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Étude de la fable Le loup et l'agneau de La Fontaine

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Par   •  11 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 785 Mots (8 Pages)  •  787 Vues

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INTRODUCTION

La Fontaine, fabuliste et moraliste français du XVIIe siècle classique écrit ses Fables, en 1671 dont est extraite Le Loup et l’Agneau (livre I, fable 10). Après la chute de Fouquet son protecteur, il se consacre à une critique de la société de son époque à travers ses fables. Ainsi, celles-ci renferment les observations qu'il en fait en mettant en scène des animaux. On parle donc de bestiaire allégorique. La plupart de ses fables sont en fait une réécriture des récits d'Ésope qu'il adapte à sa propre époque. Néanmoins, leur message reste toujours universel et atemporel. Le Loup et l’Agneau présente un dialogue entre un agneau innocent et un loup puissant. Dans cet apologue, comme s’effectue l’articulation entre récit et morale ? Le Loup et l’Agneau comporte toutes les caractéristiques de l’apologue, mais présente également une structure particulière, puisque inversée. La morale étant placée avant le récit et le dialogue.

I). Une fable qui respecte les caractéristiques de l’apologue

a). Un contexte spatio-temporel gommé

Dans ce texte le contexte spatio-temporel est gommé. En effet, le texte ne nous donne aucune indication du temps. Le récit se fait simplement à l’imparfait (« désaltérait », « cherchait »…). De plus, l’espace dans lequel se situe la scène est indéfini. Sa description reste assez vague : « une onde pure », « au fond des forêts ». C’est grâce à cette absence d’indication temporelle et à cette description très floue de l’environnement que La Fontaine parvient à vraiment mettre l’accent sur le message et le rapport de force.

b). La morale et le récit

Nous venons de montrer que le contexte spatio-temporel (décrit dans la fable) était gommé. C’est ce manque de détails qui permet ensuite de donner l’impression d’une morale généralisée, atemporelle et universelle. Bref, une morale valable dans n’importe quel contexte et n’importe quelle époque : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». De plus, la morale utilise le présent gnomique ce qui sert encore une fois ce désir d’atemporalité et d’universalité. Enfin, la présence des allégories et de personnages stéréotypés permet d’élargir le sujet à un public plus large.

c). Un récit allégorique

Ce récit présente plusieurs allégories aussi bien au niveau des personnages que dans la description de l’environnement. Ainsi, on retrouve une très forte opposition entre l’ « onde pure » et le « fond des forêts ». En effet, l’« onde pure » fait référence à un cours d’eau et en rappelle la transparence et la lumière cristalline qu’il renvoie (« pure »). Le « fond des forêts » donne quant à lui l’impression d’une atmosphère sombre et inquiétante. Dans les contes et récits relevant de l’imaginaire les bois sont en effet très connotés… Les articles indéfinis (« un agneau », « un loup ») permettent aussi une typification des acteurs. Cette typification des personnages est visible dans les qualificatifs que l’on utilise pour les caractériser. Par exemple le Loup est « plein de rage » et c’est une « bête cruelle », qualificatifs qui lui sont souvent associés, de même que les références à sa faim qui sont typiques (ex : « à jeun », « que la faim en ces lieux attirait »).

Transition : Cette fable présente peut-être des caractéristiques typiques de l’apologue, mais a également une structure particulière que l’on qualifiera d’inversée.

II). Le récit à l’appui de la morale, une structure inversée

a) La morale placée au début

Dans cette fable, la morale est très ironique. En effet, le Loup bien qu’agissant sous la pulsion et bien qu’étant totalement dépourvu de raison est celui dont « la raison…est toujours la meilleure », puisqu’il est le « plus fort » des deux. Cette fable présente donc un schéma inversé puisqu’elle donne raison au plus fort, au méchant mais l’auteur souhaite en fait critiquer ce genre de comportement. La figure de style de l’ironie, omniprésente dans ce texte, visant en fait à ce que l’on comprenne le contraire de ce qui est dit. De plus, la structure de la fable est elle-même inversée. En effet, La Fontaine a utilisé une mise en exergue. Cela signifie que la morale est placée au début tandis que le récit (l.3-6 et 27-29) et le dialogue (l. 7-26) sont ensuite alternés. Le dialogue est donc central alors que le récit est une toile de fond, il ne semble que l’encadrer. Cependant, en analysant bien le texte, on se rend compte que c’est dans le récit que la morale et le dialogue sont expliqués. C’est dans celui-ci qu’ils prennent leur sens. Ainsi, on a une explication de la conduite du loup avant même que celui-ci n’agisse. Nous savons déjà que celui-ci n’agit que par la faim, c’est elle seule qui le guide. Dans cette fable, on connait dès le départ les raisons du crime (avant même que celui-ci n’ait lieu) et la morale de l’histoire. Ainsi, le dialogue ne sert à rien, l’agneau argumente en vain, le Loup ayant déjà décidé de ce qu’il allait faire. De plus, dans le discours du Loup, les rôles sont totalement inversés. Le Loup se posant en victime vis-à-vis de l’Agneau qui serait son bourreau : « vous ne m’épargniez guère ».

b).

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