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Les Sept épées

Mémoire : Les Sept épées. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2014  •  1 392 Mots (6 Pages)  •  4 026 Vues

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I. L'IMAGE DE LA FEMME DANS LES SEPT EPEES

De loin le poème le plus obscur de l'œuvre d'Apollinaire, il est inclus dans La Chanson du Mal Aimé. La Chanson du Mal Aimé peut être interprété comme un compte rendu de sa relation avec Annie Playden, compte-rendu qui ne pourrait être complet sans une mention à la dimension charnelle de la relation.

Généralement admis que épées = symbole phallique // relation à Annie Playden. Mais par pudeur, Apollinaire aurait choisit de le coder par des symboles et des allusions, pleines d'ambiguïté et de confessions masquées contrairement à Les poèmes secrets et Lettres à Lou → deux recueils à la dimension érotique, voire pornographiques, qui ne seront publiés qu'en 1969.

Le chiffre mythique « 7 » → renvoie à Notre Dame des Sept Douleurs? Passage de « torture, celle qui nait d'une séparation reconnue inévitable » avec thèmes de trahison, souffrance, mort. Moment de séparation avec Annie, comme le montre le passage qui le précède dans La Chanson du Mal Aimé:

Comment ces 7 quintiles représentent-ils les différentes facettes d'amour charnel de la relation entre Apollinaire et Annie Playden, tout en symbolisant la fin de cette relation?

Pour certains, le nom, Playden, aurait été déformé en « Pâline ». Mais Pâline serait le nom de l'épée de l'archange Gabriel. Épée = douleur, mais l'épée de Gabriel est symbole de justice, alors que celles d'Apollinaire sont symboles de l'injustice qu'il ressent face à cet amour déçu. Virginité dans cette première strophe: « pâle », « blancheur », « argent », « hiver neigeant » → symbole virginial, contraste avec le terme « sanglant ». « Tremblant », topos de l'image de la vierge Expérience érotique ou la beauté virginale de la femme est « vouée au sacrifice ».

Destin fatal: « destin sanglant gibeline, Vulcain mourut en la forgeant » ⇒ amour voué à une fin cruelle. On peut même supposer que Vulcain meurt du fait de la forger. Allitération en sifflantes « Son deStin Sanglant Gibeline » Gibeline: adj dérivé du Mont Gibel (Etna), la forge de Vulcain.

Noubosse: serait le nom du plastron de Vénus? Confirmé par la sonorité « noue-bosse » qui se lierait au soutien-gorge.

L'image de l'arc-en-ciel symbolise une beauté inatteignable, une joie visible mais qui n'appartient qu'aux dieux. Joyeux : une hypallage référant au narrateur. Symbolisme: inatteignable; don des dieux,

Dimension charnelle invoquée dans le mot « noces ». Bé-Rieux: mot inventé, mais désignant une foule, des soldats combattants → Après la défloraison, il existe un combat sexuel. Interprété comme signifiant « beaux-rieurs ». Carabosse: fée maléfique, réputée dans la littérature populaire pour offrir des dons sinistres. Suggère à la fois la joie et la douleur dans l'amour.

hybriape: Mot aux consonances gréco-latines créé par Guillaume Apollinaire, certainement de la fusion de "chibre", mot d'argot pour le pénis, et de "Priape", dieu latin de la fécondité doté d’un pénis démesuré, celui dont « les dieux se servent à leurs noces » ! En Grèce, les Hermès étaient des statues dressées aux carrefours, symboles phalliques et de fertilité. Ernest pourrait être le nom qu'Apollinaire lui donnait. On pourrait alors interpréter le nain comme la verge qui perd sa vigueur. Mais le nain est également, dans la mythologie nordique, celui qui forge les épées, expliquant sa présence ici. On aurait alors la perte de virilité exprimée déjà dans « bleu féminin », et renforcée par la rime entre « féminin et nain ». et qui renvoie au début de « la Chanson du mal aimé » avec le voyou au genre ambigu et à l'ambivalence sexuelle. Hermès n'est pas « trimégiste », mais « devenu nain », avec le nom Ernest dérivé de l'allemand « ernst » qui veux dire « sérieux, plein d'ardeur ». L'intra textualité est un jeu si fréquent chez Apollinaire, qu'il apparaît même dans les moindres structures textuelles. Par exemple le nom de la troisième épée (Lul de Faltenin) deviendra le titre d'un poème ultérieur. Pour "lul",il s'agit d'un terme d'argot flamand. Quant à "Faltenin" pourrait résulter de la combinaison de "phal" (abréviation de phallus) et de /tenens/ : qui tient le phallus.

⇒ Strophe qui célèbre à la fois la virilité et sa vulnérabilité.

Fin de la référence mythologique (Vulcain, Dieux, Carabosse,

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