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Poème, Le Voyage

Fiche de lecture : Poème, Le Voyage. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2013  •  Fiche de lecture  •  1 971 Mots (8 Pages)  •  2 646 Vues

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Le Voyage

1er poème : Bel Astre Voyageur

Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives

Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,

Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?

Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,

Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,

N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?

Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?

T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?

Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre

L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour

Si son œil ne doit pas contempler ton retour,

Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,

Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,

Du moins jette au passage, astre errant et rapide,

Un regard de pitié sur le théâtre vide

De tant de maux soufferts et du labeur humain.

Louise Ackermann, Poésies Philosophiques

Ce poème en alexandrin est une métaphore filée d'une comète assimilée à un voyageur de l'univers. Il est écrit au XIX siècle suite au passage d'une comète en 1861. L'organisation des rimes est embrassée. Le poète offre une vision mélancolique de l'astre vagabond scrutant la Terre d'un œil désolé. Ce poème est original car il appartient au domaine du voyage sans que ce soit le poète qui voyage. Il raconte le voyage d'un astre, pas d'un être vivant et encore moins d'un humain.

2ème poème : Pater Noster

Notre Père qui êtes au cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l’Ourcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai

Avec son océan Pacifique

Et ses deux bassins aux Tuileries

Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets

Avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles

Et qui n’osent se l’avouer

Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer

Avec les épouvantables malheurs du monde

Qui sont légion

Avec leurs légionnaires

Avec leurs tortionnaires

Avec les maîtres de ce monde

Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs

reîtres

Avec les saisons

Avec les années

Avec les jolies filles et avec les vieux cons

Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des

canons.

Jacques Prévert, Paroles (1945)

Ce poème, en vers libres, a été écrit dans les années 1940 et publié dans le recueil Paroles. C’est un poème engagé et provoquant. Ce poème provoque une impression de résignation et de dénonciation mais également un sentiment d’admiration pour la vie d’ici-bas, pour sa nature et ses merveilles. On considère ici la vision de l'artiste qui opte pour une vision d'ensemble du monde en prenant des exemples simples. Ce poème encore très actuels révèle la beauté du monde dans la simplicité et en même temps par ces merveilles. On peut voir en creux une critique de la société (maître/esclave) ou de la religion (avec une introduction ressemblant au Pater Noster religieux catholique).

3ème poème : La Chevelure

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure!

Ô boucles! Ô parfum chargé de nonchaloir!

Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure

Des souvenirs dormant dans cette chevelure,

Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,

Tout un monde lointain, absent, presque défunt,

Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!

Comme d'autres esprits voguent sur la musique,

Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,

Se pâment longuement sous l'ardeur des climats;

Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève!

Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve

De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:

Un port retentissant où mon âme peut boire

À grands flots le parfum, le son et la couleur

Où les vaisseaux, glissant

...

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