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Les banques centrales, pompiers ou pyromanes?

Dissertation : Les banques centrales, pompiers ou pyromanes?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mai 2016  •  Dissertation  •  1 757 Mots (8 Pages)  •  907 Vues

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                 La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de triple stabilité, à savoir la stabilité des taux d'intérêts, la stabilité des taux de change et la stabilité des prix. La banque centrale ou banque des banques est une institution financière dont le but est d’assurer la stabilité d’un pays ou d’une zone économique, est très importante sur le marché bancaire. En d’autres termes, elle se doit de prêter main forte aux banques commerciales dans le but de soutenir la croissance. Les banques centrales sont soumises à un redoutable dilemme : en laissant les taux d'intérêt au plancher, elles créent les conditions de futurs désordres financiers mais si elles remontent leurs taux d'intérêt trop tôt pour prévenir le dérapage des prix, elles risquent de faire éclater les bulles sur les marchés d'actifs qui se sont déjà reformées et étouffer la reprise encore hésitante.. Dès lors on se demande, les banques centrales sont- elles pompiers ou pyromanes ? Cette interrogation fera l’objet de notre développement.

        

                Tout d’abord les banques centrales sont pyromanes.

                 On entend par pyromane quelqu’un qui met le feu à un endroit, ici en disant que les banques centrales sont pyromanes cela revient à dire que leurs actions qu’elles posent suscitent encore d’autres dégâts. Les banques centrales font appel aux  quantitative easing ou assouplissement quantitatif, cela consiste à la créer de la monnaie pour acheter des titres de dette publique sur les marchés financiers et permettre qu’il y’ait plus de liquidité en circulation. La théorie quantitative de la monnaie justifierait la crainte d'un retour brutal de l'inflation sur le marché des biens et services (la croissance de la masse monétaire déclenche une croissance proportionnelle du niveau général des prix), les forces désinflationnistes restent puissantes dans l'économie mondiale : faiblesse de la demande globale, chute du taux d'utilisation des capacités de production, montée du chômage et volonté de désendettement des agents économiques, remontée du taux d'épargne à l'échelle mondiale et réservoir de main-d'œuvre dans les pays émergents qui pèse sur l'évolution des coûts salariaux. Les politiques de la base monétaire, soit l'ensemble des formes monétaires émises par les banques centrales a cru à un rythme élevé depuis le début de la décennie (entre 13 et 15 % par an en moyenne), et la crise a accentué la tendance avec un rythme de croissance annuel de 30 % depuis la mi-2008.

                Dès la fin des années 1990, les taux d'intérêt inférieurs au taux de croissance avaient stimulé la création monétaire mondiale, jusqu'à justifier l'idée que l'économie mondiale était installée sur un sentier de croissance affranchi des cycles économiques. Depuis cette époque, ce « paradoxe de la tranquillité » a conduit à sous-estimer les risques liés aux bulles spéculatives et l'hypothèse d'une crise systémique. Les politiques de ciblage de l'inflation (inflation targeting), priorité affichée des banques centrales, ont atteint leur objectif en maîtrisant la croissance du niveau général des prix sur le marché des biens et services, mais cette crédibilité chèrement conquise a déplacé le problème vers les marchés d'actifs : la stabilité des prix a autorisé une croissance immodérée des signes monétaires et nourri la spéculation à crédit, encore renforcée par les réserves de change de la Chine et des pays pétroliers, sous l'effet de la croissance des prix des matières premières. Autre dommage collatéral, ces politiques monétaires expansionnistes contribuent au gonflement des prix de La crise de 2007-2008 avait réactivé l'hypothèse de la déconnexion entre la sphère financière et la sphère réelle Face au risque de nouvelles bulles sur différents marchés (matières premières, obligations d'entreprises, actions, titres des pays émergents), ce facteur d'inquiétude est loin de s'être dissipé aujourd'hui : « cette déconnexion entre marchés financiers (prix des actifs) et économie réelle est très préoccupante puisqu'elle signifie que les prix des actifs ne donnent plus d'indication fiable sur la situation de l'économie réelle et reflètent seulement la quantité de liquidité et les comportements le plus souvent mimétiques des investisseurs, lesquels peuvent très bien se désintéresser du cycle réel : la baisse de l'aversion pour le risque au printemps 2009, par exemple, ne peut être attribuée à un redressement de l'économie réelle ».

                Autre dommage collatéral, ces politiques monétaires expansionnistes contribuent au gonflement des prix de l'immobilier et exercent de puissants transferts générationnels, en freinant l'accession des jeunes générations à la propriété, forcées de subir un endettement élevé. Dès lors que les taux d'intérêt sont inférieurs au taux de croissance, les contraintes normales de solvabilité disparaissent, et tout projet peut trouver un financement, fût-il absurde, ce qui ne conduit alors qu’à l’excès.

Ensuite, les banques centrales comme pompier.

                Il faudrait cependant ne pas oublier que les banques centrales ont permis d'éviter la mise en place d'un cercle déflationniste. Le QE aurait apporté un point d'inflation en 2015 en zone euro. Sans lui, l'inflation aurait été de -0,8 %, ce qui aurait enclenché à coup sûr une spirale déflationniste où, non seulement, l'investissement serait à l'arrêt, mais où les salaires et l'emploi aurait dû s'ajuster. Une telle spirale est un des pires dangers économiques dont il est fort délicat de s'extirper, le cas japonais ne cesse de le prouver. Mais il est souvent trop sous-estimé par les partisans de la « destruction créatrice » de Schumpeter. L'action de la BCE en 2014-2015 a donc été essentielle, comme en 2008 et 2012. L'action de la BCE en 2014-2015 a donc été essentielle, comme en 2008 et 2012. La responsabilité des banques centrales est donc celle d'un lampiste. Les vrais responsables, ce sont les Etats et les autorités européennes qui ont mené une politique déflationniste et ont refusé toute vraie politique active de relance. Les banques centrales, la BCE en particulier, ont contenu avec les moyens dont elles disposaient l'incendie qu'elles n'ont pas allumé, ni entretenu.

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