LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Séquence poésie Seconde

Analyse sectorielle : Séquence poésie Seconde. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Septembre 2021  •  Analyse sectorielle  •  5 255 Mots (22 Pages)  •  332 Vues

Page 1 sur 22

OBJET D’ETUDE : LA POESIE DU MOYEN-AGE AU XVIIIe SIECLE

Problématique générale : En quoi la poésie est-elle un genre protéiforme ?

Séquence 1 :

  • Problématique spécifique : Le lyrisme en poésie

Da la diversité des sentiments dans la poésie renaissante.

LA 1 : « Le vain désir », M. Scève, Délie, XLIII ; « Je vis, je meurs… », L. Labé, Sonnet, VIII.

LA 2 : « Si notre vie… », J. Du Bellay, L’Olive, sonnet CXIII

LA 3 : « Sur la mort de Marie », Ronsard, Amours de Marie, Livre second, 4.

 

        *******

M.SCEVE, Délie, XLIII, « Le vain désir »

Moins je la vois, certes plus je la hais :

Plus je la hais, et moins elle me fâche.

Plus je l’estime, et moins compte j’en fais :

Plus je la fuis, plus veux qu’elle me sache.

En un moment deux divers traits me lâche

Amour et haine, ennui avec plaisir.

Forte est l’amour, qui lors me vient saisir,

Quand haine vient et vengeance me crie :

Ainsi me fait haïr mon vain désir

Celle pour qui mon cœur toujours me prie.

L. LABE, Sonnets, VIII

Je vis, je meurs ; je me brule et me noye,

J’ai chaud extrême en endurant froidure :

La vie m’est et trop molle et trop dure :

J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint grief (1) tourment j’endure ;

Mon bien s’en va, et à jamais il dure :

Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène :

Et quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis quand je crois ma joie être certaine,

Et être au haut de mon désiré heur (2),

Il me remet en mon premier malheur.

(1) Grave, pénible- (2) Bonheur

J. DU BELLAY, L’Olive, sonnet CXIII,1549

Si notre vie est moins qu’une journée

En l’éternel (1), si l’an qui fait le tour (2)

Chasse nos jours sans espoir de retour,

Si périssable est toute chose née,

Que (3) songes-tu, mon âme emprisonnée (4) ?

Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,

Si, pour voler en un plus clair séjour,

Tu as au dos l’aile bien empennée (5) ?

Là est le bien que tout esprit désire,

Là le repos où tout le monde aspire,

Là est l’amour, là le plaisir encore,

Là, o mon âme, au plus haut ciel guidé,

Tu y pourras reconnaître l’Idée

De la beauté, qu’en ce monde j’adore.

(1) par rapport à l’éternité- (2) Allusion au cycle que parcourt le soleil en une année- (3) Pourquoi- (4) Selon Platon, le corps est un tombeau qui retient l’âme prisonnière- (5) Garnie de plumes.

P.DE RONSARD, Amours de Marie, Livre second, 4

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,

En sa belle jeunesse, en sa première fleur,

Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,

Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille (1), et l’Amour se repose (2),

Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;

Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur (3),

Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose ;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,

Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,

La Parque (4) t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques (5) reçois mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,

Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses »

 

(1) Pétale – (2) Accord avec le dernier sujet- (3) Chaleur- (4) les trois Parques filent le destin de chaque être humain, et l’une d’elles, Atropos, en coupant le fil, lui donne la mort – (5) Offrandes qui accompagnent le mort dans la tombe.

I. Les poètes de la Renaissance

La renaissance de la poésie en France est, au XVIe siècle, le fait de deux écoles qui s’épanouissent dans deux grandes villes : Lyon et Paris.

1. Les poètes de l’école lyonnaise

   A une époque où Paris n’occupait pas encore la place prédominante que nous lui connaissons aujourd’hui, Lyon, ville carrefour entre la France, l’Italie, l’Allemagne et la Suisse, est le théâtre d’une intense activité commerciale et financière.

 Dès les années 1530-1540, elle rayonne d’une vie intellectuelle brillante. Des hommes et des femmes raffinés se regroupent autour du poète M. Scève, faisant de Lyon la capitale de la poésie française. Parmi eux, Louise Labé.

C’est Clément Marot qui traduit et fait connaitre en France l’œuvre majeure de Pétrarque, le Canzoniere (le « Chansonnier ») à laquelle M. Scève voue une admiration sans bornes. Dans plus de 300 poèmes, le poète italien célèbre son amour malheureux pour une jeune Française, Laure de Noves. Il y exalte la perfection de sa beauté, de son caractère, la douleur de la mort.

[pic 1]

Sonnet 122

Il se réjouit en se remémorant le temps et le lieu où il devint pour la première fois amoureux.


Quando mi vène inanzi il tempo e 'l loco
ov'i' perdei me stesso, e 'l caro nodo
ond'Amor di sua man m'avinse in modo
che l'amar mi fe' dolce, e 'l pianger gioco,

...

Télécharger au format  txt (27.1 Kb)   pdf (301.7 Kb)   docx (165.5 Kb)  
Voir 21 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com