LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Qu'est-ce que le réalisme ?

Cours : Qu'est-ce que le réalisme ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2019  •  Cours  •  967 Mots (4 Pages)  •  352 Vues

Page 1 sur 4

Qu’est-ce que le réalisme ?

Le XIXe est le siècle du roman. Il est difficile de parler d’un roman moderne apparaissant à cette époque, puisque cela dépend de ce que l’on appelle « modernité ». Ainsi, on pourrait évoquer Pantagruel (Rabelais, 1532), Don Quichotte (Cervantès, 1605), La Princesse de Clèves (Mme de La Fayette, 1678) ou Vie et opinions de Tristram Shandy (Sterne, 1759). Cependant, on remarque au XIXe siècle que le genre romanesque s’impose progressivement comme le genre dominant, du point de vue quantitatif (augmentation de la production) et qualitatif (mieux considéré).

Durant cette époque, le niveau d’instruction se développe, et l’essor de la presse permet une forte circulation des textes et des opinions.

A partir de 1800, le Romantisme est une réaction à la fois au classicisme et aux Lumières : il privilégie le lyrisme et l’expression des sentiments. Alors que la littérature reposait jusqu’alors sur la raison, la rigueur et l’harmonie, les écrivains romantiques veulent libérer l’imagination. Les passions, la mélancolie deviennent plus importantes que la clarté. Le but est d’exprimer par la langue la beauté de la nature et de l’homme. Les personnages romantiques sont idéalisés.

L’industrialisation et l’urbanisation de la France consécutives à la Révolution française provoquent des mutations sociales et économiques, ce qui amène de nouveaux sujets pour les artistes : le Réalisme naît en partie de cette transformation du pays. De manière générale, l’évolution des infrastructures et l’évolution des mentalités coïncident : on ne peut alors plus écrire de la même manière.

Le Rouge et le Noir de Stendhal (1830) fait ainsi évoluer son personnage Julien Sorel dans une France où s’opposent la province et Paris, la noblesse et la bourgeoisie : la France de la Restauration (1815-1830). Il est d’ailleurs sous-titré « Chronique de 1830 ». En s’inspirant d’un fait divers mêlant adultère et crime passionnel, Stendhal signe un roman précurseur du réalisme. Il écrit d’ailleurs que « le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin » : si le romancier peut et doit inventer (c’est une fiction), le roman est défini comme une image, un reflet de la société de son temps. Cependant, Julien Sorel est encore un héros romantique, jeune, amoureux, guidé par ses passions et appelé à un destin tragique. Certains personnages de Balzac sont également des héros romantiques.

On observe des changements aussi en peinture : Un enterrement à Ornans de Gustave Courbet (1850) utilise ainsi un grand format (normalement réservé à la peinture d’Histoire et religieuse) pour représenter le peuple et la vie quotidienne, ce qui provoque un scandale lors du salon de peinture de 1850. Il s’agit, contre le Romantisme, de donner droit de représentation à des classes sociales jusqu’alors ignorées ; il n’y a plus de sujet plus noble qu’un autre. C’est la « démocratie dans l’art » : de la même manière que dans le domaine politique (révolution de 1848 et IIe République), l’ensemble de la population doit être représenté.

C’est véritablement le Coup d’Etat de 1851 par Louis-Napoléon Bonaparte (fin de la IIe République et début du Second Empire) qui met fin aux illusions romantiques. Flaubert le mettra en scène dans L’Education sentimentale. Avec le retour de l’autoritarisme, c’est la fin des espoirs politiques, ce qui se retrouve dans le pessimisme des réalistes.

Le réalisme, en tant qu’école, nait bien vers 1850. Il est porté par des textes théoriques : l’ « Avant-propos » de La Comédie humaine de Balzac (1842) ou Le Réalisme de Champfleury (1857). C’est ce dernier, écrivain, journaliste et critique d’art, qui s’impose comme chef de file (avec Duranty) du réalisme. Le texte de Balzac montre son ambition : faire une peinture totale de la société, qui ne néglige aucune partie de la population, en ne s’intéressant plus uniquement à ce qui apparaît comme sublime (la mélancolie, le destin tragique, la solitude, la nature) mais à tout ce qui constitue la condition humaine (« vices et vertus », la vie quotidienne, etc.) Il se voit quasiment comme un « historien du temps présent », qui attache autant d’importance à l’ascension sociale d’un jeune provincial qu’à de grands événements historiques. C’est l’observation qui préside à l’écriture, ce qu’on retrouvera poussé à l’extrême dans le Naturalisme de Zola par exemple.

...

Télécharger au format  txt (6.4 Kb)   pdf (70 Kb)   docx (11.4 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com