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La Mondialisation Du Football

Note de Recherches : La Mondialisation Du Football. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Février 2013  •  1 836 Mots (8 Pages)  •  1 129 Vues

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La mondialisation du sport n’est pas un phénomène récent. Sans remonter aux Jeux panhelléniques, rappelons que les Jeux olympiques modernes datent de 1896 et que la première Coupe du monde de football a eu lieu en 1930. Toutefois, comme dans bien des domaines, cette mondialisation s’est accélérée depuis vingt ans et s’est accompagnée d’une expansion rapide des activités marchandes liées au sport, au point d'impliquer des masses financières suscitant l’apparition de corruption et de fraude internationale. En outre, si les événements sportifs mondiaux transcendent les frontières culturelles, ils exaltent en même temps un fort sentiment d’appartenance nationale, les sportifs apparaissant comme des porte-drapeaux. Les Jeux olympiques qui viennent de se dérouler à Pékin en apportent un nouveau témoignage. Pour mieux comprendre les ressorts de ce mouvement aux multiples facettes, il convient de l’examiner sous différents angles, dont ceux des relations internationales, de l’économie et du droit1.

I – LA MONDIALISATION DU SPORT À TRAVERS L’OLYMPISME

À l’encontre de l’idée selon laquelle sport et politique ne doivent pas être mélangés, force est de constater que pratiquement tous les gouvernements actuels ont un ministre chargé des sports. Mais l’exploitation du sport à des fins politiques aggrave la confusion.

L’éclatement de la République fédérale de Yougoslavie a par ailleurs nécessité une gestion délicate sur le plan sportif. Ce pays était l’objet d’une sanction décrétée par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui, pour la première fois, retenait le « sport » comme champ d’application de sanctions. Le CIO, en désaccord avec cette politique, a entamé une négociation avec le Comité de sanction et est parvenu à un compromis permettant aux athlètes yougoslaves de participer individuellement aux Jeux de la XXVe Olympiade à Barcelone en 1992.

Quant à la présence des chefs d’État et de gouver-

nement à la cérémonie d’ouverture des Jeux à Pékin, Fékrou Kidane estime que cela n’a que peu d’importance. Seule la présence du chef d’État du pays hôte et du président du CIO est, sur le plan protocolaire, indispensable. Et d’ajouter que le seul endroit où les chefs d’État et de gouvernement passent inaperçus, c’est dans la cité olympique.

II – LA MONDIALISATION ÉCONOMIQUE DU SPORT

Au risque de s’éloigner de l’idéal olympique, le sport mondialisé a un poids économique de plus en plus important. Le marché mondial de tous les biens et services sportifs se chiffre à environ 600 milliards d’euros, estime Wladimir Andreff, dont 250 milliards pour le football, 150 milliards pour les articles de sport et 60 milliards pour les droits de retransmission télévisée d’événements sportifs. En France, le poids de l’économie du sport en 2005 est évalué à 30,4 milliards d’euros, soit 1,77 % du PIB, et dans la plupart des pays développés il s’établit entre 1,5 % et 2 % du PIB. Le coût d’investissement des Jeux olympiques de Pékin est d’environ 36 milliards d’euros, celui de la Coupe du Monde de football 2006 de 6 milliards d’euros.

La mondialisation économique du sport passe d’abord par le développement de la diffusion télévisuelle. Le nombre des spectacles sportifs mondiaux passe de 20 en 1912 à 315 en 1977 et 1 000 en 2005. Les grands prix de Formule 1 en 2000 atteignent une audience cumulée de 53,3 milliards de téléspec-tateurs, la Coupe du Monde de football en 2002 de 30 milliards. La mondialisation se polarise ainsi sur certains sports. Cependant, la croissance de l’audience (la demande) est moins rapide que celle des temps d’antenne consacrés au sport (l’offre) à la télévision. À terme, ce différentiel risque de conduire à un excès d’offre, déjà visible aux États-Unis. Les retombées économiques des grands événements sportifs mondiaux (Jeux olympiques, Coupe du Monde) sont souvent surestimées, en raison de doubles comptages, d’effets de substitution (les spectateurs de la Coupe du monde auraient occupé différemment leurs loisirs), d’effets d’éviction (l’investissement dans des stades s’est fait au détriment d’autres projets) mais aussi en raison des intérêts de la ville ou du pays d’accueil qui peuvent orienter les résultats des études qu’ils commanditent.

Wladimir Andreff examine ensuite le commerce international des articles de sport. Les plus grandes zones exportatrices sont l’Asie puis l’Union euro-péenne ; les régions importatrices sont l’Union européenne puis l’ALENA. L’Asie est exportatrice nette, à l’inverse de l’UE. Les avantages comparatifs sont différents selon le niveau de développement des pays. Les pays développés se spécialisent dans les articles de sport dont la pratique exige des instruments techniques (ski, voile, surf, etc.). Les pays émergents ont des avantages comparatifs dans des produits banalisés, ou qui peuvent servir à la pratique de plus d’un sport (vêtements, chaussures, raquettes, ballons, etc.). La mondialisation affecte aussi la géographie de la production des articles de sport, qui est délocalisée massivement dans des pays en développement qui les exportent ensuite vers les pays développés. Cette délocalisation se fait soit par des investissements directs dans des pays à bas salaires, c’est le modèle « Adidas », soit par des liens de sous-traitance avec les entreprises de ces pays, c’est le modèle « Nike ».

Les transferts internationaux de joueurs créent par ailleurs des flux financiers importants. Depuis un règlement instauré par la Fédération internationale de football (FIFA) en 2001, le commerce de joueurs de moins de 18 ans est illégal, mais il existe toujours. Wladimir Andreff propose ainsi une taxe « Coubertobin » pour freiner le trafic d’enfants dans le sport.

Par ailleurs, si certains sports sont très tôt

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