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L'Australie

Analyse sectorielle : L'Australie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  451 Mots (2 Pages)  •  549 Vues

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Quel était le fondement de cette politique ?

L’Australie est une colonie de peuplement, et selon les idées évolutionnistes raciales du milieu du XIXe siècle, les Aborigènes étaient voués à l’extinction. Et c’est quasiment ce qu’il s’est passé. La population métisse par contre est allée croissant. Des justifications humanistes ont été avancées pour l’assimilation de ces enfants à la population européenne. Mais le but restait l’extinction des populations autochtones par «absorption biologique» et dilution des origines aborigènes en quelques générations.

Les enfants étaient-ils orphelins ?

Certains ont littéralement été arrachés à leurs proches, ce que montre le film Les Chemins de la liberté [de Peter Weir, 2010 ndlr]. Les enfants métis avaient souvent une mère célibataire, le père étant un colon, mais ils avaient aussi une famille étendue, au sens aborigène, à laquelle ils ont été enlevés pour être placés chez les Blancs.

Dans quel type de structures étaient-ils placés ?

Principalement dans des orphelinats ou des institutions éducatives fermées, pour les éloigner géographiquement de leur famille. Il s’agissait parfois de missions religieuses, notamment dans des endroits délaissés par l’Etat. Ces jeunes ne relevaient pas de la protection de l’enfance mais des «lois de protection des Aborigènes», sur qui s’exerçait un pouvoir de contrôle très fort. A partir des années 1950, les efforts d’assimilation ont conduit à ce qu’ils soient aussi dirigés vers des familles d’accueil blanches.

A quel moment cette politique a-t-elle pris fin ?

Devenue inadmissible après la Seconde guerre mondiale, l’idéologie eugéniste a été remplacée par un discours d’assimilation sociale et culturelle. Parallèlement, les mouvements pro-Aborigènes sont montés en puissance, ce qui a conduit le gouvernement fédéral à adopter en 1972 la «politique d’autodétermination» leur octroyant des droits, et la dissolution progressive des administrations chargées de l’assimilation. Mais la controverse mémorielle reste vive : la société australienne doit se réconcilier avec son propre passé. La présentation d’excuses officielles par le Premier ministre Kevin Rudd en 2008 marque une étape symbolique importante. Cependant, en l’absence de loi, très peu de procès intentés contre l’Etat ont abouti à l’attribution d’indemnisations.

On parle de 50 000 à 100 000 enfants concernés. Combien sont-ils, et que sont-ils devenus ?

C’est très compliqué de donner un chiffre : certaines personnes ignorent leur histoire personnelle, des familles sont difficiles à retrouver. Le rapport gouvernemental «Bringing them home» publié en 1997 estime que pas une famille aborigène n’a été épargnée par ces enlèvements, sur une ou plusieurs générations. Il expose aussi les traumatismes partagés par ces «générations volées» : la violence de la séparation, les abus parfois subis dans les institutions, l’impact psychologique d’avoir grandi sans famille. Devenus adultes, certains évoquent leurs cursus universitaires, auxquels ils n’auraient peut-être pas accédé autrement. Mais tous soulignent leur fragilité et leur difficulté à se construire

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