Analyse de situation, sondage vésical

Mon stage s’est déroulé du 13 mars 2023 au 14 avril 2023 au sein de l’unité de Court Séjour Gériatrique LORTET 1 à l’hôpital Lyon Sud faisant parti des Hospices Civils de Lyon. L’analyse de situation que je vais vous présenter concerne un geste médical que j’ai pu observer. Elle concerne le premier sondage vésical sur un patient présentant une rétention urinaire fait par une étudiante en deuxième année d’étude infirmière. Le patient âgé de 69 ans est atteint de la maladie de Parkinson causant un syndrome extrapyramidal et peut se montrer violent (notamment par des coups, des insultes et des morsures). C’est pour cette raison que l’infirmière du service nous encadrant présente et moi tenions le patient pendant que l’élève de deuxième année réalisée le soin stérile.

• Comment réagir face à un patient agité ?
• Comment soulager et prendre en charge un patient souffrant de raideur dû à son syndrome pyramidal ?
• Déléguer un soin médical peut-il s’appliquer à une élève en stage ?
• A-t-il mal ?

Le patient venait d’entrer dans le service ce jour pour une altération générale de l’état. Il vivait à domicile, sa femme s’occupant d’absolument tout à domicile (toilette, change, levé et couché ect) sans aide extérieure. Il se peut que ce jour là il était particulièrement angoissé par ce changement brutal de situation. Le patient étant très peu communiquant, il est possible que son seul moyen de nous transmettre son angoisse et son incompréhension à cet instant se fasse par la violence. Il faut donc rester calme et compréhensif face à la détresse d’un patient, même si ce dernier l’exprime d’une façon inadaptée.

Après m’être renseigné j’apprend qu’un traitement contenant du Modopar est mit en place afin de le soulager de son syndrome extrapyramidal. C’est un médicament antiparkinsonien qui appartient à la famille des dopaminergiques afin d’agir sur la rigidité musculaire et sur les tremblements au repos. Le patient ne pouvant nous dire s’il est douloureux, nous devons nous baser sur l’échelle ALGOPLUS ou DOLOPLUS qui sont utilisés dans le service afin de l’évaluer nous même pour permettre de soulager le patient via des antalgiques suivant la prescription médicale. Nous devons être vigilant à la posture, aux mimiques et aux gémissements du patient et ne pas hésiter à communiquer et expliquer ce que nous faisons afin de l’investir dans sa prise en charge. Même si cela nous semble inutile.

Il est coutumier de voir des professionnels de santé se déléguer d’une ou plusieurs tâches afin de se soulager les uns et les autres de la charge de travail dans le but que les soins se déroulent efficacement. Ce sont des actes qui sont encadrés par des règlementations spécifiques et qui ne peuvent se faire n’importe comment par n’importe qui. Dans ce contexte la première pose d’une sonde vésicale chez un patient souffrant de rétention relève de l’acte médical et doit être effectué par un médecin car l’acte représente un risque pour la prostate. Après avoir effectué un Bladder scan (sorte d’échographe portatif permettant de mesurer le volume de la vessie) nous avons constaté que le patient avait une rétention de 600ml. J’étais donc étonné de voir que c’était une étudiante qui effectuait le soin. Pensant m’être trompé, j’en parle à l’infirmière qui me confirme qu’en effet c’est un soin qui doit être effectué par le médecin. Elle me dit alors « nous sommes en plein dans le glissement de tâche », ce qui signifie que le professionnel travaille en dehors de son cadre de compétence définit par la loi. Même si c’est un soin que je sais formateur et intéressant pour avoir pu le pratiquer durant mon stage, je m’interroge quand même sur la responsabilité du professionnel ou du stagiaire si le soin se passe mal alors que ce n’est pas à lui de l’effectuer.

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