Membre de la mafia Québécoise

Membre de la mafia Québécoise

Selon le dictionnaire Larousse 2011, un fonctionnaire est un agent d'une administration publique dépendant de l'État. À 20 ans , je décroche un emploi au gouvernement. À 20 ans 1, je travaille dans un domaine en lien avec la comptabilité, mais je suis la personne de l'autre côté du téléphone qui contredit ce que je veux devenir : comptable. Être agent à la perception fiscale, c'est bien souvent dire que les chiffres des comptables sont mauvais et assumer que les citoyens doivent une grosse somme d'argent. Être employé de l'État c'est le méchant qui va piger dans les poches des contribuables2. Du même coup, j'ai la chance d'être un membre de la mafia. Oui ! Ils disent que je fais partie de la mafia Québécoise. À tous les jours, je me fais dire qu'en ramassant l'argent des contribuables, je finance les activités de la commission Charbonneau. À tous les jours, on m'apprend que je fais des choses que je ne savais pas. Les gens me traitent de « crosseur », de sans cœur et de profiteur . Dans le fond, je suis en train de gérer les portes-feuilles des citoyens. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est avec ce que je fais qu'ils ont accès à des services publics. Quand, ils sont sans emploi, c'est grâce à l'argent que j'ai récolté qu'ils ont la possibilité d'être sur le « BS ». Je me retiens toujours pour ne pas leur répondre qu'être sur le « BS », c'est profiter de l'argent de la «mafia Québécoise». Lorsque le comptable fait une erreur et que les chiffres sur leur rapport d'impôt ne sont pas les mêmes que celui du gouvernement, je tombe dans un dilemme. Je me questionne sur le fait que soit le comptable est incompétent ou le gouvernement est menteur. « À qui peut-on faire confiance dès qu'il s'agit d'argent ? » (Daniel Pennac). Quand on parle d'argent, les contribuables ne croient pas au gouvernement, mais croient à leur comptable. Après tout, l'argent n'est qu'un morceau de papier que la société lui accorde beaucoup trop de valeur. « Mais que puis-je bien faire de cet argent [...]» ? (P.14) Après tout, je suis humain. Ce n'est pas un plaisir pour moi d'appeler à tous les jours pour réclamer de l'argent. Je l'admets, cela me fait toujours mal d'entendre des contribuables raconter leur malheur. Je l'admets, lorsque la personne au bout de la ligne pleure. Je suis devant mon écran et oui, parfois je pleure.

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