Voltaire

Voltaire

Portrait de Voltaire d'après Nicolas de Largillière. Musée Carnavalet, Paris.

Encyclopédie Encarta

Giraudon/Art Resource, NY

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Micromégas [Voltaire], conte philosophique de Voltaire, publié en 1752.

Écrit en 1739 pour distraire Frédéric II de Prusse, mais interdit en France par le groupe de Fontenelle (ce dernier y ayant reconnu sa caricature), Micromégas est publié à Londres et à Berlin, simultanément, en 1752 (avec comme sous-titre « Histoire philosophique »). Malgré son apparence de divertissement mondain, il se rattache aux ouvrages issus de la « veine scientifique » de l’auteur, quand il se consacrait à ses travaux d’astronomie et de physique, à Cirey, auprès de Mme du Châtelet.

2. UN VOYAGE INTERPLANÉTAIRE

Encadrés

ENCADRÉ

Voltaire, Micromégas (chapitre V)

Micromégas habite un satellite de Sirius et mesure huit lieues de haut. « Vers les 450 ans, au sortir de l’enfance », ce jeune homme de beaucoup d’esprit devient suspect dans son pays pour les audaces philosophiques dont il fait preuve dans un livre et le mufti le bannit de la cour pour 800 ans. Il entreprend alors un voyage interplanétaire et démontre la relativité universelle à son compagnon de voyage, le secrétaire de l’Académie de Saturne. Parvenus sur la Terre, les deux voyageurs prennent dans le creux de leur main le navire d’un groupe de savants qui reviennent du cercle polaire. Au prix de bien des difficultés, ils trouvent le moyen de converser avec ces « insectes invisibles ». Micromégas (1739) est l’occasion pour Voltaire de traiter de manière divertissante le thème épistémologique de la relativité universelle qui tente de démontrer la vanité des spéculations métaphysiques et, dans le domaine scientifique, l’idée que notre connaissance, loin d’épuiser la réalité, reste toujours relative. Mieux vaut-il se consacrer humblement à l’observation et à l’expérience qui sont à notre portée.

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S’inspirant de la tradition littéraire des voyages extraordinaires, Voltaire met en scène les aventures du géant Micromégas qui, parce qu’il a écrit un livre audacieux, est condamné par la Cour de son pays — la planète Sirius — à un bannissement de huit cents ans. Connaisseur averti des lois de la gravitation et de l’attraction universelle, Micromégas voyage de globe en globe avec un ami de la planète Saturne, découvrant leurs habitants — les hommes surtout — et leurs coutumes avec la curiosité d’un sage.

3. UN CONTE PHILOSOPHIQUE

Le ton délibérément fantaisiste de ce récit permet à Voltaire bien des rapprochements avec l’univers curial, ce « petit monde » auquel il n’épargne aucune critique acerbe. Mais Micromégas est surtout porteur d’une leçon

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