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Étude du poème Demain dès l'aube de Victor Hugo

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Par   •  9 Avril 2014  •  1 506 Mots (7 Pages)  •  1 113 Vues

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Introduction

Dans Les Contemplations, la mort de Léopoldine inspire à Hugo tantôt des réminiscences heureuses, tantôt de douloureux cris de désespoir. À la veille du quatrième anniversaire de l'accident, Hugo compose ces trois strophes d'une simplicité harmonieuse et d'un lyrisme touchant. Avec une détermination qui n'exclut ni l'émotion ni l'imagination, il décrit par avance le cheminement qui le conduira auprès de son enfant bien-aimé. Mais par la magie des images, des rythmes et par le charme du langage poétique, ce voyage vers le souvenir et vers la mort prend la forme d'un poème d'amour et d'une célébration. Léopoldine disparue revivra éternellement grâce à l'offrande de quelques fleurs. Hugo illustre ici le pouvoir de la poésie, immortaliser ce que la mort a fait disparaître.

Lecture du texte

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Lu par Romy Riaud - source : litteratureaudio.com

Demain dès l'aube

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo

Annonce des axes

Commentaire littéraire

I. Le voyage symbolique

La structure du poème souligne une double progression dans le temps et dans l'espace, et un itinéraire mené avec détermination.

a) La progression dans le temps

Le poème débute par l'indication insistante du moment du départ (tout le vers 1 : trois notations de temps formant un groupe ternaire selon le rythme 2/2/8). Il se termine au crépuscule comme le souligne la métaphore du vers 9 ("l'or du soir qui tombe"). Le voyage occupe ainsi une journée entière sans interruption, à travers un paysage aux aspects variés.

b) La progression dans l'espace

Elle est exprimée par une série de compléments de lieu soulignant le passage, et la succession des paysages différents (anaphore de "j'irai par", énumération des éléments de la nature "par la forêt", "par la montagne"). On peut noter le caractère vague, sauvage et difficile de l'itinéraire suivi. Dans la strophe 3 le changement de paysage (il devient maritime et fluvial, ce que suggèrent "les voiles", et le nom propre "Harfleur") souligne indirectement la progression temporelle. Le mot " tombe " marque le point d'aboutissement, jusque-là inattendu.

c) L'itinéraire suivi avec détermination

L'itinéraire est exprimé par l'emploi de verbes de mouvement ("je partirai", "j'irai", "je marcherai", "j'arriverai"). Leur ordre marque le départ et l'arrivée, et une certaine façon de se déplacer, dont la détermination est soulignée par l'emploi répété du futur. La situation de ces verbes à l'intérieur du poème ("je partirai" occupe les premiers pieds du vers 2, "j'irai" ponctue le début de chaque hémistiche du vers 3) fait de chacun d'eux une étape importante et décisive de l'itinéraire. Ils ponctuent le texte en soulignant une volonté que rien ne saurait arrêter. C'est précisément cette détermination, et la manière de voyager, qui font apparaître ce voyage non comme un simple déplacement, mais comme un itinéraire sentimental.

II. L'itinéraire sentimental

L'insistance à vouloir partir, que soulignent la répétition des compléments de temps du vers 1 et l'emploi constant du futur des verbes de mouvement, s'explique par le chagrin d'une séparation. L'indifférence à tout ce qui n'est pas la pensée de la bien-aimée met en relief la profondeur d'une relation sentimentale qui justifie un tel voyage.

a) Une relation affective profonde

Elle apparaît dans l'interpellation affectueuse qui termine le premier hémistiche du vers 2 ("vois-tu") et dans le rapprochement "je"/"tu", très affirmatif, ("je sais que tu m'attends") ou négatif ("je ne puis demeurer..."). Le premier quatrain souligne par un jeu d'alternance entre "je" et "tu" (v. 2, v. 4) une double certitude : celle d'un "rendez-vous", celle de l'incapacité d'accepter une situation douloureuse. Le rythme très régulier du vers 4 (3/3/3/3)

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