Robert Desnos, Poème de la résistance " Demain "

Robert DESNOS

- Poème de la résistance.

« Demain »

Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force

De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille

À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

De la splendeur du jour et de tous ses présents.

Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore

Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos, 1942

Repris dans Robert Desnos, Destinée arbitraire, Paris, Gallimard, 1975

- Biographie du poète.

Robert Desnos est né le 4 juillet 1900 à Paris. Il lit Hugo et Baudelaire, se passionne pour la culture populaire, les romans et les bandes dessinées. En 1919, Desnos devient secrétaire et gérant des maisons d'édition. Dans une revue d’avant-garde, il publie quelques poèmes, parfois influencés par Apollinaire.

Robert Desnos rencontre Benjamin Péret qui lui fait découvrir le mouvement « Dada » et lui présente André Breton. Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de La Révolution surréaliste mais rompt avec le mouvement quand André Breton veut l'orienter vers le Communisme.

Desnos s’engage de plus en plus. Son refus d’adhérer au parti communiste ne veux pas dire qu’il se désintéresse de la politique.

Le 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté à son domicile par la Gestapo et déporté dans plusieurs camps. Il meurt de la maladie du typhus le 8 juin 1945 dans un camp de concentration de Theresienstadt à Terezin.

- Présentation du poème.

Demain est un poème écrit en 1942 par Robert DESNOS, poète surréaliste français. Il parle de millions d'hommes pendant la seconde guerre mondiale qui ont attendu dans la souffrance la fin de cette effroyable guerre. Ce poème se compose de quatres strophes en quatrains avec un schéma de rimes croisées. Ce poème est constitué d'alexandrins. L’auteur évoque son espoir de la libération malgré les rigueurs de l’Occupation. D'abord Desnos parle de trois thèmes , la souffrance, " multiples entorses" , " gémir". Ensuite l'idée de l'attente du nouveau jour, " de t'attendre" et " espoir ", " Le temps" puis " depuis trop de temps" , " guetter ". De plus le thème de la liberté d'avoir survécu au lendemain , " lumière et le feu ",

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