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Mon rêve Familier

Note de Recherches : Mon rêve Familier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2012  •  8 840 Mots (36 Pages)  •  2 375 Vues

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« MON REVE FAMILIER » VERLAINE : LECTURE ANALYTIQUE

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent

Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? – Je l’ignore.

Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine (Poèmes saturniens 1866)

1° LECTURE MAGISTRALE

2° REACTIONS DE LA CLASSE  Tableau  PLAN

I. Un rêve

II. Une femme

III. Le refuge du poète

INTRODUCTION : Ce sonnet, « Mon rêve familier », est extrait de la première des quatre sections de Poèmes saturniens, premier recueil de poèmes de Paul Verlaine, publié en 1866. Dans cette section, intitulée « Melancholia », le poète évoque des souvenirs en leur associant ses états d’âme.

Dans « Mon rêve familier », il tente de saisir l’image d’une femme, mise en scène dans un rêve récurrent, pour l’idéaliser et s’y réfugier

I. UN REVE PARTICULIER ET PARADOXAL : Pourquoi ? Parce que :

1) Un rêve obsédant

2) Un rêve énigmatique 

3) Un rêve à décrypter pour et par le poète

1) Un rêve obsédant :

1-1 Le titre : - adjectif possessif « mon »  caractère unique de l’appartenance

 proximité, intimité, renforcée par l’adj. qualificatif « familier » = habituel, qui appartient à un environnement proche et connu.

1-2 Le caractère itératif du rêve : - le présent du verbe « je fais », renforcé par l’adverbe de temps imprécis, mais qui indique la répétition « souvent ».

- le déterminant démonstratif « ce » qui implique que le rêve est déjà connu du poète.

- l’expression à valeur distributive « chaque fois ».

- le rythme ternaire de l’alexandrin (« Je fais souvent // ce rêve étrange // et pénétrant »)  cycle qui se répète.

2) Un rêve énigmatique :

2-1 L’effet d’annonce : -provoqué par le démonstratif « ce », qui met en valeur le mot clé du poème « rêve », placé à la fin du premier hémistiche et caractérisé par les 2 adjectifs « étrange et pénétrant » et précisé par l’enjambement au vers suivant du complément de détermination « d’une femme inconnue ».

2-2 Le paradoxe créé par ces 2 adjectifs avec celui du titre (« familier ») : - « étrange » > « extraneus » (latin) = « qui vient du dehors, extérieur »  « hors du commun » (= « extraordinaire, épouvantable » langue classique)  L’étrange : mouvement littéraire au XIXème siècle qui désigne le fait d’intégrer des éléments étranges au récit.

- « pénétrant » désigne ce qui émeut fortement et qui laisse une trace forte.

INQUIETUDE du POETE exprimée à travers la dureté des sonorités : allitérations en [r] et en [t] et la répétition de la nasale [ã]

3) Un rêve à décrypter pour et par le poète : démarche rendue difficile par

3-1 Son absence de cohérence : - traduite par l’opposition entre l’adjectif « inconnue » qui qualifie cette femme et les 2 relatives « que j’aime et qui m’aime », qui indique au contraire un certain degré d’intimité.

- traduite par l’opposition des 2 pronoms indéfinis antonymes « la même » et « une autre », renforcée par la construction négative symétrique des 2 hémistiches, qui accentue l’indécision du poète, indécision rendue encore plus floue par la répétition de la locution adverbiale « tout à fait ».

3-2 L’implication du poète : - au centre du poème : désigné par l’emploi de la 1ère pers. du singulier  « je fais » : promoteur d’un rêve (pronom personnel sujet), dont il est actant (« j’aime », « me » pronoms personnels sujet et objet) dans les 2 quatrains et dont il se détache dans les 2 tercets pour le tâcher de le décrypter (« Je l’ignore », « Je me souviens »).

: justifiée par l’expression de ses sentiments (amour) et ses émotions (« hélas »)

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