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L'unité du moi est-elle une illusion ?

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Par   •  12 Décembre 2022  •  Dissertation  •  2 778 Mots (12 Pages)  •  194 Vues

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L’unité du moi est quelque chose d’indivisible et ne comportant pas de parties. C’est ce qui nous définit de façon unique et individuel. Elle nous confirme l’observation immédiate par la conscience ainsi que par le raisonnement. Cette idée d’unité que nous avons ne provient pas du monde extérieur mais bel et bien de nous-même, nous la tirons de l’intérieur. Cependant, cette unité ne devient-elle pas illusion si notre conscience est altérée ? Des facteurs provenant du monde extérieur ne viennent-ils pas aliéner cette seule et même personne que nous sommes ? Dès à présent, il faut dépasser ces contraintes et ces limites qui contournent notre véritable unité. La fragmentation de notre moi ne peut-elle pas être bénéfique à notre être ? Ne pourrais-je pas devenir une personne libre en tirant des avantages de ce qui est autre et qui affecte notre moi ?

N’être qu’une seule et même personne veut-il dire que j’ai la capacité à dire ‘’je’’ et à être ‘’moi’’ ? Pour commencer ma réflexion, je vais définir ce qu’est la conscience. La conscience vient du latin cum scienta signifiant « avec connaissance ». L’étymologie témoigne de la connaissance que nous avons de nos propres pensées et de nos actes. La conscience est avant tout une conscience de soi même. C’est la capacité à avoir conscience de ses actes et de leurs conséquences. Il y a une autre facette de la conscience qui consiste à revenir sur soi-même en se remettant en question : la conscience réflexive. Celle-ci créer une unité de conscience qui fait que nous avons conscience d’être une seule et même personne. Parler de la conscience c’est aussi considérer qu’elle a une unité. On ne parle pas de consciences multiples mais bel et bien de différents états de conscience. La capacité qu’on a de pouvoir se « penser soi-même », d’avoir conscience d’être un « je », est quelque chose de propre à l’Homme. En tout cas, c’est ce que pense Kant dans son Anthropologie du point de vue pragmatique. Il pense qu’« Une chose qui élève infiniment l’homme au-dessus de toutes les autres créatures qui vivent sur la terre, c’est d’être capable d’avoir la notion de lui-même, du moi »(p28). Prenons pour exemple le miroir pour l’animal et le bébé. En effet, le miroir permet d’évaluer la perception que nous avons de nous-même. Cependant, vous êtes-vous déjà demandé si un chien ou un chat avait conscience d’être lui-même ? Généralement, quand il se voit dans le miroir, un animal ne prend pas son reflet comme étant le sien, il va alors le fuir ou l’attaquer. Un enfant, lui, va mettre un certain temps à développer cette capacité à unifier le sentiment qu’il a des différentes parties de son corps et de la représentation corporelle qu’il se fait de lui-même. Autrement dit, être conscient demanderait un effort qui admettrai faire un retour sur soi. D’autres philosophes comme René Descartes ont une pensée différente du ‘’je’’ pensant. D’après lui, c’est un être qui est doté de subjectivité, c’est-à-dire capable d’avoir sa propre vision de la réalité contrairement aux objets. C’est en fait une connaissance qui est innée. Cette personne sait qu’elle existe, qu’elle est un « je » par rapport à un monde extérieur. Dans le discours de la méthode, il cite « je pense donc je suis », signifiant en latin ‘’cogito ergo sum’’. En effet, Descartes s’engage à douter de tout ce qui existe, de remettre la moindre chose en question car considère que rien n’est fondamentalement certain étant donné que nos sens, avec lesquels on perçoit le monde, peuvent nous tromper. La seule et unique chose qu’il ne remet pas en cause est le fait d’être conscient. Cohérent car nous avons stipulé précédemment que cette connaissance était innée. La conscience serait alors donnée en même temps que notre âme et agirait constamment ? Mais un être ne peut-il pas se différencier autrement que par sa capacité à être ‘’je’’ et à être ‘’moi’’

Une personne consciente, étant soi-même et maître de qui elle est, possède des désirs et des envies qui sont propres à chacun. Le moi, inconsciemment, fait tout pour satisfaire les désirs qui sont au fond de lui. Ce sont des poussées qui sont psychiques trouvant leurs sources dans le corps dans le but d’obtenir une certaine satisfaction : Ce sont les pulsions. Spinoza raffermit cette idée en affirmant dans l’Etique que « Le désir est l'essence de l'homme ». Le désir est donc pour lui l'humanité même. C’est à travers nos comportements conscients et inconscients que nous sommes en constante quête de plaisir, de puissance. De façon imagée, certains augmenteront leur puissance en mangeant des pâtes, et d’autres en dévorant des livres. Le désir, c’est donc ce qui va me pousser à agir de façon à reproduire ce qui me rend joyeux, et à m’éloigner de ce qui peut me rendre triste. C’est donc quelque chose qui nous définit et nous rends unique. Cependant, ce principe peut parfois être une tromperie sur ce que je crois m’augmenter, et je peux donc désirer des choses qui finalement, me diminuent. Dans une voiture, si un enfant met du Rap à la radio, la mère va peut-être commencer à y prendre goût à force d’être en contact avec.

Mais n’est-il pas crédule de penser que je ne suis qu’une seule et même personne, que je suis un principe et non un résultat ou alors que j’agis par moi-même ? N’y a-t-il aucun facteur venant diviser mon seul et unique moi ? Le moi que je pense être n’est-il pas qu’une illusion alimentée par le monde extérieur ?

L’illusion, qu’elle provienne du monde extérieur ou de ses propres états internes, est une perception qui est fausse. Ceci provient du latin illusio signifiant ‘’tromperie’’ : Comme si les autres avait pour rôle de déterminer notre propre conscience de soi, même si ce processus se passe machinalement dans notre société. En effet, comment peut-on prétendre dire ‘’je’’ si nous sommes constitués essentiellement du ‘’nous’’. Les regards, les jugements, les normes, les habitudes, les opinions… tous ces attraits accompagnent constamment notre conscience et la forcent à se soumettre pour se conformer au monde extérieur. Autrement dit, notre identité se fait aspirer par l’influence des individus, ne laissant plus qu’une illusion de la conscience que nous prétendons avoir de nous-même. Ces opinions et ces habitudes, représentent pour Nietzsche, dans Aurore, un « brouillard » qui recouvre intégralement les hommes. Est-il possible de s’affranchir de ce brouillard en maintenant le contact des autres ? L’intériorisation de toutes

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