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Micromégas, Voltaire

Fiche de lecture : Micromégas, Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2013  •  Fiche de lecture  •  1 128 Mots (5 Pages)  •  708 Vues

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Toujours apprécié aujourd'hui encore pour son ironie notamment, Voltaire, homme de lettres du XVIIIè siècle, se donne pour tâche « d’éclairer par la raison une humanité plongée dans les ténèbres de l’ignorance » à l'image de tous les philosophes des Lumières. En 1752, son conte philosophique « Micromégas » rend cet objectif explicite quand le géant Sirius y déclare : « Je ne veux pas qu’on me plaise, je veux qu’on m’instruise ». Cette affirmation amène alors le lecteur à s'interroger si elle est conforme à ses attentes ? La réponse à cette question se fera en étudiant d'abord l’aspect plaisant d’une oeuvre ; cependant, comme on ne lit pas des contes seulement pour se divertir car il faut savoir apprendre d’une lecture, l’édification d’une œuvre sera nécessaire abordée ensuite afin de terminer par le constat suivant : un livre qui ne nous apprend rien n’est d’aucune utilité, l’œuvre doit apporter un raisonnement plus large sur notre monde afin qu’on puisse philosopher par nous-mêmes.

L’émerveillement, l’originalité et le respect des modes sont les trois ingrédients qui traduisent les attentes du lecteur. Voltaire aime conter. Il le montre aisément dans « Micromégas ». La notion de rêve qui s’installe dès l’incipit autour de ce géant savant de plus de 45 kilomètres de haut conforte le lecteur dans sa lecture. Il n’y a plus aucune proportion autour de ce personnage, le lecteur s’évade du monde réel et s’installe dans un monde de fiction. Le fil de l’action se déroulant d’abord sur Saturne, laisse le lecteur très loin des limites humaines. De plus, le récit est bref. Alternant observations et discussions, l’histoire reste dynamique. Le lecteur est conduit par le rythme. C’est une certitude pour l’auteur que le lecteur est dans l’histoire et ne quittera pas l’aventure en cours de route.

Comme tout lecteur assidu, une œuvre est réellement jugée meilleure qu’une autre lorsqu’elle est dite originale. Doit-on alors voir en « Micromégas » un lointain ancêtre des récits de science-fiction ? Cet aspect nouveau pour le XVIII ème siècle est vraiment un atout pour le lecteur. L’extravagance inspirée de Swift est exprimée par l’intermédiaire de ces énormes voyages cosmiques. Le géant Micromégas saute de « comètes en comètes » avec son compagnon de voyage nain. C’est complètement impensable à une époque où l’étude de la Terre est à peine définie. La science fiction joue ainsi bien un rôle, mais d’une façon parodique et guère sérieuse. Ces éléments favorisent donc encore une fois la rêverie du lecteur et son divertissement.

De même que ces voyages sont très à la mode, l’exotisme est en vogue au siècle des Lumières. Bien que l’idée soit déjà reprise par Montesquieu dans les « Lettres Persanes », cette ouverture sur l'étranger reflète l'air du temps. Depuis des décennies, on sait que les modes influencent le lecteur. Ce procédé est censé dépayser le lecteur. Et, aimant rêver, le lecteur se laisse embarquer par Micromégas et son compagnon dans un voyage menant à la mer Baltique. On y redécouvre pratiquement tout son ensemble : « mer », « baleine » et « Homme ». Néanmoins, l’exotisme du XVIII ème siècle ne reste qu’un atout décoratif à but unique : celui de plaire. A l’évidence, Voltaire s’amuse. Mais ne croyons pas que son rire n’est pas sans équivoque. Notre divertissement n’est pas nourri avant de tirer des leçons de la lecture.

« Ce n’est pas

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