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L'inconscient, Freud

Commentaire de texte : L'inconscient, Freud. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  1 409 Mots (6 Pages)  •  1 183 Vues

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Explication de texte :

Sigmung Freud, L’Inconscient, dans Métapsychologie, 1905 (p. 70-71)

        Au XIXeme siècle, Freud innove en inventant un inconscient qui parle, se déchiffre et guérit, un inconscient peuplé de désirs sexuels, agressifs, inavouables, de pulsions de vie et de mort, et qui possède des lois internes. Il nous propose en réalité une nouvelle conception de l’âme humaine. «Toutes les techniques actuelles d’exploration de psychisme ont une dette envers Freud», rappelle le neuropsychiatre Boris Cyrulnik dans son livre De chair et d’âme. Aujourd’hui, l’idée d’un inconscient en nous n’étonne plus personne. Pourtant, la publication en 1905 de l’ouvrage Métapsychologie, œuvre dans laquelle Freud s’emploie à définir son idée de l’inconscient, suscite de nombreuses polémiques. La réflexion de Freud porte, dans l’extrait que nous étudions, sur la validité de son hypothèse. Soucieux d’être pris au sérieux, Freud s'interroge au sujet de la crédibilité de sa thèse. Il se demande si il est en droit d’en faire l’hypothèse et de fonder sur elle l’élaboration d’une théorie et d’une pratique qui soient recevables scientifiquement. Rappelons qu’une hypothèse est une proposition posée pour opérer un ensemble de déductions. Freud s’emploie à convaincre ses lecteurs du bien fondé de son hypothèse en démontrant qu’elle est nécessaire et légitime.

        Les enjeux liés à ce texte sont de plusieurs ordres. Le premier est épistémologique : il s’agit pour Freud de donner une toute nouvelle définition à «l’inconscient» et de «prouver» son existence. En réalité Freud n’a pas découvert l’inconscient, mais il innove en proposant un mécanisme de fonctionnement des relations entre conscient et inconscient. Pour Freud, l’inconscient ne correspond pas seulement à des manifestations méconnues du cerveau, mais à des phénomènes qui auraient pu être conscients, ou l’ont été à un moment, puis refoulés... Le texte possède également des enjeux théoriques et pratiques. En effet, si la valeur scientifique de l’inconscient au sens de Freud est admise, l’auteur pourra exercer et enseigner son métier de psychanalyste afin de soigner ses patients et de faire avancer la médecine.

        Notre étude analysera tout d’abord en quoi l’hypothèse d’un inconscient psychique peut être qualifiée de «nécessaire» avant d’étudier les arguments que posent Freud pour prouver son caractère légitime.

         Pour présenter l’idée qu’il va soutenir, celle selon laquelle la supposition de l’existence d’un inconscient est bel et bien fondée, Freud rappelle tout d’abord les nombreuses critiques qui lui sont adressées : «On nous conteste de tous côtés le droit d’admettre un psychisme inconscient et de travailler avec cette hypothèse» (l.1). D’où vient ce scepticisme ? Rappelons tout d’abord la définition de cette notion d’inconscient selon Freud. Il désigne par ce terme «un secteur du psychisme constitué de représentations que nous aurions refoulées et qui, bien qu’elles ne puissent plus, en conséquence, accéder à notre conscience, continueraient néanmoins d’agir, en nous poussant à poser des actes qui nous échapperaient». Il est donc aisé de comprendre la difficulté que peuvent avoir des esprits soucieux d’objectivité scientifique à admettre l’existence de telles représentations. Pour les philosophes comme Descartes par exemple, la pensée, s’identifiant à la conscience, ne peut être inconnue. De plus, certains philosophes ou médecins prônant la méthode scientifique se donnent pour règle de se fier à ce que l’observation leur permet d’observer. Or, l’inconscient, au sens où nous venons de le définir, est par nature inobservable. Freud répond à cela que «l’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime».

        Tout d’abord, commençons par comprendre pourquoi, selon Freud, l’hypothèse de l’existence d’un inconscient psychique est «nécessaire». Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ou être autrement ; de plus, est nécessaire ce qui répond à un besoin. Freud démontre qu’on l’on ne peut se passer de l’inconscient. Sans cette hypothèse bon nombre de comportements humains resteraient inexpliqués. Aussi est-elle on ne peut plus «nécessaire» au sens d’indispensable. Freud dit d’ailleurs que «les données de la conscience sont extrêmement lacunaires» (l.4), qu’elles ne peuvent se suffire à elles-mêmes pour expliquer tous nos actes. Il faut entendre par «lacunaire» un déficit explicatif. Nous ne sommes pas capables d’expliquer certaines idées qui nous viennent, tous les sentiments que nous éprouvons, ou certains gestes que nous faisons... Les actes manqués, les rêves, les lapsus, les oublis sont autant de preuves pour Freud que l’inconscient existe. C’est ce à quoi Freud fait allusion lorsqu’il dit que «nous possédons de multiples preuves de l’existence de l’inconscient». Il va ensuite montrer que c’est le cas aussi bien «chez l’homme sain» que «chez le malade» (l.5). L’inconscient ne serait donc pas une anomalie, mais une composante essentielle du psychisme humain. Contrairement à des collègues psychologues - comme Hyppolyte Bernheim ou Pierre Janet - qui pensaient que cette part inconsciente était un état pathologique, le signe d’une névrose grave, Freud affirme que nous possédons tous un inconscient.

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