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Lucius Quinctius Cincinnatus

Commentaire d'oeuvre : Lucius Quinctius Cincinnatus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 871 Mots (8 Pages)  •  605 Vues

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Il s'agit de Lucius Quinctius Cincinnatus (520 av. J.C. - 430 av. J.C.), aristocrate et homme politique ruiné suite à la condamnation de son fils, implacable opposant au parti plébéien, qui servit comme consul, puis deux fois comme dictateur à la demande du Sénat, lors des invasions des tribus rivales, avant de démissionner et de déposer tous ses pouvoirs pour retourner dans son champ. Cette attitude, interprétée comme une preuve de civisme, d'absence d'ambition et de modestie, a laissé une profonde impression sur les Romains, qui évoqueront son exemple à plusieurs reprises au cours de leur histoire - par exemple, lorsque Sylla déposera ses pouvoirs en 79 avant J.C., ou lors de la démission de Dioclétien en 305.

Cincinnatus est peut-être le frère de Titus Quinctius Capitolinus Barbatus, six fois consul, et peut-être porte-t-il ce cognonem à cause de ses cheveux bouclés. (cincinnatus ayant précisément cette signification.) Malgré les doutes relatifs à notre personnage, on peut néanmoins assurer qu'il apparait pour la première fois dans les textes lors du procès de son fils, Lucius Quinctius Caeso (dit Céson Quinctius), en 461 avant J.C. Tout commence lorsque les tribuns de la plèbe avancent un projet de loi, visant à limiter le pouvoir des consuls et à améliorer la situation juridique de la plèbe - la Lex Terentilia - au grand dam des patriciens. A leur tête, Céson Quinctus, qui s'oppose vigoureusement aux tribuns, et en particulier à Aulus Verginius.

Aulus Verginius lui intente un procès, arguant que les menées de Céson Quinctius empêchent le Sénat de prendre une décision formelle. Il parvient ainsi à le rendre responsable aux yeux du peuple des obstacles rencontrés pour faire voter la loi.

Malgré l'appui et les témoignages d'anciens consuls favorables au jeune homme, celui-ci est condamné. Mais, libéré sous caution, il s'est enfui en Étrurie, et son père doit alors payer une amende colossale, ce qui l'oblige à vendre la plupart de ses terres.

Ruiné, il se retire avec sa famille sur un modeste domaine, vivant dans une petite ferme et cultivant de leurs mains les quelques terres qui leur restent et qui suffisent à assurer leur subsistance.

L'année suivante, en 460 avant J.C., Cincinnatus est élu consul suffect. Alors que Rome est en guerre contre le peuple voisin des Volsques, il poursuit le combat mené par son fils en s'opposant aux tribuns de la plèbe, qui tentent de profiter de la confusion et de la menace que font peser les ennemis pour faire passer une série de réformes au profit des paysans et des prolétaires. La lutte politique est acharnée, Finalement, on décide que les tribuns ne présenteront pas leur loi sous cette magistrature, et que les magistrats comme les tribuns n'exerceront que durant une année. Malgré cette décision, les tribuns sont réélus, et les patriciens exigent alors que Cincinnatus exerce à nouveau le consulat pour mener l'opposition. Mais ce dernier préfère respecter la loi et il refuse, arguant "qu'aucun citoyen ne doit porter Lucius Quinctius au consulat ; si quelqu'un le fait, on annulera son suffrage". (Tite-Live, "Histoire Romaine", III - 21.) Et Cincinnatus regagne son champ...

Pendant qu'il est occupé à cultiver ses terres, la lutte autour de la Lex Terentilia continue, consuls et tribuns de la plèbe se livrant une lutte acharnée. De plus, les Eques et les Sabins ont déclaré la guerre à Rome et, conduits par Appius Herdonius, ils ont même réussi à prendre le Capitole par surprise ! Si l'un des deux consuls, Caius Nautius Rutilus, parvient à repousser l'ennemi et ravage le territoire sabin, son collègue Lucius Minucius Esquilinus Augurinus ne connaît pas le même succès, et il se retrouve assiégé dans son camp par les Eques. Un cavalier Romain parvient à s'enfuir et à regagner Rome, pour informer le Sénat de la situation. Vent de panique chez les Sénateurs ! Affolés et pris de court, les pères conscrits décident de nommer un dictateur (458 av. J.C.) : leur choix se porte sur Cincinnatus, à qui ils accordent un mandat de 6 mois.

Reste à en informer le principal intéressé : un petit groupe de sénateurs est donc envoyé en délégation à Cincinnatus, avec pour mission de le convaincre d'accepter le mandat qui lui a été confié. Et ils le trouvent dans son champ, en train de labourer ses terres. Cincinnatus n'hésite pas une seconde : oui, il veut bien quitter son domaine et laisser tomber sa charrue pour tenter de sauver la République, mais il refuse de s'engager pour une durée de 6 mois, au motif que sa famille, déjà si pauvre, ne pourrait pas assurer les récoltes sans lui. Et là-dessus, il enfile sa toge, traverse le Tibre sur un bateau fourni par le Sénat, et débarque à Rome où l'attendent les licteurs qui le précéderont dans sa fonction. Les Patriciens sont enthousiastes, et ont toute confiance en Cincinnatus pour rétablir l'ordre, au contraire du peuple qui "était loin d'éprouver, à la vue de Quinctius, une joie égale à celle des patriciens : il jugeait le pouvoir trop grand, et que l'homme

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