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Récit sur des oeuvres à Granda

Commentaire de texte : Récit sur des oeuvres à Granda. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  735 Mots (3 Pages)  •  658 Vues

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Je passais une journée banale, dans les rues d’une ville où tout me semble encore étranger. Marchant à travers son histoire très présente, que je ne connaissais pas et qui pourtant m’interpellait, sans que je puisse en deviner les tréfonds. Mes pensées me rendait confuses, énervée : À quoi, en fin de compte, tout cela aura-t-il servi ? Oui, à quoi aura t’il servit de sculpter ces gestes dans l’éternité si tout ce qu’il provoque ne reste que cette scène figée ? Si je ne peux offrir à ces oeuvres qu’une existence de marionnettes?

Je me trouvais devant la statue représentant Isabela Catolica y Cristobal Colon, et j’essayais d’animer ces personnages si solennels, j’essayais de revivre cette journée qui avait réussi à traverser jusqu’à moi. Mais les personnages restaient figés et semblaient enfermés dans un infernal cercle vicieux. Puis je me dis que c’était moi le problème, moi qui étais ici, trop ancrée au présent dans cette grise journée d’automne, fraîche et brouillonne.

Cette phrase fut pour moi déclencheur. Oui, je transposai ces mots à la scène représentée par la statue et tout d’un coup se mit à se mouvoir comme dans un film. Je voyais Cristobal Colon se déplaçant à travers un couloir long et luxueux au tapis rouges et lustres brillants. Puis il entra dans une pièce où il vit la reine assise sur son trône, prête à l’accueillir. Il avait dans la main un parchemin où ils avaient inscrits ses plans de voyage et était venu pour les lui expliquer. Il s’approcha du trône puis gravit une ou deux marches, déroula le parchemin, puis commença ses explications. Il parlait machinalement, son esprit étant occupé à la pensée que lui, Cristobal Colon, en cette matinée d’automne qui restera à jamais gravée dans son esprit était face à la Reine d’Espagne allait rallier les Indes par l’océan Atlantique.

Et j’étais là à ses côtés regardant la reine et l’explorateur comme si j’avais remonté le temps.  J’eus soudain très peur d’y rester pour toujours. Leurs corps, inaccessibles il y a un moment, vivaient en moi. Je décidai donc de quitter au plus vite la place. Mais la force qu’avait provoqué cette vision ne s’échappait pas et au bout de quelques pas, j’eus envie de recommencer l’expérience, voir si elle était miracle isolé, moment futile, ou si la magie pouvait recommencer, se déclencher à nouveau.

Je me trouvais devant un peu âgé, debout, habillé de marron, chapeau et gants dans une main, l’autre main appuyée sur un map. Il semblait très raide et ses paupières rougies lui donnaient l’air malade. Rien ne semblait se déclencher. Son sourire figé, ses yeux me fixant n’exprimaient rien. J’essayais de dire la phrase  : Moi, Julio Quesada-Cañaveral, en cette journée d’automne.. en cette journée d’automne... rien ne se passait. Je ne savais pas comment compléter cette phrase. La scène était trop figée, trop organisée. Il n’y avait rien de naturel dans son regard ni dans son sourire. Je décidai de partir car mon esprit était trop frustré et inquiet pour tenter une nouvelle approche. Je me mis à chercher une oeuvre qui pourrait se prêter plus à mon imagination

Je me retrouvais devant des statuettes en habits traditionnels de toutes les couleurs, dans toutes le positions “barros granadinos”. Je m’arrêtais cependant devant une qui n’avait pas été peinte, de couleur jaune ocre. Ses habits étaient très détaillés et l’on y voyais même des broderies. La pose était plus que naturelle, saisie sur le vif. L’homme était en pleine réflexion, jouant avec ses doigts, se touchant les cheveux, son chien regardant par l’autre côté.

Je me l’imaginais assis devant chez lui la nuit tombante, se perdant dans ses pensées, se détendant avant de se déchausser et de rentrer dans le foyer, oubliant tout, prenant du recul. J’essaie de prononcer la phrase magique : Moi, en ma terre, granadino, suis là, assis et bien vivant, dans l’air terne de cette fraîche journée d’automne.

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