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Réflexions sur l'esclavage des nègres CONDORCET commentaire littéraire

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Par   •  21 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 572 Mots (7 Pages)  •  2 912 Vues

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Commentaire littéraire

Réflexions sur l'esclavage des nègres, Jean Antoine Nicolas CARITAT DE CONDORCET, 1781

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Mathématicien, économiste, philosophe et homme politique, Jean Antoine Nicolas CARITAT DE CONDORCET (1743-1794)  est reconnu en 1789 comme l'héritier des penseurs du XVIIIe S et le chef du « parti philosophique », défenseur des droits de l'homme. Lié à d'Alembert, à Voltaire et surtout à Turgot, il collabore à l'Encyclopédie. Ami des Girondins, sans leur être inféodé, hostile à la peine de mort contre Louis XVI, il est l'objet d'un décret d'accusation en juillet 1793, puis se dérobe pendant 8 mois aux recherches. Arrêté, emprisonné, on le retrouve mort, il avait eu le temps de rédiger son Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, où il s'enthousiasme pour l'esprit des Lumières. Le mouvement littéraire des lumières apparaît au XVIIIe siècle, il a pour but de développer l'exercice de la raison critique, de combattre l’intolérance et les préjugés, de diffuser les connaissances des sciences et des techniques et de défendre les valeurs de liberté et d'égalité. En 1781 sous le pseudonyme de Dr Schwartz, prétendu pasteur suisse, Condorcet publia à Neuchâtel Réflexions sur l’Esclavage des Nègres. Cet ouvrage, sous forme d’épître, dénonce l'esclavagisme des noirs, usage qui était très répandu au XVIIIe siècles. Cet extrait illustre notamment les idées des Lumières, en mettant en avant deux des principale valeurs de ce mouvement, la liberté et l'égalité de l'être Humain. On cherche à savoir de quelle manière Condorcet développe son argumentation visant à dénoncer l'esclavage. Condorcet dans son épître est très proche de ses destinataires mais cet épître prend une tournure polémique.

I. Un auteur très proche de ses destinataires

        1) Une mystérieuse proximité entre l'auteur et les destinataires

Le champ lexical d'une amitié solide notamment utilisé dès le début du texte avec « Mes amis » ou encore à la l.4 dans la phrase « je vous ai toujours regardé comme mes frères » avec le terme « frères » met le lecteur dans le doute, en effet, on peut remarquer que l'auteur s'adresse à ses destinataires de manière mystérieuse, on pourrait penser qu'il s'adresse à ses vrais amis. De plus la marque de personne « mes » l.1 indiquant la possession souligne cette proximité entre l'auteur et ses destinataires.

2) Une proximité morale entre l'auteur et les destinataires

La répétition du terme « même » dans la phrase « La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. » l.5-6 souligne le rapprochement entre l'auteur et ses destinataires. De plus le rythme ternaire en gradation ascendante avec « le même esprit », « la même raison » et « les mêmes vertus » appuie sur cette proximité morale entre l’auteur et ses destinataires.

L'asyndète présente sur cette dernière phrase donne plus de rythme à la phrase et permet de souligner le rythme ternaire.

Le rythme ternaire dans la phrase « votre fidélité, votre probité, votre courage » l.11 ainsi que l'asyndète témoignent du fait que Condorcet fait réellement l'éloge des esclaves, il les voient comme des hommes extraordinaires et reconnaît leurs qualités.

Quand Condorcet parle de sa personne, il montre qu'il partage les mêmes qualités qu'eux ce qui appuie sur cette proximité.

3) L'auteur, bouleversé par le sort des esclaves

Le parallélisme de construction dans la phrase «  mon cœur déchiré par le spectacle de vos maux, soulevé par l'insolence absurde des sophismes de vos tyrans » l.29-30 avec « déchiré par » et « soulevé par » insiste sur le fait que l'auteur soit bouleversé par l'injustice subie par ses amis. De plus l'allitération en « s » à six reprises insiste sur la prose. Condorcet n’a pas l’impudence ni l’affront de comparer son malheur avec celui des esclaves étant donné qu'il n'est pas aussi malheureux. De plus Condorcet souligne l’humanité et la vertu des esclaves ce qui revient à un argument contre l’esclavage.

II. Un épître du registre polémique

        1) Une remise en question de la pratique de l'esclavage et de la société

Dans cet extrait Condorcet dénonce la pratique de l'esclavage de façon très claire et explicite, pour cela il humanise les esclaves noirs en leur attribuant les caractéristiques de l'Homme et en les considérant comme tel l.5-7 « La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. ». L'écrivain diabolise les esclavagistes et leurs partisans en les qualifiants à plusieurs reprises de « tyrans » l.30-32 ce qui constitue bien une ferme opposition à la pratique de l'esclavage. Condorcet montre que la société est corrompue « je sais que vous ne connaîtrez jamais cet ouvrage, et que la douceur d’être béni par vous me sera refusée » l.27-28 car le texte est censuré chez les noirs. De plus, Condorcet emploie aussi le champ lexical de la non-liberté : « vos maîtres » l.16, « il y a même des pays […] point de liberté » l.18-19, « le droit » l.21, « n’est point permis de leur répondre » l.22 etc. Les hommes ne sont pas libres, en expression et en actes. De plus le polyptote à la l.25 dans « [Je prendrais,] dans un pays libre, la défense de la liberté des hommes » avec « libre » et « liberté », insiste sur le fait que les esclaves méritent autant de liberté que les autres du point de vue de Condorcet.

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