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Reflexion Sur L'esclavage Des nègres

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Par   •  28 Avril 2014  •  357 Mots (2 Pages)  •  802 Vues

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Mes amis,Quoique que je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujoursregardé comme mes freres. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, lamême raison, les mêmes vertus que les Blancs. Je ne parle ici que de ceuxd’Europe, car pour les Blancs des Colonies, je ne vous fais pas l’injure de lescomparer avec vous, je sais combien de fois votre fidélité, votre probité, votrecourage ont fait rougir vos maîtres. Si on alloit chercher un homme dans les Isles del’Amérique, ce ne seroit point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouveroit.Votre suffrage ne procure point de places dans les colonies, votre protection ne faitpoint obtenir de pensions, vous n’avez pas de quoi soudoyer les avocats ; il n’estdonc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent endéfendant leur cause, que vous n’en avez trouvés qui se soient honorés endéfendant la vôtre. Il y a même des pays où ceux qui voudroient écrire en votrefaveur n’en auroient point la liberté. Tous ceux qui se sont enrichis dans les Isles auxdépens de vos travaux & de vos souffrances, ont, à leur retour, le droit de vousinsulter dans des libelles calomnieux ; mais il n’est point permis de leur répondre.Telle est l’idée que vos maîtres ont de la bonté de leur droit ; telle est la consciencequ’ils ont de leur humanité à votre égard. Mais cette injustice n’a été pour moiqu’une raison de plus pour prendre, dans un pays libre, la défense de la liberté deshommes. Je sais que vous ne connoîtrez jamais cet Ouvrage, & que la douceurd’être béni par vous me sera toujours refusée. Mais j’aurai satisfait mon cœurdéchiré par le spectacle de vos maux, soulevé par l’insolence absurde dessophismes de vos tyrans. Je n’emploierai point l’éloquence, mais la raison, jeparlerai, non des intérêts du commerce, mais des loix de la justice.Vos tyrans me reprocheront de ne dire que des choses communes, & de n’avoir

que des idées chimériques ; en effet, rien n’est plus commun que les maximes del’humanité & de la justice ; rien n’est plus chimérique que de proposer aux hommesd’y conformer leur conduite

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