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Qu’est-ce qui me permet de dire qu’en dépit de l’écoulement du temps je demeure le même ?

Dissertation : Qu’est-ce qui me permet de dire qu’en dépit de l’écoulement du temps je demeure le même ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2019  •  Dissertation  •  2 573 Mots (11 Pages)  •  1 218 Vues

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Dissertation Philosophique

Le 03/10/2018

Sujet : « Qu’est-ce qui me permet de dire qu’en dépit de l’écoulement du temps je demeure le même ? »

« Avant de dire Je, l’enfant avait simplement le sentiment de lui-même ; désormais, il en a la pensée. » , cette citation de Kant peut nous amener à penser que chaque être-humain est un « sujet » en devenir, qu’il évolue tout au long de sa vie, de sa venue au monde au moment où il le quittera. Cependant cela signifierait qu’en fonction du temps un même sujet évoluerait et changerait ? Cette réflexion peut nous mener à nous poser la question suivante : Comment se fait-il qu’en dépit de l’écoulement du temps je demeure le même ? Avant de commencer une étude approfondie de cette question, il serait bon de mettre en évidence les termes clefs de cette étude qui permettront une meilleure compréhension de celle-ci. En effet, nous travaillerons principalement avec les termes Temps et Je. Commençons par définir brièvement ce qu’est le temps, du latin tempus, il induit la division de la durée ; Il est un moment, un instant. Il est souvent perçu comme un changement continuel et irréversible, où le présent devient le passé. Au sens plus philosophie, il est surtout le milieu homogène et indéfini, dans lequel se déroulent les évènements. Il est alors analogue à l’espace. Tandis que le « Je », lui, correspond au « Sujet » qui est l'être réel doté de qualités et qui produit des actes. Le sujet est à la fois ce qui est objet de la pensée et de la connaissance et le support de certaines autres réalités (actes, conscience, perception, droit, etc.). Ne s’agit-il pas de savoir si le Je peux être influencé dans le temps ou au contraire demeurer le même tout au long de sa vie ? Le temps a-t-il véritablement une quelconque influence sur mon identité ? Pour que notre étude soit méthofddique, nous tenterons de répondre successivement à ces trois questions : Qu’est-ce que le Je/le Sujet ? Comment pourrait-on définir le temps et que transforme-t-il ? et pour finir, Quelle est l’influence du temps sur le Je, que devient-il face au temps ?

En métaphysique, le Sujet correspond à l’être réel, par opposition à l’objet, substance ou principe unificateur de toutes nos représentations. Il est selon Schopenhauer « ce qui connaît tout le reste sans être soi-même connu ». Dire : Je pense, donc je suis(« cogito ergo sum »), c’est, en effet, conférer au Je cette dimension d’universalité propre à la raison humaine qui pose désormais le sujet comme principe sur lequel l’ensemble de la connaissance, de la morale et du droit va pouvoir se fonder. Être sujet, c’est rendrie raison des choses et de soi-même, s’affirmer comme être libre et responsable. Le Je est une réalité permanente, il est le support de tous nos états, sauf dans le cas de certaines maladies (dédoublement de personnalité…). Le Je est unique et immuable, tandis que le Moi est sujet à de multiples changements, et c’est le Je qui a conscience du Moi. La conscience de soi selon Descartes passe par le cogito (« Je suis, j’existe » une vérité indubitable du « cogito »), qui désigne l’opération qu’il pratique au début des Méditations métaphysiques pour tenter d’échapper au doute méthodique. Le Je corresponds d’après Descartes à l’âme, ainsi à une « Substance pensante » ou « chose pensante » (« res cogitans »), la pensée correspond à la conscience. En ce qui concerne l’identité d’un individu, Locke tente de la définir dans son Essai sur l’entendement humain, par le fait qu’une chose se tienne en ce lieu à ce moment, et que rien ne peut y être en même temps. Être soi, c’est rester le même à travers les changements : non pas demeurer invariable, mais assumer partout les variations, voire les contradictions dont je suis le témoin immédiat. Je change soit par volonté, soit par nécessité. Je peux constater ces changements. Le problème, c’est qu’il n’y a pas en moi deux personnes : d’une part, celle qui changerait et d’autre part, celle qui, demeurant, pourrait constater objectivement des changements. En même temps que l’acteur, le spectateur change. Comment dès lors, pourrait-il savoir qu’il a changé, puisque celui-ci qui est en état de le constater est celui-là même qui a changé ? Les sujets se ressemblent grâce en partie à la structure organique mais Socrate n’est pas Descartes qui n’est pas Durkheim qui n’est pas Trump qui n’est pas mon grand-père. C’est L’Ipséité de l’individu qui nous distingue. Locke disait : « Un être pensant, intelligent, qui a raison et réflexion, et qui peut se regarder soi-même comme soi-même, comme la même chose qui pense en différents temps et lieux, ce qu’il fait uniquement par la conscience ».

Kant souligne dans Anthropologie du point de vue pragmatique le passage d’« animal » à « sujet » à partir du moment où il y a une prise de conscience de soi « Lorsqu’il commence à dire Je, une nouvelle lumière semble en quelque sorte l’éclairer (…). Auparavant, il se sentait simplement. Maintenant, il se pense », cette prise de conscience apparaît au bout d’un certains temps. C’est une évolution dans le temps. Mais qu’est-ce que le temps et que modifie-t-il ?

Saint Augustin disait que tout le monde croit savoir ce qu’est le temps, mais dès que l’on demande de le définir, personne ne sait plus : « Qu’est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais, si on me le demande, et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus ». Blaise Pascal considérait que le temps fait partie de ces notions évidentes, sur lesquelles tout le monde s’entend assez, mais néanmoins ineffables. Ce sont les rêveries, les souvenirs et le changement (tel que le vieillissement) qui nous donnent l’idée que le temps « a passé », en effet comment pouvons-nous faire le lien entre la photo d’un nourrisson et celle d’une personne âgée si ce n’est que par l’évolution d’un même sujet dans le temps ? Il faut néanmoins distinguer deux conceptions fondamentales du temps en philosophie : le temps physique (mesuré par la montre, le calendrier, la chronologie, …) et le temps vécu en notre conscience. En effet, « le temps physique » que l’on peut également nommer « temps objectif » est à la fois une puissance extérieure, une réalité objective sur laquelle nous

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