Préface De L'amour La Poésie D'Eluard

La poésie concerne toutes les époques et tous les peuples, pourtant peu d’entre nous savent vraiment ce que la poésie apporte. Paul Valéry écrivait d’ailleurs « La plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie ». Vous avez sans doute perdu l’habitude de lire des recueils poétiques, délaissant ainsi des écrits qui vous paraissent vieux et difficiles d’accès. C’est pourquoi je tenais à vous donner ma vision de la poésie, ce qu’elle peut apporter à chacun d’entre nous comme elle a pu apporter à Paul Eluard. En effet, Eluard nous livre dans ce recueil intitulé L’amour la poésie sa relation avec Gala, sa muse et sa femme qui le quittera en 1929 pour Pablo Picasso. Avant que vous ne découvriez ce recueil, il faut que vous sachiez que nous retrouvons plusieurs thèmes récurrents, thèmes qui définissent cette relation tumultueuse qu’ils connurent.

Comme le titre du recueil le suggère, l’amour occupe une place important tout au long de ce dernier. Eluard rencontra Gala en 1912, lorsqu’il partit en Suisse pour guérir d’une tuberculose pulmonaire. Il tombera très amoureux de la jeune qu’il épousera en 1917 et avec qu’il aura une fille, Cécile. Cette dernière lui inspira notamment le titre du recueil. Après que « l’amour agile se leva » au début du chapitre Premièrement, la Terre devient « bleue comme une orange » au poème VII. Orange comme la chevelure de Gala décrite par Eluard dans Capitale de la douleur, « Ta chevelure d'oranges dans le vide du monde ». Quand Eluard parle de Gala dans le poème XXIII, il emploie les mots « Une étoile nommée azur/Et dont la forme est terrestre ». Cette Terre bleue comme une orange n’est en fait que Gala, le monde d’Eluard se résume à elle.

Cet amour donne suite à un des autres thèmes de ce recueil, le bonheur. Par exemple, dans le poème VII, Eluard écrit « Les guêpes fleurissent vert ». Le vert est la couleur de l’espoir et les guêpes font référence à Gala et sa mince taille. En fleurissant, ces guêpes éclosent, elles arrivent à maturité et permettent d’espérer. Cette aube autour du cou représente en fait les embrassades au lever du jour de Gala et Eluard. Cet amour fait de baisers et de caresses suffit au bonheur d’Eluard. Après tout, le meilleur de l'homme, c'est l'amour qu'il est capable de transmettre. Paul Eluard écrivait dans Le Château des Pauvres qu’il « ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre ». Son monde, Gala, est rempli de bonheur au début de ce recueil.

Cependant, au fur et à mesure que les poèmes s’enchainent, la passion devient douloureuse. Le couple connaît de graves tensions à l’époque, ce qui conduira au désamour de Gala pour Eluard. La chronologie est respectée, on passe des débuts hésitants à la séparation qui fait mal. Eluard nous rappelle comment était sa relation avec Gala à son paroxysme, lorsqu’ils se disaient leur amour pour l’autre avec sincérité et on passe de cette sincérité à la rupture peu à peu. Dans le poème XXI, Eluard explique qu’il doit maintenant « survivre à l’absence ». Le poète se perd dans ses pensées, « Et je ne sais plus tant je t’aime/Lequel de nous deux est absent », en se séparant de Gala, il se sépare d’une partie de lui-même comme il l’explique

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