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Étude de l'acte I, scène 2 la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

Fiche de lecture : Étude de l'acte I, scène 2 la pièce de théâtre Dom Juan de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  2 497 Mots (10 Pages)  •  885 Vues

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Acte I scène II : Dom Juan

Après la censure de Tartuffe suivis de la fureur du partie dévot, Molière se devait de riposter afin de regagner la faveur du public. C'est alors, qu'il songea à Dom Juan.

La première version de Dom Juan a été écrite par un dramaturge espagnol, nommé Tirso de Molina, intitulée Le Trompeur de Séville et le Convive de Pierre.

Molière avec Dom Juan semble s'être libéré de la technique officielle, car nous pouvons distinguer dans sa production que les pièces en vers sont plus longues que les pièces en prose ainsi les pièces en vers plus ambitieuses que les autres. Dom Juan constitue la première exception à la règle, il devait se hâter de produire la pièce, cependant il lui donna la structure de ses comédies en 5 actes. En s'affranchissant de cette règle, il exprime ses préoccupations les plus personnelles et les plus profondes : cette pièce ouvrira une impressionnante lignée de chef d’œuvres en prose comme Le Bourgeois Gentilhomme, Les fourberies de Scapin, Le Malade imaginaire.

Cependant, cette pièce sera vite à son tour censurée par la pression des dévots, ce n'est qu'après la mort du dramaturge que la pièce connaît une renommée. Dom Juan devient alors un mythe, de par la fascination et la crainte qu'inspire le personnage et de par le nom respect du tabou de la mort en invitant le Commander à souper.

Dom Juan esthète, libertin blasphémateur, infidèle enchaîne les conquêtes, il les séduit en leur promettant le mariage.

Au moment où commence ce long couplet lyrique, Dom Juan vient juste de faire sa première apparition sur scène et de surprendre les valets Gusman et Sganarelle. Sganarelle désapprouve la conduite de son maître qui vient d'abandonner sa femme Elvire, pour se justifier Dom Juan expose avec brio sa philosophie de l'amour.

Nous pouvons nous demander alors : En quoi cette profession de foi du libertin apporte-t-elle un éclairage essentiel sur la personnalité de Dom Juan ? Comment cette argumentation, cette éloge de la liberté nous permet-il de comprendre Dom Juan ?

Dans un premier temps, nous analyserons la doctrine de Dom Juan : nous en verrons les différents composants pour ensuite essayer de comprendre le personnage et enfin nous nous concentrerons sur la maîtrise du langage que possède Dom Juan, cette maîtrise qui lui permet d'arriver à ses fins.

La doctrine de Dom Juan en amour est clair et suit une progression rigoureuse. Après avoir critiquer la fidélité «Quoi ! Tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? », il fait l'éloge de l'inconstance en invoquant le charme irrésistible qu'exerce sur lui la beauté « Non,non, la constance n'est bonne que pour les ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs. ». Il expose alors sa stratégie qui fait de la conquête amoureuse une conquête guerrière.

Il se présente comme un homme libre qui n'admet aucun obstacle à sa liberté, c'est pourquoi la fidélité lui parait le pire ennemi de l'amour « La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d’être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux » La fidélité est dénoncée par Dom Juan comme un emprisonnement, une servitude volontaire qui se traduit par les verbes tel que « qu'on se lie », « qu'on renonce », une contrainte qui n'est pas du goût du séducteur. La fidélité est d'autant plus considérée comme la mort de la passion amoureuse car la possession enlève au désir sa force et son attrait « Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire, ni rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est finie ». Une privation que Dom Juan refuse comme nous pouvons le voir au début de sa tirade « tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend,qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ». Le vocabulaire à connotation négative et les phrases à la forme négative appuient l'idée de privation, d'autant plus que pour le personnage le meilleur de l'amour est dans la fraîcheur de ses débuts, il refuse la tiédeur en amour, il veut que son désir conserve sa fièvre et son impatience. Peu importe qui il aime pourvu qu'il aime.

Cette infidélité traduit aussi la vivacité du personnage, montrer qu'il est bien présent car la fidélité est ici comparée à une mort prématurée que l'on peut observer grâce au champ lexical de la mort « on renonce au monde », « s'ensevelir », « être mort dés sa jeunesse ». L'antithèse dans cette dernière expression « mort et jeunesse » met en relief le caractère insupportable et contre-nature de la fidélité.

Par cette conduite narcissique dans laquelle il se plaît d'abord à lui même, Dom Juan cherche à échapper à l'espace et au temps.

L'amour, pour Dom Juan doit reposer sur l'inconstance « le plaisir de l'amour est dans le changement », cette phrase définit le Donjuanisme qui fait de la multiplication des conquêtes la condition de l'amour. Le changement est l'essence même de l'amour, de la passion. Il ne peut y avoir d'amour sans nouveauté et sans multiplication des conquêtes car « lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ».

Pour Dom Juan, l'amour n'est envisagé qu'au pluriel. Nous pouvons relever l'abondance des pluriels dans sa tirade : « toutes les autres beautés », « toutes les belles », « aux autres », « le mérite de toutes », « les inclinations naissantes ». La multiplication des conquêtes est renforcée par l 'anaphore en « tout » qui marque le désir mégalomane de Dom Juan de séduire la totalité des femmes. Dom Juan justifie cette inconstance par l'attrait irrésistible qu'exerce sur lui la beauté féminine « Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne ». Il est immédiatement sensible à la beauté qui se présente à lui, comme s'il cédait à une urgence. L'amour a sur lui un

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