Voltaire

Voltaire est un des philosophes les plus influant du siècle des lumières et comme les autres écrivains de cette époque, il s'acharne à dénoncer dans ses œuvres tous les disfonctionnements de notre société. L'ingénu, son conte philosophique le plus célèbre, écrit en 1767 n’enfreint pas la règle. En effet, le récit sert de support, de prétexte à la critique religieuse, politique et sociale. L’Ingénu représente le « bon sauvage », un personnage qui évolue dans la société grâce à ses expériences, aux livres et à la culture. Son esprit n’est pas encombré de superstitions, de préjugés et d’habitudes qui empêchent de voir certains dysfonctionnements de la société. Nous verrons comment ce roman incite le lecteur à se questionner sur l’humanité. Tout d’abord, nous étudierons la structure dynamique du roman, ensuite nous verrons qu’il livre une satire de la France de Louis XIV et enfin qu’il dévoile des injustices toujours d’actualité.

I- La structure du roman/ Narration vivante et dynamique

- Roman Réaliste

- Roman Comique

- Roman Sensible

II- Une satire

- Satire religieuse

- Satire politique

- Satire de la société

III- Injustices toujours d’actualité

- Préjugés au sujet des étrangers

- Persécutions religieuses

- Arrestations arbitraire

- Arrogance des puissants

Tout d’abord, L’Ingénu est un roman vivant et dynamique. C’est un conte philosophique très réaliste. En effet, dans le sous-titre de L’ingénu « histoire véritable tirée des manuscrits du Père Quesnel », Voltaire annonce qu’il rapporte une histoire réelle. De plus, le merveilleux est totalement absent, il n’y a aucun décor fabuleux ni de prouesses digne d’un héros de légende. Même si l’Ingénu est courageux et robuste, il tue trois anglais et vainc une escadre dans le chapitre VII, son héroïsme reste vraisemblable. Voltaire fait naître son héros chez les indiens hurons et n’évoque que très peu son enfance. De même les amours de l’Ingénu sont évoquées très brièvement. Le Nouveau monde s’efface pour laisser place à un contexte géographique et historique connu du lecteur. L’histoire se déroule dans un décor géographique précis : en Bretagne, aux alentours de Saint Malo puis à Versailles. L’époque est aussi clairement définie, nous somme en 1689 sous le règne de Louis XIV. A partir du chapitre VIII qui fait référence à la révocation de l’Edit de Nantes de 1685, la fiction s’ajoute à la réalité historique : l’Ingénu rencontre des huguenots persécutés et s’engage à les défendre auprès du roi.

La représentation réaliste de la société et du règne de Louis XIV sert les causes que défend Voltaire.

De plus, L’Ingénu est un roman comique. En effet, la spontanéité de l’Ingénu produit des situations comiques comme lorsqu’il bat les porteurs qui se moquent de lui à Versailles ou qu’il attrape un moine et qu’il lui ordonne de se confesser. Son combat contre les anglais au chapitre VII illustre une bagarre burlesque. Voltaire insère également des sous-entendus comme lorsque Mesdemoiselles de Kerkabon et de Saint Yves aperçoivent l’Ingénu nu dans la rivière et se cachent dans les roseaux pour « voir de quoi il s’agissait ». Ces femmes se veulent chaste mais ne peuvent pas complètement cacher leurs désirs. Après son baptême, l’Ingénu est attiré par sa marraine, la scène comique donne lieu à une allusion « L’ingénu possédait une vertu mâle et intrépide, digne de son patron Hercule […] ; il allait l’exercer dans toute son étendue ».

Voltaire attire les rieurs de son côté pour mieux véhiculer ses idées.

Par ailleurs, l’Ingénu est un roman sensible. Le comique s’estompe avec l’arrestation du héros. En prison l’Ingénu déplore sa situation et se livre à des réflexions religieuses. Les amants sont séparés brutalement ce qui est une des composante les plus typique du roman sentimental et des obstacles insurmontables et la conspiration de plusieurs ennemis empêchent leur union. De plus, Melle de Saint-Yves est une héroïne pathétique. Le récit fait ressortir un lexique des sentiments lorsque Saint-Pouange exerce sur elle un chantage qui lui fera commettre une infidélité à son amant. Le registre pathétique est encore plus fort lorsqu’elle « succombe par vertu » et qu’elle prononce ses dernières paroles au chapitre XX.

Voltaire espère éveiller la sensibilité du lecteur afin de le corrompre par les sentiments.

Ensuite, L’Ingénu qui est le porte parole des idées de Voltaire nous livre une satire de la France de Louis XIV. Par sa naïveté et son décalage, l’Ingénu révèle les incohérences et contradictions de la religion. En effet, son esprit n'est pas encombré de toute une éducation religieuse, ce qui lui permet de faire une lecture très littérale et intégriste du nouveau testament, et par là de s'en tenir uniquement à ce qui est écrit dans ce texte. De là se fait une critique du catholicisme et de ses dogmes : elle se fait d’abord sur le mode de l’humour. Les épisodes de la lecture de la Bible, du baptême et de la confession soulignent le ridicule des interprétations catholiques de

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