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Médée, dissertation

Dissertation : Médée, dissertation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mai 2013  •  Dissertation  •  622 Mots (3 Pages)  •  1 695 Vues

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Médée

Dans les tragédies règnent démesure, excès et violence ; elles mettent en scène des personnages dont les préoccupations sont d’un autre temps, elles évoquent un univers qui, de prime abord, n’a rien à voir avec le nôtre. Et pourtant, étrangement, les tragédies me touchent, me parlent ! Et particulièrement la Médéed’Euripide.

Médée est la fille du roi de Colchide, et, selon certaines traditions, d’Hécate, la déesse de la nuit et la patronne des sorcières. Lorsque Jason arrive en Colchide avec les Argonautes pour s’emparer de la Toison d’or, Médée en tombe immédiatement amoureuse et lui apporte son aide. Jason et Médée s’enfuient pour se réfugier à Corinthe chez le roi Créon. Médée donne deux fils à Jason qui l’abandonnera finalement pour la jeune Glauké, fille du roi Créon. Médée est alors condamnée à l’exil le jour même des noces de Jason et Glauké : c’est à ce moment que débute la pièce d’Euripide. Médée, folle de rage, est bien décidée à se venger et ce, même si la vengeance doit passer par le meurtre de ses propres enfants. Cette pièce, certes d’une violence effroyable, me fascine par sa richesse et se modernité.

Médée est une femme complexe. Elle commet le pire des crimes – puisqu’elle tuera effectivement ses deux fils pour punir l’homme qu’elle aime - sa monstruosité est évidente mais elle reste malgré tout humaine : Médée est un être profondément déchiré, qui souffre et qui aime ses enfants mais, en véritable héroïne de tragédie, elle ne peut se contrôler : sa passion, son orgueil sont plus forts et lui ôtent tout libre arbitre : « Donnez mes enfants, donnez aux baisers de votre mère votre main droite. (…) Soyez heureux tous deux, mais là-bas : le bonheur de ce monde, votre père vous l’a ravi. (…) Allez, allez ! Je ne suis plus capable de vous regarder, je suis brisée par les malheurs. Je sais quels crimes je m’apprête à commettre : mais la passion l’emporte sur ma raison, et c’est elle qui cause les plus grands maux chez les mortels ! ». La nouveauté d’Euripide, par rapport à Eschyle ou à Sophocle, réside dans le fait que la passion et le meurtre ne sont plus une conséquence de la volonté divine : le Mal est au sein de l’homme, ce qui nous renvoie finalement au tragique de la condition humaine.

En outre, Médée est une femme qui parle de la condition féminine. Euripide, connu pour sa misogynie, est pourtant le premier à accorder une place aussi importante aux femmes dans ses pièces. Médée, soutenue par le Chœur des Corinthiennes, réfléchit sur le statut de la femme dans la cité, s’interroge sur les inégalités hommes /femmes ; pourquoi un mari peut-il répudier une épouse alors que l’inverse est impossible ? Médée a soif de vengeance parce qu’elle est une épouse incomprise, ignorée, bafouée : « lorsqu’on porte atteinte à ses droits d’épouse, il n’y a pas plus assoiffée de meurtre qu’elle ». Autant de réflexions qui expliquent pourquoi cette pièce, écrite au Ve siècle avant JC, peut encore trouver un écho aujourd’hui.

La mauvaise foi de Jason est, elle aussi, intemporelle : il n’hésite pas à reprocher à Médée tous ses crimes alors qu’elle les a perpétrés uniquement pour le sauver, il a l’audace de lui dire qu’il se marie avec Glauké pour

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