nous connaitre. C’est pourquoi il est facile de décliner notre identité, de raconter notre histoire notre parcours.  Cette connaissance immédiate de nous-même implique transversalement la connaissance de notre existence. Descartes aborde ce phénomène par le doute méthodique. En remettant en cause toute connaissance innée ou développée, seul une certitude reste à la surface, celle d’exister. Cette démarche amène à la démonstration d’une conscience qui amène à la certitude  et qui se fonde sur elle-même. La conscience énonce la vérité de sa propre existence sans recours à l’intermédiaire quelconque soit-elle. Ainsi on pourrait évidemment évoquer le fait d’être ce que l’on a conscience d’être réside premièrement dans le fait inéluctable d’être conscient de sa propre existence. Cette connaissance et reconnaissance de sa propre existence porte le sujet grâce à ses sens à se reconnaitre et se saisir en tant que sujet et non plus comme objet. Pour ainsi dire avoir conscience de soi c’est se connaitre avec certitude puisqu’il n’y a selon Descartes aucune distinction entre penser et être. On ne peut donc pas contredire la conscience à ce stade on sait que la conscience n’est qu’une explication au « moi », exprimé par le « Je « . Notre identité est donc le fruit de notre conscience, cependant une conscience qui ne s’insère pas dans une temporalité n’est pas une conscience. Une conscience qui se renouvelle à chaque instant n’a de raison d’exister et ne peut se prétendre conscience puisqu’elle ne permet pas d’accéder à la définition de soi. Bergson apporte son explication à ce sujet, la conscience est aussi le fruit de notre mémoire, la mémoire est en quelque sorte le pouvoir de prendre du recul sur les choses. Bergson évoque le fait que la mémoire est un mécanisme univoque qui permet de contenir la conscience pour se construire par une accumulation d’expérience. Cela permet donc à tout individu conscient de se souvenir en permanence de son existence et de mémoriser les caractères qu’on lui attribue, son identité. C’est pour cela que l’on dit que l’on se forge une identité et que l’on maitrise celle-ci. La mémoire ne réside donc que comme une projection de notre conscience dans le temps, cette association entre la certitude innée de la connaissance de son existence et de la mémoire permet à toute personne de dire avec certitude qui elle est. Cette double évolution dans un repère spatio-temporel, par l’intermédiaire des sens permet à l’enfant de s’insérer comme sujet et de se connaitre lui-même. Ainsi tant qu’il existe l’humain conscient de soi, est conscient de ce qu’il est, et donc penser que nous sommes autre que ce que notre conscience nous dit, c’est affirmer que nous ne sommes pas maitres de nous-mêmes.

Cependant accepter que la conscience soit un savoir tout puissant qui ne se résume que par la vérité unique de notre être serait dire que la conscience est un état de toute puissance. Seulement, suis-je seulement ce que ma conscience m’indique ? La conscience ne peut donc pas me tromper sur ce que je suis ?

        Il semblerait donc que dans un second temps nous pourrions aborder la faillibilité de la conscience, un état qui ne réside que dans une existence limité aux frontière de la définition de soi. Dans un premier temps il faut distinguer conscience et connaissance, bien que les deux termes puissent être étymologiquement rapprochés, ils ne signifient pas la même chose dans une dimension philosophique. On pourrait dire que la conscience de soi ne réside que dans la certitude d’une existence, comme nous l’avons expliqué précédemment, la conscience de soi est induite en tant que point d’origine de toute chose touchant de près ou de loin l’existence et la réflexion. Au contraire la connaissance peut-être plus largement définie, sur un plan théorique et académique la connaissance est une accumulation de savoir, cette connaissance qui est personnelle puisqu’elle est propre à chacun mais aussi commune puisqu’elle existe en une même version pour tous permet aussi d’induire une introspection. Malgré leur différences qui à première vue les sépare en tout point : la conscience que l’on a de nous indique dès lors une subjectivité, il ne s’agit finalement qu’une d’une projection de nous-même par nous, définition même de la subjectivité. D’une manière transversale, l’objectivité est le résultat d’une interaction avec autrui, ou avec d’autre connaissances qui implique une introspection. Lors d’une interaction avec autrui, il y a un procédé d’objectivation par l’intermédiaire d’intersubjectivité décrit par Sartre. Deux sujets se s’objectivent, ces phénomènes peuvent mettre en cause la subjectivité que l’on possède par rapport à notre conscience et remettre en question des certitudes alors absolue sur nous-même. On peut donc dire que par l’intersubjectivité, la conscience de soi s’alimente de la connaissance de soi, fruit d’une objectivité puisée par des relations sociales ou des connaissances extérieures. De plus la conscience n’est pas un état infaillible, comme toute chose, cet état possède des limites, l’acceptation du fait que la conscience n’est pas un phénomène tout puissant implique l’acceptation d’une limite qui se sépare de la conscience, on parle de l’inconscient. Ainsi la reconnaissance d’un inconscient par Freud suppose que la conscience d’Être a des limites ? Ne suis-je donc pas ce que j’ai conscience d’Être ? La psychologie met donc en relief les lacunes de cet état de conscience, puisqu’il existe un état parallèle qui échappe au contrôle de la conscience à savoir l’inconscient. Selon Freud un désir, une pulsion refoulée dans l’inconscient semble étrangère lorsqu’on la présente à la conscience de ce même sujet. La théorie de l’inconscience s’exprime aussi par des actions que l’on pourrait qualifier de cliniques (tocs, rêves, lapsus) qui sont étrangères et invisibles à la conscience, ainsi la conscience d’être, présente des failles qui se révèlent être liés à l’inconscience.

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