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"Tu seras un homme, mon fils" - Rudyard Kipling

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Par   •  9 Avril 2019  •  Guide pratique  •  2 367 Mots (10 Pages)  •  1 956 Vues

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"Tu seras un homme, mon fils" - Rudyard Kipling

« L’homme ne devient homme que parmi les hommes » Johann Ficthe

Cette citation met en exergue les liens qu’entretiennent l’homme est la société et de façon plus général elle aborde la question du rapport entre les individus. Ainsi, ici le philosophe nous invite à nous questionner sur la façon dont les hommes s’influencent mutuellement aboutissant à une création, fruit de nombreuses relations . Ici l’auteur semble s’accorder avec le point de vue de l’humaniste et philosophe Erasme qui déclara au XVI ème siècle: “on ne naît pas homme, on le devient” . Dès lors l’homme serait la conception de son environnement et il n’existerait pas un homme singulier mais une diversités d’hommes . Au travers du sujet, cet exemple illustre la façon dont nous pouvons aborder l’idée de transmission entre deux individus qui se construisent peu a peu et plus précisément du rôle que joue l’homme dans notre société́.

« Tu seras un homme, mon fils » est un poème de  Rudyard Kipling publié en 1910 dans lequel celui-ci s’attache à dépeindre, une image “parfaite” de l’homme accomplit. En effet, Rudyard Kipling s’attache dans son poème à décrire ce qui fait le gentleman anglais au début du XXème siècle. Dans ce poème, le tutoiement est  utilisé par l’auteur ce qui permet de créer une proximité avec le lecteur et de l’interpeler de façon directe. Quant à l’utilisation du verbe « être », au futur « seras », il marque  une affirmation, dégageant un ton assez autoritaire. On peut donc penser que  Kipling s’adresse a son fils et qu’il lui donne une sorte d’injonction pour qu’il devienne un homme. De plus, le mot « homme », peut prendre de multiples sens et être interpréter de différentes manières. N’ayant pas de majuscule, il désigne ici l’homme en tant que personne adulte de sexe masculin et non l’humanité. A l’inverse, de l’homme , le fils n’est pas encore adulte , il n’est pas encore responsable , il ne possède pas encore de pouvoir et n’est pas prêt à assumer une famille. Il doit donc grandir et s’accomplir afin de devenir un homme tel que la société l’entend. Le fils revête ici l’apparence du descendant biologique du père et le déterminant possessif « mon » a une portée forte puisqu’il marque le lien entre le père et le fils et prouve l’existence d’une hiérarchie familiale  

Ainsi , ce sujet nous invite à nous questionner sur l’homme dans la société de façon générale mais aussi sur et le symbole qu’il représente au sein de la famille .

Nous pouvons donc nous demander comment devient-on un homme ? Quelles sont les caractéristiques de celui-ci ? Peut-on rester fils sans devenir homme ? Comment notre société façonne l’homme ? Comment est perçu l’image de l’homme au sein de sa famille mais aussi de la société ? Comment cette image de l’homme a-t-elle évolué pour parvenir sa conception moderne ? Le devoir de l’homme est-il de faire de son fils un homme ?

Il est donc légitime de se demander comment le statut de l’homme a évolué décennie après décennie et si cette transformation lui a permit de s’émanciper de sa condition ?

Pour répondre à cette question nous démontrerons que le statut de l’homme “traditionnel” est issue de la transmission de valeurs à la fois sociétales et familiales (I) puis nous étudierons la façon dont l‘évolution des mœurs dans notre société a bouleversé la place de l’homme (II) .

        

        « La femme est donnée à l'homme pour qu'elle lui fasse des enfants. Elle est donc sa propriété comme l'arbre fruitier est celle du jardinier, » explique Napoléon Bonaparte. Alors qu’il fonde le nouvel ordre juridique français, le code civil de 1804 (toujours en application aujourd’hui) fait de la femme une mineure à vie, soumise au pouvoir absolu du paterfamilias. En effet, les sociétés d’aujourd’hui et depuis le développement des civilisations en Occident, se sont développées pour la plupart, si ce n’est toute, sur un modèle patriarcal plaçant l’homme au sommet de la hiérarchie sociale. Cette création sociale a ainsi donné lieu à l’apparition de la figure de l’homme. La société lui a donc donné petit a petit des caractéristiques propres qui l’ont peu à peu conditionné. L’homme doit donc être le protecteur de sa famille, de son clan, de sa nation, de sa culture. Il est le gardien de la société, le bouclier de sa femme et de ses enfants et le soutien de ses anciens. L’homme doit également pourvoir aux besoins des siens c’est-à-dire assumer et assurer l’aspect matériel de l’existence. Nourrir ses enfants, aider ses vieux parents, soutenir son épouse. Cet aspect est toujours très ancré dans nos sociétés dans lesquelles l’image de l’homme qui ramène l’argent à la maison est encore très largement partagé. Toutes ces caractéristiques que l’on attribue à l’homme ont longtemps été cultivées par l’éducation et notamment par l’école dans lesquelles on apprenait garçon à devenir peu à peu des hommes. Le but de l’éducation est que l’enfant devienne un homme inclus en société, un homme qui fait du bien pour les autres. Ainsi , dès l’école primaire le garçon apprend à être courageux, audacieux , à défendre les siens …Qui sont autant de valeurs qui le poursuivront au cours de sa vie . Le but ultime de l’éducation est donc  que l’enfant intègre un grand nombre de coutumes qui lui seront nécessaires dans sa vie future. C’est le cas des valeurs de respect, de courage, de force, mais être un homme c’est aussi être intrépide et loyal . Ainsi , en France jusqu’en 1997 , le service militaire obligatoire remplissait cette fonction d’éducation . Il permettait aux jeunes d’apprendre la rigueur , le gout de l’effort et du dépassement de soi . Ce service militaire avait donc un but éducatif et venait entretenir l’image d’un homme fort prêt à se battre pour sa patrie et à défendre les siens. L’éducation est alors primordiale pour que l’affirmation de l’homme en tant qu’individu masculin soit la plus compléte possible .

        Mais l’éducation n’est pas la seule voie de transmission de valeurs, en effet il semblerait que la Famille soit aussi à l’origine de la création de l’image de l’homme . Au sein de celle-ci , la relation Père-Fils semble à l’origine d’une vision idéalisé de l’homme poussant le fils à s’inspirer du comportement de son pére qu’il considére comme un modèle . Dès lors , c’est dans le cadre familial que les traditions sont inculquées et c’est là où les garçons apprennent à devenir des hommes. C’est par exemple ce qui est illustré par le livre La Gloire de mon Père de Marcel Pagnol . En effet cette oeuvre est un roman autobiographique de Marcel Pagnol. La Gloire de mon père est le premier volume de la série Souvenirs d’enfance paru en 1957 . Le livre raconte la première enfance de l’auteur qui invite le lecteur à voir à travers ses yeux les personnes qui composaient son monde et la façon dont ils l’ont marqué et façonné.  Ainsi est mis en avant la relation qu’il entretient avec son père , pour Marcel son père Joseph represente la figure paternelle dans toute sa splendeur : immuable, pérenne et digne de confiance . Le métier de son père, « instituteur public », est souvent mentionné dans cet ouvrage. Grâce à ses études le père de Marcel est devenu « l’instructeur du peuple » ; il conseille les voisins et les habitants de sa ville, et n’hésite pas à aider les autres. C’est avec admiration que Marcel parle de son père : « c’est que l’un des moyens de faire partie de l’Illustre Compagnie, c’est d’être le fils d’un Joseph. » Quand la mère de Marcel allait au marché, elle le déposait souvent dans la classe de son père. Le vocabulaire emprunté pour parler de ces moments est toujours positif et admiratif : « J’admirais la toute-puissance paternelle », « il écrivait magnifiquement sur le tableau », « il arrondissait un admirable point final ». L’évolution du parcours professionnel de son père est fulgurante :

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