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La valeur

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Par   •  13 Mars 2020  •  Cours  •  23 660 Mots (95 Pages)  •  321 Vues

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Introduction

La notion de valeur est un concept polysémique et complexe changeant  de définition chaque fois qu’on change de registre de pensée et suscitant des écrits multiples depuis la Grèce antique. D’ailleurs, « , Platon, Ghazali, Errazi, Hassen El Basri, Kant, Adam Smith, Coase et on en passe sont autant de noms qui ont traité de façon ou d’autre ce concept »[1].

Le débat sur le présent sujet est d’autant plus aigu lorsqu’on confronte la notion des valeurs à celle de la valeur. En effet, actuellement, le souci majeur en matière de valeur est de trouver une formule qui intègre les valeurs dans la valeur.

D’ailleurs, c’est ainsi que l’entreprise est tenue de créer de la valeur aussi bien économique, sociale qu’institutionnelle. Cette dernière s’articule autour des valeurs que l’entreprise doit incarner chez ses collaborateurs et chez ses parties prenantes pour maintenir durablement son succès.

Force est de constater, alors, l’importance du coté intangible des valeurs dans la création de valeur.

L’entreprise, plus que jamais, a besoin de se comporter en tant qu’institution propageant des valeurs dans un monde où les valeurs peuvent paraître à la fois s’effondrer, se renouveler et se créer.

Quelle est la différence entre valeur et valeurs ? Quels sont les fondements de chaque notion ? Comment expliquer le passage à la notion de création de valeur ?Quels sont les contours de la création de la valeur institutionnelle ? Qu’est ce qui caractérise l’entreprise institution ? Quelles sont les valeurs institutionnelles qui en découlent ? Quelles en sont les caractéristiques ? Quels en sont les rôles ?

Telles sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans ce chapitre. Pour ce faire, on partira de la notion de valeur qui nous guiderait vers la notion de création de valeur débouchant sur la création de valeur institutionnelle. Laquelle valeur s’articule autour de la notion d’institution, des valeurs qui en découlent et des valeurs institutionnelles propres à l’entreprise.

Nous couronnerons ce chapitre par une proposition d’une typologie de création de valeur institutionnelle de l’entreprise.

Section I. Concept  de la valeur

INTRODUCTION

La littérature en matière de valeur est assez abondante. Notre objectif est de présenter une synthèse cohérente de l’état de l’art  de ce présent concept.

Dans cette section nous allons tenter de proposer les fondements théoriques de la notion de valeur.

Nous allons  essayer ensuite, d’analyser l’étendue de cette notion en traitant la création de valeur à travers ses principes, ses leviers et sa typologie.

I. THÉORIE  DE LA VALEUR

Pendant des siècles, les économistes seuls étaient les référentiels  théoriques forgés de la valeur. Les notions y dégagées ont une portée générale et alimentent toujours la réflexion sur la valeur. « C’est en cherchant à définir la valeur monétaire d’un actif physique ou financier que l’économiste J.B.Williams,  dans la lignée de travaux de Fisher,  a élaboré les bases de la valeur en finance »[2].

Ainsi, la théorie de la valeur mérite d’être soulignée sous ses deux fondements à savoir le fondement économique et par la suite en respectant l’ordre chronologique, le fondement financier de la valeur.

I.1. Les fondements économiques de la valeur

Au sens large, la valeur est le jugement porté sur l’importance d’un bien. Les économistes ont distingué trois couple de notions[3] :

  • Valeur d’usage et valeur d’échange : La théorie de la valeur est marquée par la distinction entre valeur d’usage et valeur d’échange.

Une telle distinction trouve son origine chez Aristote  sous la plume duquel on lit: « Pour chaque objet susceptible d'être possédé, il existe une double manière de l'utiliser (…). Si l'on prend par exemple une chaussure, il y a le fait de la porter comme chaussure et il y a son usage comme objet d'échange »[4].

Après des siècles, pionnier de la réflexion sur la valeur, et représentatif des tentatives ultérieures pour fonder cette notion, Adam Smith définit parfaitement la distinction entre   valeur d'usage et valeur d'échange, dans les termes suivants : « Le mot VALEUR, il faut le noter, a deux significations, et exprime parfois l'utilité d'un objet particulier, et parfois le pouvoir d'acheter d'autres marchandises que la possession de cet objet implique. L'une peut être appelée "valeur d'usage" ; l'autre, "valeur d'échange" »[5].

Après des années Karl MARX vient enrichir la théorie de la valeur en se mettant dans le rang de ceux qui l’ont précédé et ce  en confirmant l’existence  de la marchandise sous le double aspect de la valeur d’usage et d’échange.

Les économistes classiques (Adam Smith, David Ricardo) et les économistes marxistes estiment que la valeur d'échange résulte de la quantité de travail requise pour la production d'un bien.  

Cependant,  cette théorie de la valeur-travail n'explique pas que deux biens ayant requis la même quantité de travail n'aient pas la même valeur.

Les économistes marginalistes estiment que la valeur d'échange d'un bien est fonction de sa rareté: plus il est rare, plus sa valeur d'échange est élevée.

Le grand économiste anglais Alfred Marshall (1842-1924) a tenté de concilier ces deux théories de la valeur. Il ne réduit pas le coût de production au seul travail; il y inclut aussi la rémunération de la terre, du capital et de l'organisation.

La valeur d'un bien est donc la grandeur qui égalise le coût d'obtention du bien et l'utilité que retire l'agent économique de sa disposition.

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