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Étude du film Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol

Fiche de lecture : Étude du film Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  585 Mots (3 Pages)  •  1 081 Vues

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Au sein de la masse énorme de films pouvant revendiquer une appartenance au genre de la science-fiction, ce que l’on pourrait considérer comme une sous-catégorie mérite une attention particulière. Ce sont ces œuvres qui, en rupture avec les décors grandioses et les effets spéciaux impressionnants qui ont caractérisé au fil des années la grande majorité des films du genre (et ce de manière tout à fait légitime, inutile d’expliquer pourquoi), proposent une sorte de « SF épurée ». Il ne s’agit même pas de budget ici, puisqu’un film comme Brazil de Terry Gilliam (1985) a par exemple coûte moitié moins cher que son quasi-contemporain Le Retour du Jedi de George Lucas (1982) – respectivement 15 millions et 32 millions de dollars de budget – et est néanmoins parvenu à développer un univers à l’inventivité, à l’étrangeté et au foisonnement comparables. Il s’agit simplement de partis-pris narratifs et plastiques en faveur de davantage de simplicité. L’exemple parfait demeure bien sûr le THX 1138 du même Lucas (1971), tourné dans des tunnels et des entrepôts pharmaceutiques abandonnés, qui joue si bien sur l’omniprésence du blanc à l’écran et sur le malaise provoqué par sa bande-son (avec les instructions permanentes des agents de surveillance) qu’il ne lui faut finalement pas grand-chose pour façonner une société fictive d’une effrayante cohérence. Cette année, Mark Romanek adaptait Kazuo Ishiguro et livrait avec Never let me go une œuvre qui réussissait si bien à peindre par quelques touches minimalistes une réalité altérée par la science du clônage qu’il mérite une considération au sein du genre – dont il ne se revendique néanmoins que peu. Entre les deux, il y a Bienvenue à Gattaca, le premier film réalisé par Andrew Niccol, scénariste brillant du Truman Show de Peter Weir, sorti la même année dans les salles françaises. Chaque revisionnage est une nouvelle confirmation de la lenteur inhabituelle avec lequel le film vieillit – au sein d’un genre auquel l’évolution ultra-rapide des technologies ne fait généralement aucun cadeau – et une consolidation de plus du statut qu’il a à nos yeux : celui d’œuvre de SF majeure.

Il semble que cette relative épure dont nous parlons permette aux films qui y recourent de revenir à une certaine essence de la SF : nous faire réfléchir sur notre présent en construisant un monde parallèle ou un futur à partir de phénomènes ou de peurs observés dans la société contemporaine. Les films en questions se rapprochent, dans leur démarche, des premières grandes œuvres littéraires d’anticipation, mais avec néanmoins une plus-value de la représentation visuelle jamais négligeable, et qu’Andrew Niccol sait remarquablement exploiter dès sa première réalisation. Son film a beau être privé de gadgets étonnants et autres robots ultra-performants, dénué d’explosions et d’affrontements, son travail constant de l’image suffit à intriguer, à façonner un univers (à la fois au sens d’une société autre que celle que nous vivons et au sens d’univers visuel) et à véhiculer du sens. Dès le générique de début, le parti-pris de l’intimiste, le choix d’évoquer un monde fictif à travers les répercutions qu’il a à l’échelle la plus « modeste », celle de l’individu et de son corps, est exposé. Les images bleutées, traversées des éléments

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