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Nouvelle utopie

Dissertation : Nouvelle utopie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mai 2016  •  Dissertation  •  3 417 Mots (14 Pages)  •  573 Vues

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Ailleurs

Abraham Besnier 1ère S2

Nouvelle utopie

Réfléchi, réfléchi, réfléchi. Prend ton temps, prend ton temps prend ton temps. Respire, respire, respire. Vas-y, vas-y, vas-y. C’est ce que je me répète depuis notre déménagement. Après avoir passé plus de 20 ans de leurs vies en campagne, mes parents ont déménagés. Moi? Non je suis juste un bagage un peu encombrant qui met du temps à partir de la maison. Enfin bref, j’ai 16 ans et on me veut déjà dehors. J’en fait tout un plat? Toi aussi, tu pleurerais, si tu avais vécu toute ta vie à la campagne avec un chien et un ruisseau au bout du jardin et que brutalement on t’amenait vivre ici, dans ce trou pourri. Ce trou pourri? Paris. Oui, traite moi d’ingrat, traite moi de tous les noms. Après tout je m’en fiche, maintenant je suis ailleurs. Non je n’ai pas fugué, j’ai un minimum de bon sens. Et, après tout je ne voulais pas terminer au journal de 20 heures. Je suis Ailleurs.

* * *

Quelques mois plus tard passés dans cet enfer, je décida de faire le stage de voile de deux semaines, organisé par mon lycée. Il se déroulait pendant les vacances de Pâques que, coup de bol, je n’avais pas du tout envie de les passer avec mes parents. Bref. j’étais donc parti avec tous les autres lycéens inscrits, pour faire ce “challenge” comme M. Mermain, mon professeur de sport, ose dire. Nous allions donc en Bretagne, et plus précisément dans le Morbihan, et plus précisément dans le golfe du Morbihan, et plus précisément sur l’île d’Arz, une toute petite île, avec seulement une poignée d’habitants dessus. Et, pour s’y rendre, nous dûmes nous lever à 6 heures, pour ensuite arriver au lycée à 7 heures, afin de partir en car à 8 heures pour la gare Montparnasse, puis prendre un train pour Nantes à 9 heures, pour enfin, enfin presque, prendre un car pour Vannes à 12 heures, pour finalement emprunter une navette rapide à 13 heures. À cela vous ajoutez encore le temps de transport entre le port et le centre où nous allions vivre pendant les deux semaines à venir, vous ajoutez aussi le temps d’écouter un discours sans aucun sens du maire de la commune (après tout, n’avait-il pas mieux à faire?), vous ajouterez aussi un peu de temps de flottement sans intérêts, et aussi un peu de temps pour se répartir les chambres. Au final, c’est “seulement” à 16 heures nous étions tous dans nos chambres, avec nos valises, et installés. Coup de chance, je me suis retrouvé dans la même chambre que mon meilleur et unique ami, Digory.

Le soir même, je me réveilla en pleine nuit, avec l’envie pressante d’aller aux toilettes. Ces dernières se trouvant de l’autre côté de la cour, je devais donc parcourir les 50 mètres qui me séparaient des salles de bains. Ce que je fis sans problème. Je me rendis donc aux toilettes, fis mon affaire, et sortis. Seulement, sur le chemin du retour, j’entendis des pas feutrés venant de la cantine. Alors que je me rapprochais de la salle jusqu’à en atteindre la porte, les bruits de pas s’intensifiaient au fur et à mesure. “Sûrement quelqu’un qui avait envie d’un casse-croûte à 2 heures.” me dis-je. Mais la personne de l’autre côté de la porte n’avait pas eut l’air de comprendre son sort, puisque dès que cette dernière ouvrit la porte, je vis une ombre bondir en arrière dans l’obscurité de la cafétéria. Et cette ombre, je la connaissais! C’était mon ami Digory. Et, après avoir ri de cette situation, nous retournâmes dans notre chambre, où Digory m’expliqua qu’il avait seulement besoin de prendre l’air pour méditer. Et, en me rendormant, je pensa à deux choses dont j’aurai dû parler à Digory : le fait que la nuit ne porte pas conseil lorsqu’on traîne dehors, ou bien que le centre n’est pas du tout surveillé et que rien ne nous empêche une petite escapade nocturne…

Le lendemain matin, nous avons eut le droit à un “brief”, comme il l’appelle, de notre professeur de sport. Dans ce dernier, il nous expliqua le déroulement des journées et de notre emploi du temps. Ceci étant fait, j'échangeai un regard complice avec Digory lorsque nous entrions dans la cantine pour petit-déjeuner. Au cours de ce petit-déjeuner, nous devions nous taire, pour que tout le monde puisse entendre la radio maritime, diffusée sur une vieille chaîne hi-fi en ruine, afin de savoir le temps qu’il ferait, le temps qu’il ferait ensuite, et le temps qu’il refera après. Et oui, dans ce golfe du Morbihan, il se trouve qu’il fait beau plusieurs fois par jour!

* * *

Une semaine de stage, et je savais déjà manier la barre, déployer le foc, hisser la grand voile, virer de bord. Bref, j’adorais cette activité, et je pouvais me débrouiller sans skipper, mais bien sûr avec Digory pour m’assister dans les manoeuvres. Cette passion que je me découvrais aller apporter un véritable tournant à ma vie et à mon destin. En effet, un soir de la deuxième semaine, je m’étais disputer avec Digory à cause d’un débat sans véritables intérêts, mais qui nous énerva assez pour ne plus se parler du tout de la journée. Je me rendis donc au hangar à voiliers, puisque je n’avais nul part d’autre où aller. Là-bas, je grimpa dans un des navires, et m’allongea pour regarder le ciel étoilé à travers le toit vitré du hangar. Et, prit d’une envie soudaine, je me mis en tête de sortir le bateau du bâtiment, pour réaliser quelques manoeuvres afin de me changer les idées. Au bout d’une heure de navigation à parcourir la côte de long en large, je n’arrivai plus à repérer le hangar, et n’ayant pas pris le kit de sûreté, je n’avais pas de lampe torche pour m’éclairer. Je lâcha donc l’ancre et m’endormis dans la cabine, volet ouvert, pour me lever en même temps que le soleil, et remettre le navire à sa place au petit matin, sans que personne ne puisse me voir. Seulement voilà, si j’avais été là pour écouter la radio du matin, j’aurai su qu’une énorme tempête allait s’abattre sur tout le golfe. Et qui dit grosse tempête, dit gros nuages, et ce sont ces gros nuages qui m’ont caché le soleil, et inhibé mon réveil. À force d’attendre que la tempête se calme, je commençais bientôt à perdre patience, et c’est pour cela que je décida après une heure d’attente, de regagner la côte coûte que coûte, maintenant que j’avais le hangar en vue. Je remonta donc l’ancre, et hissa seulement la grand-voile, histoire de na pas rentrer à toute vitesse. Quand tout à coup, le vent se mit à souffler extrêmement fort, et la voile se

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