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Poème sur l'amour

Commentaire d'oeuvre : Poème sur l'amour. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Septembre 2013  •  Commentaire d'oeuvre  •  750 Mots (3 Pages)  •  646 Vues

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Je me souviens toutes ces fois où j’ai été dans tes bras.

Là où mon corps et mon cœur sont devenus femme, et

où le tien, ton corps, car de cœur tu étais anorexique,

s’est transformé en amant. Le mien.

Creux. Lourd comme une plume. En apesanteur entre

la vie et le désir de crever de désir. Lové contre le

torse de l’amant, il ne pesait rien, le cœur de la femme.

Et pourtant elle le devinait déjà empoisonné de cent

poids. Plein à ras bord de ce qui n’avait aucune charge

réelle : des peurs et des angoisses. Et de l’amour.

Beaucoup trop, probablement.

Je me rappelle le vide. La carence de tout. La mienne.

La tienne. L’écho de cette carence dans mes veines.

Mon cœur qui pompait son propre manque. Sa propre

anémie. Qui pompait pour deux, à vrai dire. Qui

pompait dans le vide. Mon cœur aux côtes saillantes,

coupantes. À côté du tien qui n’y était pas. À côté de

rien. Mon cœur, prêt à t’aimer jusqu’à la faim. Jusqu’à

plus fin.

Lorsque l’amant lui faisait l’amour, la femme

souhaitait être quelqu’un d’autre. Elle avait envie

d’arriver à la cheville de quelqu’une. D’être celle à qui

l’amant pensait pendant qu’il la baisait. De crever

grosse comme une truie enceinte d’amours et de

jouissances à défaut de vivre comme une coquille vide.

Maigre et désolante qu’elle était. Elle aurait accepté

n’importe quel nom, même si ce n’était pas le sien. Elle

aurait tout accepté, pour ne pas finir comme lui. Pour

ne pas mourir avant de se sentir en vie.

Et quand tu en avais fini avec moi, tu m’embrassais

sur le front. Un baiser vide de sens comme seul toi en

étais capable. Un baiser vide d’amour. Comme tout le

reste.

Elle qui croyait se frayer un chemin n’allait nulle part.

Sauf dans le néant de l’homme. Un endroit parfait

pour crever de faim. Un néant exigu et maigre, avorté

d’amour, où il n’y avait de place pour rien. Elle qui

croyait vivre cent vies nouvelles se crevait.

Lentement. Au gré de coups de reins mous et

robotiques. Elle s’est abandonnée entre deux cuisses

flasques et habituées, leurrée par la passion et

l’impression d’exister. Elle a abandonné. Tout. Son

cœur et son corps. Et ses ailles, pour s’enfuir.

Toujours moi. Pleine. Rembourrée d’amour. Gavée de

peur. Débordante d’envies

...

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