Parnasse contemporain

Après la Révolution ratée de 1848, après 25 ans de Romantisme, les écrivains sont nombreux à sentir les limites des épanchements sentimentaux; le lyrisme apparaissant alors impudique et usé. De là la nécessité pour certains romanciers de renouer avec la réalité quitte à limiter l'imagination ; pour certains jeunes poètes l'art peut être impersonnel, formellement parfait, la froideur étant un gage de beauté. C'est de ce contexte qu'est né le Parnasse.

Cet élan littéraire a été fondé par quelques poètes voulant prolonger et élargir les principes de l’Art pour l’Art. Il s’agit d’une anthologie poétique, publiée par l’éditeur Alphonse Lemerre organisé autour de trois recueils : le premier en 1866 marque la naissance du Parnasse, le second en 1871, et le dernier en 1876, qui constitue la fin du Parnasse contemporain.

Le nom Parnasse est, à l'origine, celui d'une montagne de Grèce. Sur le Mont Parnasse, situé en Grèce à proximité de Delphes, s’assemblaient, selon la mythologie, les neuf Muses, sous la conduite d’Apollon. Par extension, le mot « Parnasse » sert à désigner le lieu de réunion des poètes. En le choisissant, les initiateurs de ce mouvement poétique veulent se placer sous le double patronage de la Muse poétique et de la tradition grecque apollinienne.

Un des principaux inspirateurs du Parnasse est Théophile Gautier (1811-1872), dont le nom est associé à une doctrine appelée l’Art pour l’Art, et qui souhaitait fonder une poésie qui n’ait pour finalité qu’elle-même, sans épanchement lyrique, et se caractériserait par le simple culte de la beauté et de la forme.

« Il n’y a de véritablement beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infime nature. »

« L’art, dont la Poésie est l’expression éclatante, intense et complète, est un luxe intellectuel, accessible à de très rares esprits. »

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