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Le Sport, Miroir De Notre Société ?

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Par   •  5 Février 2014  •  2 178 Mots (9 Pages)  •  817 Vues

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LE SPORT, MIROIR DE NOTRE SOCIÉTÉ ?

Dans l'Antiquité grecque, la pratique du sport était considérée comme déterminante dans la construction du citoyen. Un Athénien épanoui, par exemple, était un citoyen qui jouissant pleinement de ses droits politiques et qui consacrait une partie de son existence à entretenir son corps autant que son esprit : Anima sana in corpore sano. De cette manière, vie civique c'est-à-dire vie intellectuelle et vie sportive étaient autant associées que complémentaires. Le sport était donc à l'image de la société passée d'autant plus qu'on y associait de nombreux sacrifices aux Dieux, mêlant ainsi le sport au sacré. Aujourd'hui, cette association ne va plus de soi et c'est ce que cherche à montrer ce corpus de documents. Les 4 documents, extraits de l'Encyclopédie Universalis (texte 1), d'un entretien d'Alain Ehrenberg (Texte 3) et de Jacques Julliard (Texte 2) au Nouvel Obs datant de 1998 ou encore l'illustration du livre de Claude Serre (Document 4) permettent de constater les limites et les critiques que l'on peut faire au sport. En effet, le sport n'a donc plus cette image d'Épinal qui l'idéalisait, au contraire, il semble contenir autant de défauts que la société dans laquelle il évolue. Et tous les citoyens sont loin de pratiquer un sport quotidien au point que de nombreuses campagnes de publicité soient consacrées à l'importante d'une pratique minimale de sport par jour. Pourtant, de l'autre côté de l'échelle de la pratique sportive, on retrouve de grands athlètes qui, loin de toujours représenter citoyens modèles, sont soumis à de grandes critiques : dopés, trop payés, comportement irresponsable ou intolérable, violence. Alors, peut-on dire que le sport est un miroir de notre société ? Illustre-t-il les malaises d'une civilisation qui va aussi bien que mal, et dans quelles mesures ? A travers une étude du sport comme étant un ensemble d'images et de valeurs associées aux grandes théories capitalistes puis une étude des dérives sportives comme dérives purement sociétales, nous verrons en quoi le sport est devenu un nouvel « crépuscule des idoles » (expression de Nietzsche) du XXI siècle.

Les quatre documents s'accordent sur un élément : le sport est né des nouvelles théories capitalistes qui voient le jour à la fin du XIX siècle. L'article de Michel Bernard dans l'encyclopédie Universalis montre en effet qu'on accorde à l'Angleterre en plein boom économique, en pleine industrialisation, la naissance du sport moderne. Le sport est donc dès son origine associé à des philosophies libérales et capitalistes. Cela, l'auteur du texte 1 l'explique non sans difficultés en prenant en expliquant ce qu'il appelle le « schéma constitutif de la technique sportive : compétition/rendement/mesure/record ». Dans une logique de dépassement de soi, de recherche de profit tout comme la volonté de se confronter à une concurrence extérieure, le sport se présente bien comme l'illustration physique et humaine d'un procédé économique dématérialisé. En outre, il cherche à valoriser la performance personnelle tout comme il valorise l'effort. (texte 1) Il est donc bien, à cet égard, une illustration du processus même du système de production capitaliste.

D'autant plus que le sport n'a de sens que lorsqu'il est réalisé en compétition et donc face à un adversaire. Il montre bien la nécessité d'une concurrence à dépasser ou à battre, une concurrence aussi nécessaire que crainte qui permet de réguler un marché, le marché des athlètes de haut-niveau. Ainsi, le sociologue Alain Ehrenberg exprime dans le document 3 que le sport aspire à un mélange entre concurrence et justice, comme si, dédouané des côtés impitoyables du capitalisme économique, le sport était un processus excluant (un vainqueur, un perdant) moral. Seules les forces et les techniques comptes et cela dans une transparence légale souvent indiscutable où l'arbitre, réel et présent sur le terrain, a toujours le dernier mot. Une insulte à un arbitre est toujours mal considérée et punie pendant la compétition. Ainsi, le sport et plus encore la compétition sportive sont donc bien des éléments appartenant à logique capitaliste du XX et XXI siècle.

Or, à bien considérer cette logique dual (gagnant/perdant), on peut constater la présence d'une certaine culpabilité à l'idée de ne pas faire de sport, culpabilité évoquée par Michel Bernard dans le document 1. En effet, l'exclusion économique liée au capitalisme crée une sorte d'exclusion idéologique envers ceux qui n'en font pas. L'auteur parle même d'une « éthique » du sport, où sont valorisés l'effort, le dépassement de soi dans la souffrance, la soumission à l'intérêt du groupe ou encore l’entraînement et le respect du chef. Toutes ces valeurs participent à théorie )à la construction d'un modèle sportif auquel la société doit tendre pour réussir. Rendre l'effort si important, c'est mettre en cause l'individu en cas d'échec : pas assez d'entraînement, pas assez bon, pas assez courageux... C'est une vraie logique individualiste qui répond bien aux critères de la société actuelle que le sport permet d'illustrer. Plus qu'un élément de notre époque, il est bien une sorte de miroir de notre société, un miroir plus que réel et sincère puisque sans être déformant, il reflète bien les qualités mais aussi les plus grands défauts, les plus grandes tragédies d'un capitalisme non-maîtrisé.

Les dérives du sport que l'on peut lire dans tous les journaux demeurent l'illustration de dérives inhérentes à la société. Plus que des violences liées aux pratiques sportives en tant que telles, elles se présentent plutôt comme des violences sociétales appliquées au domaine du sport. Il n'en est que le catalyseur, le prétexte pour faire les faire émerger. Parfois cathartique, le sport est avant toute chose le reflet des plus grands problèmes de société. Ce n'est donc pas un hasard si on retrouve tant de violence sur les terrains et notamment en foot, le sport national français par excellence. Ainsi, Jacques Julliard cherche à montrer dans le document 2 que les violences que l'on retrouve dans le football sont liées aux violences de la société. « Aujourd'hui [le foot est] espéranto de notre déchéance. ». Il va même jusqu'à dire que pour un étranger, comprendre la société française le plus rapidement possible reviendrait à regarder un match de foot, autant

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