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L’émancipation des femmes est-elle terminée ?

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Par   •  23 Mars 2022  •  Dissertation  •  3 319 Mots (14 Pages)  •  714 Vues

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Selon vous, l’émancipation des femmes est-elle terminée ?

En 2021, cent treize féminicides ont été commis en France. Un féminicide est le meurtre d’une femme ou d’une jeune fille en raison de son appartenance au sexe féminin, ce crime n’est cependant pas reconnu en tant que tel par le code pénal français. Les luttes féminines pour la libération de la femme ont-elles découlé sur une amélioration de leurs conditions ? Ont-elles été toutes couronnées de succès ?

Nous verrons dans un premier temps que les luttes féminines ont débouché sur des progrès notoires, et dans un second temps que ces acquis fragiles révèlent une société à repenser pour parvenir à un monde égalitaire et équitable.

Pendant longtemps, la femme a été enfermée dans une société phallocrate. Elle n’avait pas son mot à dire, et était soumise aux hommes.

Dans l’autobiographie consacrée à la reine Marie-Thérèse d’Autriche Le pouvoir au féminin, Elisabeth Badinter aborde cette soumission en se penchant sur la place des femmes dans la monarchie et dans la société. Elle introduit son sujet avec cette phrase « Jusqu’à la fin de l’époque moderne, le pouvoir absolu d’un monarque occidental s’énonce au masculin », qui révèle directement la place réservée aux reines. E. Badinter explique que les reines ne possédaient aucun pouvoir par rapport aux hommes, elles ne servaient qu’à assurer la descendance. Contrairement aux hommes, on les jugeait sur leur beauté, sur leur grâce, car elles étaient considérées trop faibles pour diriger un pays ou sur être sur les champs de batailles. Les femmes ne pouvaient obtenir qu’un misérable statut, en mettant au monde un fils, et en donnant ainsi un héritier au trône. Dans son roman Le bal des folles, Victoria Mas raconte le quotidien de femmes enfermées dans l’hôpital psychiatrique de la Salpetrière au XIXème siècle. Dans son œuvre, Victoria Mas dénonce la façon avec laquelle ces femmes étaient traitées, et comment elles étaient perçues. En effet, même si l’auteure a inventé des personnages et remodelé l’histoire, l’hôpital ainsi que les docteurs qui y travaillaient, comme Charcot et de la Tourrette, ont réellement existé. Les femmes enfermées dans ce lieu étaient bannies de la société, elles étaient jugées comme différentes, ou souffraient de crise à cause de traumatismes souvent causés par les hommes (par exemple, le personnage de Louise a été violé par son oncle à l’adolescence). C’étaient les maris ou les pères des femmes qui les enfermaient, et tous les médecins qui les soignaient étaient des hommes. Ils étaient aussi les seuls juges de leurs sorties. Ainsi, les femmes étaient sous la totale soumission des hommes, et elles n’étaient pas maîtresses de leurs destins. Cet emprisonnement est aussi évoqué par Etienne de Neufville dans son livre Physiologie de la femme, paru en 1842. Il évoque avec ironie la liberté que possèdent les jeunes filles françaises au XIXème siècle, en faisant une liste de leurs libertés. Il dit qu’elles sont libres de se marier avec le mari que leurs parents auront choisi pour elles, de le suivre partout sans pouvoir rien dire, de ne pas disposer de leur argent, d’être raccompagnées par la gendarmerie si elles osent partir… Il clôture avec cette phrase « En un mot, les Françaises ont une liberté tellement exorbitante, que c’en est effrayant ! », qui marque toute l’ironie de son propos. En effet, il nous fait ainsi comprendre que les femmes ne sont pas libres, qu’elles sont soumises aux hommes, qu’ils soient leurs maris ou leurs pères. En outre, Simone de Beauvoir, dans son essai Le deuxième sexe paru en 1949, évoque la retenue et l’assujettissement dont les femmes de lettres doivent faire preuve si elles veulent pouvoir être acceptées dans le milieu. Elles ne pourront pas se permettre « les audacieuses envolées d’un Gérard de Nerval, d’un Poe », mais elles rappelleront qu’elles sont des femmes. Elle dit aussi qu’elles ne se soucient que de plaire, et que si elles espèrent acquérir un talent, elles devraient enlever tout ce qu’il y a de singulier en elles. Ainsi, les femmes ont très souvent été en lutte contre une société phallocrate, où elles étaient soumises aux hommes.

Pour lutter contre cette société dominée par les hommes, les femmes ont mis en œuvre de nombreux moyens pour essayer de se faire entendre et de faire reconnaître leur voix. Par exemple, les manifestations menées dans les années 1930 par les « Suffragettes », pour essayer d’obtenir le droit de vote. Le mouvement des Suffragettes a d’abord commencé en Grande-Bretagne, puis s’est étendu. Louise Wess, une femme de lettre française qui se bat pour faire valoir le droit des femmes, est une des membres les plus célèbres. Une photographie d’une manifestation menée par celle-ci en 1935, montre son engagement pour les droits politiques des femmes. Sur cette photographie, on voit ces femmes afficher la une d’un journal féministe avec comme gros titre : « La française doit voter ». Elles semblent déterminées et unies. Les manifestations sont donc un moyen de faire valoir le pouvoir d’action des femmes. En addition, l’art est aussi utilisé pour la cause féminine. Frida Kahlo est une peintre mexicaine du XXème siècle, très connue pour ses nombreux autoportraits. Sur l’un d’eux, elle s’est représentée avec le crâne rasé et des habits d’hommes, tenant dans sa main des ciseaux et ses cheveux. Au-dessus d’elle, il y a inscrit les paroles d’une chanson en espagnol, qui se traduit par « Regarde, si je t’ai aimé, c’était pour tes cheveux ; maintenant que tu es tondue, je ne t’aime plus ». Cette chanson montre la violence subite par les femmes si elles ne respectent pas les attributs qu’elles sont censées posséder. En effet, les cheveux longs sont synonymes de féminité, de coquetterie, d’érotisme et de sensualité. En se représentant ainsi, avec le crâne rasé, Frida Kahlo se rebelle contre ces attributs et ces préjugés. Pour finir, l’écriture est aussi une manière de se faire entendre. De nombreuses auteures sont connues pour leurs travaux féministes. On peut citer, entre autres, Simone de Beauvoir, Virginies Despentes, Victoria Mas, George Sand… Toutes ces femmes ont œuvré pour la cause féminine, en incitant les femmes à se rebeller et à oser s’exprimer et réclamer leurs droits.

Ces moyens ont débouché sur des avancées sociales et politiques en faveur des femmes. Pour commencer, les femmes ont obtenu le droit de vote en 1944. C’est un très grand avancement pour la cause féminine, même si cela intervient dix ans après les manifestations

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