Analyse de situation de portfolio

PHASE 1 

La situation se déroule lors de ma deuxième semaine de stage un mardi à la Polyclinique de Val de Saône en Service de Soins Continus.

Elle se déroule dans la chambre d’une patiente, avec la stomathérapeute qui avait prévu de m’encadrer sur les soins de stomie (elle est à la PVS tous les mardis) et en présence du mari de la patiente (ce dont j’ai été informée le matin lors de la relève).

La patiente a 47 ans et vient d’être opérée d’un hyster élargie sur adhérence d’endométriose avec salpingectomie bi-latérale + rectosigmoide avec iléo stomie de décharge (pour lesquelles elle est à J11) et réimplantation d’uretère droite et pose de sondes JJ bilatérales sous laparotomie (pour lesquelles elle est à J10).

La patiente est très douloureuse et sous le choc de son opération qui a nécessité une pose de stomie (ce qui n’était pas prévu).

La stomathérapeute devait m’encadrer sur la technique mais j’ai appris lors de la relève du matin que le mari de la patiente serait présent (il a posé sa journée exprès) afin d’être encadré également sur les soins éducatifs de stomie.

La baguette avait été retirée la veille. Un nouveau format de stomie avec un système de vidange haut débit avait donc été mis en place. La stomathérapeute devait vérifier que la stomie était belle (bien irriguée), que le format était le bon et devait s’entretenir avec la patiente et son mari.

La stomathérapeute et moi-même nous sommes rendues dans la chambre de la patiente. Elle s’est présentée, je me suis présentée par la suite (au mari). Elle leur a demandé s’ils étaient d’accord pour qu’elle m’encadre sur ce soin.

La patiente était d’accord, je lui en avais déjà parlé le matin.

Nous sommes ressorties et avons préparé le matériel nécessaire : chariot de soins désinfecté, sac Dasri, compresses non stériles, gants non stériles, SHA, j’ai pris une seringue de 3ml car j’ai du mal à appliquer la pâte de stomie protectrice et j’ai appris (sur internet), que l’on pouvait appliquer la pâte avec une seringue. Tout le reste du matériel se trouvait en chambre.

J’étais concentrée sur ce soin technique pour lequel je n’étais pas encore très à l’aise en termes d’organisation.

Mais finalement il s’est avéré que ce soin était plutôt à titre éducatif pour le mari.

Le retour à domicile de la patiente allait être prévu dans les 10 jours environ avec passage à domicile d’un(e) IDEL(e).

Et le mari avait décidé de réaliser les soins de stomie de sa femme, qui elle ne voulait pas les réaliser.

PHASE 2 

De ce fait, la stomathérapeute me formait, je réalisais les actes en même temps et le mari était très proche de nous, il observait également et elle lui expliquait en même temps.

La patiente tournait la tête de l’autre côté et ne souhaitait pas regarder ce soin.

Le mari était plutôt dans l’humour et la distance pour peut-être essayer de « dédramatiser » la situation et sa femme (la patiente) ne comprenait pas qu’il puisse prendre en charge de « tels » soins et que cela ne le rebute pas.

J’ai été très gênée pour cette patiente, qui ne s’attendait pas à « subir » ces soins. Qui n’acceptait pas cette stomie et sa nouvelle image corporelle.

Cette stomie devrait être provisoire (ce que l’on appelle une stomie de décharge) et elle devrait la garder environ 3 à 5 mois.

Pendant ce soin, j’étais concentrée sur la technique mais en même temps mal à l’aise pour cette patiente, qui semblait gênée que son mari assiste à ce soin.

Je n’ai pu m’empêcher de me mettre à la place de cette patiente (ce qu’il n’est pas forcément bon de faire) et de me demander comment je réagirais si je me réveillais de mon opération et devoir à « supporter » une stomie qui n’était pas prévue. Comment je me sentirais avec ce nouveau corps, quel regard je porterais sur moi et quel regard les autres porteraient sur moi.

Pour le moment, il semblait évident que la patiente ne tolérait pas sa stomie et se comportait comme si cela ne lui appartenait pas.

J’ai apprécié que son mari essaie de dédramatiser les choses, en essayant de la faire sourire, mais il semblait que ce n’était peut-être pas le moment pour sa femme.

Finalement j’ai regretté d’avoir participé à ce soin par rapport à la patiente. J’imagine que la présence de la stomathérapeute et de son mari devait déjà bien être assez suffisante.

Avec le recul, j’aurais dû anticiper cette situation, me positionner et ne pas être présente pour ce soin technique et éducatif.

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