Rhinocéros, nouvelle écrite en septembre 1957

Rhinocéros, est une nouvelle écrite en septembre 1957 et produite au théâtre en 1959 par Eugène Ionesco durant l’après-guerre. C’est sur les lieux de son enfance, en Roumanie, que l’auteur se rappelle des évènements qu’il met sur papier. Pour la pièce Rhinocéros, il associe "la rhinocérite" à un intellectuel qui avait difficilement résisté à l’envie d’acclamer Hitler. C’est une pièce contre le totalitarisme. Le théâtre de l’absurde montre l’humour et la déchéance humaine. C’est ce que nous verrons dans cette étude en tentant d’expliquer quelle est la symbolique du monstre. L’étude portera sur Bérenger, qui est un homme conciliant, ainsi que Jean qui est un personnage intolérant.

Premièrement, Béranger est anticonformiste. Dans l’acte premier, Ionesco souligne l’inadaptation du monde dans lequel Bérenger évolue. L’auteur, par le champ lexical suivant : « fatigué»(p.14),«ennui»(p.14),«ne m’y fie pas»(p.14),«peur»(p.30),«mal à l’aise»(p.30) montre que Bérenger est différent des gens qu’il côtoie. En effet, Bérenger est un homme conciliant, négligé, alcoolique qui se pose des questions sur son mal-être : « [j]e me sens mal à l’aise dans l’existence, parmi les gens, alors je prends un verre» […] «je ne sais pas si je suis moi»(p.30). Par son questionnement, Bérenger est le premier à dénoncer le conformisme : « on s’ennuie dans cette ville» (p.14). Dans le contexte social qui illustre la vie de cette communauté, les gens n’ont pas de jugement critique, ils sont conformistes et âpres au gain. En effet, le commerçant veut vendre son vin sans aucune considération, le patron égoïste et avare qui fait payer l’accident du passage du rhinocéros à la serveuse et toute la population qui représente la bêtise humaine en se posant des questions sur le nombre de

cornes de l’animal. Cette illustration de la petite ville évoque pour Ionesco un effet de masse les personnages tertiaires n’ayant pas de noms seulement des fonctions, donc la représentation du totalitarisme. L’auteur utilise l’aphorisme pour illustrer le côté pédant de Jean quand celui-ci dit à Bérenger : «[v]ous n’existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas! Pensez et vous serez» (p.33). Bérenger se sent désarmé de ne pas être comme Jean. Il est ami avec Jean, qui lui, est un être dogmatique qui incarne l’autorité et la raison, donc à l’opposé de Bérenger. Ce dernier représente donc le changement tandis que Jean représente le conservatisme.

Deuxièmement, Jean est conformiste. Ionesco le peint comme un homme rigide. Jean se définit comme un homme supérieur parce qu’il fait son devoir. L’auteur l’illustre par le champ lexical suivant : «volonté»(p.14),«devoir»(p.14),«force»(p.31),«esprit clair» (p.47).Jean est un homme dangereux parce qu’il ne supporte pas ce qui est différent de lui. L’auteur utilise la métaphore pour illustrer le côté égocentrique de Jean : «[l]a moindre objection le fait écumer» (p.52). De ce fait, Jean essaie de faire de Bérenger un être conforme à ce qu’il croie qui est le mieux en lui recommandant d’utiliser un peigne, un miroir et de mettre une cravate ce qui représente la maîtrise de soi ainsi que l’uniforme de l’homme soigné. En agissant d’une manière paternaliste avec Bérenger, Jean veut surtout l’amener

...