Qu'est-ce que le monologue ?

Seconde • Année 2017-2018 • Objet d’étude : La tragédie et la comédie au XVIIème siècle (le classicisme) • Séquence 3 // GT comédie : scène Argan/Toinette dans Le Malade imaginaire de Molière ; scène Scapin/Géronte dans Les Fourberies de Scapin de Molière ; scène Arlequin/Lisette dans Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux.

Qu’est-ce qu’un monologue ?

        Le monologue est un discours prononcé par un seul personnage qui n’a d’autre interlocuteur que lui-même et, éventuellement, ceux qu’il convoque par sa parole mais qui sont formellement absents. La question de l’adresse du discours permet de le distinguer du soliloque (adressé à un allocutaire présent mais muet, et non solidaire du locuteur comme peut l’être un confident), de la tirade (qui s’inscrit dans un dialogue et bénéficie par conséquent d’interlocuteurs immédiats) et de l’aparté (qui, contrairement au monologue, provoque une pause dans le dialogue sans l’interrompre pour autant). L’adresse d’un tel discours constitue en fait une transposition dramatique pour l’expression de la vie mentale du personnage, ce qui répond ainsi aux théoriciens du théâtre, qui redoutaient la non vraisemblance du monologue, prétendant pour cette raison limiter sa longueur et sa fréquence.

        Le monologue privilégie l’expression d’une affectivité exacerbée, représentant alors le personnage dans un moment de crise intérieure (dont le « dilemme » est un exemple typique). Il peut également présenter la matière d’une narration (la tirade de Rodrigue sur la bataille dans Le Cid, par exemple), quoique la fonction lyrique du monologue soit beaucoup plus facilement admise que sa fonction épique.

        Un tel discours est une convention particulièrement théâtrale dans la mesure où il concentre et résume les enjeux habituellement portés par le dialogue, en devenant son simulacre ; avec lui, la communication du langage devient fictive. Précisément, le monologue se définit par sa capacité d’absorption autant que de soustraction. Le monologue est un discours qui forme une unité forte, mais surtout en deçà de laquelle il n’existe plus aucun discours possible.

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