Préface Anthologie Poétique Mer

La poésie, est comme l’a dit Jacques Prévert, « le plus beau surnom que l’on donne à la vie », et nous avons choisi un thème, qui nous tient particulièrement à cœur, et que certains poètes arrivent à faire vivre. Il s’agit de la mer. Bien que celle-ci soit presque entièrement (voire totalement) explorée, elle reste fascinante et regorge de mystères. Voilà pourquoi, nous avons choisi ce thème, pour vous faire découvrir, à travers cette anthologie, la manière dont une partie des poètes du XIX jusqu’à nos jours, voient la mer en poésie.

Les poésies, au nombre de dix, faisant partie de cette anthologie, ont été classées dans l’ordre chronologique. Celui-ci relève d’un souci de suivre l’évolution de la vision de la mer par les poètes, qui nous permettra de traiter le thème commun à ces poèmes, ainsi que la représentation que se font les poètes de la mer, toujours d’après les poèmes choisis, dans le but de vous faire réfléchir, nous l’espérons, à ce que vous éprouvez vous-même en pensant à la mer.

La mer et les sentiments qui lui sont associés, sont très personnels ; pour certains d’entre vous, la mer évoquera la joie, l’allégresse, l’affliction, l’angoisse, ou bien la liberté. Dans cette anthologie, nous n’avons pas d’exemple illustrant chaque sentiment bien sur, mais certain poèmes expriment un sentiment propre, et facilement qualifiable comme on peut le voir dans Mer du Paradis, un poème extrait d’Ombre du paradis, écrit de 1939 à 1943, où l’auteur décrit bien ses sentiments vis-à-vis de la mer qui sont à la fois tendres, grisants et respectueux. Il s’adresse à la mer comme une personne, et l’apostrophe, ce qui lui permet d’animer la mer d’une certaine façon. Pourtant, héler la mer n’est pas la seule solution que les poètes ont trouvé pour la rendre vivante et extérioriser les sentiments qu’ils éprouvent vis-à-vis de celle-ci, comme on peut le voir avec les poèmes La Mer Secrète, extrait du recueil de poésie La Fable du monde  de Jules Superviellle (1938), Toutes les mers de Jocelyne Corbel, extrait de Mes Chemins de poésies paru en 2005 ou encore avec Quand la mer se déchaine ! de Jean Claude Brinnette, un de nos contemporains, extrait du recueil Poésies. Jules Supervielle, lui sous la forme d’un poème très court nous fait part de ses sentiment sur la mer, ce qu’elle lui inspire, c'est-à-dire ici, le rêve ; Jocelyne Corbel, se livre à une description de « toutes les mers du monde », en insistant sur l’aménité de la mer, sur le balancement des vagues qui peut être lénifiant, ainsi que sur son caractère éternel. Mais, Jocelyne Corbel n’est pas la seule, à se servir d’un description pour faire part aux lecteurs, de son opinion sur la mer, Jean Claude Brinette, lui aussi, se sert d’une description pour se confier au lecteur ; comme on peut le voir en décomposant son poème dont la première strophe, loue la puissance, la magnificence de la mer ainsi que sa pétulance ; la seconde établit une description de ce qui entoure la mer, de manière à pouvoir, dans la troisième strophe et quatrième strophe, introduire l’homme au milieu de toutes ces forces déchainées, puis revenir à une description plus générale de ce qui entoure, cette mer dans la cinquième et la sixième strophe, pour, enfin, conclure, dans la dernière strophe, sur la mer elle-même et sa puissance, tout comme dans la première strophe. Ce poème, exprime donc aussi bien l’attrait que ressent l’auteur pour la mer mais aussi l’appréhension éprouvée face à celle-ci. Jean-Claude Brinette, n’est pas le seul à introduire l’homme dans ce genre de décor maritime, l’homme est le centre de poèmes tels que L’Homme et la Mer de Charles Baudelaire, Brise Marine de Stéphane Mallarmé, ou encore Une nuit où on entendait la mer et d’Océano nox sans la voir de Victor Hugo. Dans Océano nox, tout comme dans Brise Marine, Victor Hugo et Stéphane Mallarmé expriment le désarroi, la délicatesse et l’impuissance des hommes face à une mer implacable ; ainsi que la liberté qu’elle évoque, sentiment d’exaltation que l’on retrouvera aussi dans le L’Homme et la Mer de Charles Baudelaire. Le poème, La mer, le soir de Jean Richepin décrit la mer à différents moments de la journée, et parle de l’effet qu’à cette contemplation de la mer sur les personnages crées par l’auteur. Dans le dernier poème, c’est la douleur, la souffrance, qui est évoquée dans A Ulric G., ainsi que la profondeur, sur laquelle je reviendrai dans quelques instants.

Comme on peut le constater, un même thème peut évoquer à différentes personnes des   sentiments bien particuliers, allant du ravissement, au désespoir en passant par l’admiration et allant parfois jusqu’à l’hypnotisme. Mais pourquoi choisir la mer ? Tout simplement, cher lecteur

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