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Lettre а Calpurnia

Fiche de lecture : Lettre а Calpurnia. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2015  •  Fiche de lecture  •  1 411 Mots (6 Pages)  •  848 Vues

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Avocat, consul, gouverneur au cours des Ier et 2e siècles, Pline le jeune était également un auteur dont les lettres témoignent de la vie et de la pensée à l'oeuvre dans les cercles dirigeants de Rome sous les principats de Nerva et Trajan. Outre l'intérêt historique que ces lettres comportent, elles sont un véritable exercice de style. La Lettre IV, 19 est adressée à Calpurnia Hispuna, la tante de son épouse, qu'il remercie pour avoir élevé une femme qui lui correspond si bien. Il se livre en effet à l'éloge de cette dernière et nous verrons de quelle manière il rappelle le rôle et l'importance qu'avaient alors la matronne romaine.Outre l'image de la femme parfaite que semble véhiculer son épouse, Pline laisse paraître ici sa vision du mariage et de la famille de manière plus générale.

La description que fait Pline de son épouse semble correspondre à l'idéal de la femme tel qu'il était conçu dans la Rome Antique.

Celle-ci est en effet dotée de multiples vertues. Les nombreuses énumérations qui rythment le texte témoignent de l'abondance de qualités qui la caractérisent et l'utilisation de superlatifs met en avant son caractère exeptionnel Summum est acumen, summa frugalitas (l. 4). Conformément à ce qui est attendu d'elle, elle a du goût pour les lettres et la musique (il est question de his studium litterarum et il est dit d'elle qu'elle cantat). Conformément à l'image de la matrone, parfois appelée domina, elle dispose d'un certain pouvoir : ses domestiques lui obéissent : Disponit qui nuntient sibi quem assensum, quos clamores excitarim, quem eventum rudicii tulerim dit Pline. L'emploi du pronom Eadem (l.7) montre la polyvalence de la jeune femme dont le portrait en situation montre qu'elle sait comment réagir.

Ces qualités provoquent l'admiration de Pline, une admiration qui est perceptible à travers le terme etiam (l. 2, et 5) ou à travers les exclamations auquelles il a recours Qua illa sollicitudine, cum uideor acturus, quanto, cum egi, gaudio afficitur !. La dimension méliorative du pronom illa également utilisé l.16 rendent compte également du respect que Pline éprouve envers sa femme. Par ailleurs, le fait qu'il utilise une tournure impersonelle l.12 Nec aliud decet tuis manibus educatam peut être entendu comme une volonté de sa part d'objectiver l'éloge qu'il fait d'elle, de montrer que celle-ci n'est pas seulement le fait de l'amour qu'il éprouve pour elle mais des qualités dont elle dispose et qui peuvent être reconnues par tous.

Cependant, on perçoit tout de même le statut infantil qui est attribué à la femme lorsqu'elle celle-ci n'est pas encore mariée. La femme de Pline passe de la tutelle de sa tante à celle de son époux dont elle reconnaît la supériorité, elle sait qu'elle a beaucoup à apprendre de lui Meos libellos habet lectitat, ediscit etiam. Contrairement aux femmes que condamnait Tite Live in Ab Urbe condita libri, XXXIV, 2, si elle s'intéresse à la politique, elle reste discrète et n'outrepasse pas les limites que lui impose son genre si quando recito in proximo discreta uelo sedet explique Pline.

Cette lettre de Pline le jeune met donc en avant les qualités attendues de la part d'une femme romaine. A la différence des femmes de Grèce et de beaucoup de peuples de l'Antiquité, la femme jouit à Rome d'un grand prestige et est entourée du plus grand respect. Néanmoins, ce respect ne lui est pas attribué uniquement pour les qualités précédement évoquées : c'est dans le mariage que la matronne romaine s'accomplit pleinement.

Le portrait que Pline fait de sa femme dans cette lettre laisse donc également entrevoir l'idée d'un mariage idéal que constitue son union avec elle.

En effet, tous deux apparaissent comme étant complémentaires. Elle, jeune fille élevée hors de Rome, étrangère à la société mondaine, apporte à l'auteur sa jeunesse, sa simplicité, son enjouement et met ses qualités au service de l'art de Pline puisqu'il écrit Versus quidem meos cantat formatque cithara.

Même si celui-ci conserve une certaine supériorité du fait de son statut d'homme, il établit presque une équivalence entre sa femme et lui : elle aussi dispose d'une certaine sensibilité littéraire Accedit his studium litterarum. Elle s'interesse à la vie artistique et judiciaire de Rome, et, on l'a vu, plus particulièrement

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