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Meursault, Allégorie De L'absurde

Mémoires Gratuits : Meursault, Allégorie De L'absurde. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2013  •  2 505 Mots (11 Pages)  •  2 060 Vues

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Meursault et l’Absurde

Meursault, le héros du roman d’Albert Camus L’Etranger possède des caractéristiques particulières qui peuvent faire de lui selon les points de vue un personnage vraisemblable ou une allégorie de l’Absurde. Comment sont mis en avant ces deux aspects dans les textes étudiés ?

Tout d’abord le premier aspect que l’on remarque à la lecture de l’Etranger est le personnage de Meursault en tant qu’allégorie de l’Absurde. En effet, dès l’incipit de l’œuvre il fait preuve d’un détachement étonnant vis-à-vis de la mort de sa mère, jusqu’a parfois même en faire une formalité visible à travers notamment des expressions telles que « ce sera une affaire classée » ou encore « une excuse pareille ». On voit également dans ce passage qu‘il fait lui-même sa propre définition de l’Absurde : « cela ne veut rien dire ». c’est un personnage qui semble étranger aux autres et uniquement capable de traduire ce qu’il voit et non ce qu’il ressent, on le voit par exemple à travers l’expression « il n’avait pas l’air content » qui désigne son patron. De plus, on observe que les sentiments de Meursault ne sont évoqués qu’à travers les autres personnages, comme le montre l’expression « ils avaient tous beaucoup de peine pour moi ». Par ailleurs, on observe également au fil du texte et notamment lors de la scène principale avec Marie qu’il témoigne d’une incapacité totale à réfléchir par rapport au sentiment amoureux, et provoque une démission de sa propre pensée au profit de celle de Marie (illustration parfaite du mythe de Sisyphe) comme si tout se valait pour lui comme le montre l’expression « elle m’a demandé si je voulais me marier avec elle, j’ai dit que cela m’était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait » de plus il fait également preuve d’une innocente méchanceté à travers des termes comme notamment « Elle voulait simplement savoir si j’aurais accepté la même proposition venant d’une autre femme à qui je serais attaché de la même façon.

Meursault, le personnage et le monde

L ’Étranger peut être défini comme un roman philosophique, même si aucun système de

pensée n’y est explicitement exprimé. Mais à travers le personnage de Meursault, plus com-

plexe qu’il n’y paraît, Albert Camus nous présente sa conception du monde en 1942. L ’auteur

lui-même a insisté sur cet aspect dans la préface à la première édition américaine du roman :

« J’ai résumé l’Étranger , il y a très longtemps,

par une phrase dont je reconnais qu’elle est très

paradoxale : dans notre société, tout homme qui

ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque

d’être condamné à mort. Je voulais dire seule-

ment que le héros du livre est condamné parce

qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger

à la société où il vit, il erre, en marge, dans les

faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et

c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le

considérer comme une épave. On aura cependant

une idée plus exacte du personnage, plus con-

forme en tout cas aux intentions de son auteur, si

l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le

jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir.

Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est

pas. C’est aussi, c’est surtout dire plus que ce qui

est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire

plus qu’on ne sent. C’est ce que nous faisons

tous, tous les jours, pour simplifier la vie. Meur-

sault, contrairement aux apparences, ne veut pas

simplifier la vie. Il dit ce qu’il est, il refuse de mas-

quer ses sentiments et aussitôt la société se sent

menacée. On lui demande par exemple de dire

qu’il regrette son crime, selon la formule consa-

crée. Il répond qu’il éprouve à cet égard plus d’en-

nui que de regret véritable. Et cette nuance le

condamne.

Meursault pour moi n’est donc pas une épave,

mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil

qui ne laisse pas d’ombre. Loin d’être privé de

toute sensibilité, une passion profonde, parce que

tenace, l’anime, la passion de l’absolu et de la vé-

rité. Il s’agit d’une vérité encore négative, la vérité

d’être et de sentir, mais sans laquelle nulle con-

quête sur soi ne sera jamais possible.

On ne se tromperait donc pas beaucoup en li-

sant dans l’Etranger l’histoire d’un homme qui,

sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir

pour la vérité. »

1. Un personnage sensIBLE

Meursault est très sensible à la nature qui l’entoure, aux variations de la lumière, aux messa-

ges que lui envoient ses cinq sens. Nous en avons relevé des exemples dans le polycopié sur le

temps. Pour nous en tenir au chapitre II de la première partie, nous voyons qu’il ne cesse de

faire des remarques concernant la météo : « Il

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