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Lecture analytique: L'albatros de Charles Baudelaire

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Par   •  16 Juin 2014  •  1 531 Mots (7 Pages)  •  1 484 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE n°1 : L’albatros

Introduction : Grand poète du XIXème siècle, Charles Baudelaire est connu pour sa vie de bohème. Auteur torturé, il publia de son vivant une seule œuvre, les Fleurs du Mal. Ce recueil de poèmes fut condamné et censuré à sa sortie, car trop choquant pour la morale bourgeoise, avant de passer à la postérité. Baudelaire y met en lumière la dualité entre la violence et la volupté, le bien et le mal, la laideur et la beauté, l’enfer et le ciel. Le poeme que nous allons etudier est l’Albatros. Poème de trois strophes à l'origine, l'Albatros fut peut-être composé en 1841 sur le bateau qui emmenait Baudelaire à l'île Bourbon (la Réunion) et à la suite d'une scène vécue (Baudelaire serait intervenu avec violence contre des matelots qui avait pris un albatros et lui brûlé les yeux avec leurs pipes) il fût publié seulement en 1859 augmenté de la troisième strophe sur la suggestion d'un ami. L'albatros apparaît comme une métaphore de la double condition du poète.

I) Un univers maritime qui oppose deux espaces

a) un univers maritime

A la première lecture, « L’Albatros » se présente comme la narration d’une scène de la vie en mer.

→ rimes v. 2 et 4 : « oiseaux de mers » / « gouffres amers »

→ champ lexical maritime : « hommes d’équipage » (v. 1, « albatros » (v. 2) « oiseaux des mers » (v. 2), « le navire » (v. 4), « les planches » v. 5, « avirons » v. 8, « tempête » (v. 14).

Mais cet univers est scindé en deux espaces fondamentalement opposés.

b) le sol = les marins

→ Peu décrits, accent mis sur le collectif « les hommes », « l’équipage ». Indifférenciés « l’un …l’autre » (v. 11-12).

→ Appartiennent au monde des « planches » v. 5, du « sol » v. 15.

→ Caractérisés par la pipe, avec terme vulgaire « brûle-gueule »

Esquisse d’un monde trivial, fruste, grossier, enfermé, cloisonné.

c) le ciel = l’albatros

→ caractérisé par une succession de périphrases : « vastes oiseaux des mers » v. 2, « indolents compagnons de voyage » v. 3, « rois de l’azur » v. 6, « voyageur ailé » v. 9, « prince des nuées » v. 13. Ces périphrases par leur longueur (pas moins de 4 syllabes) soulignent l’importance de l’albatros. Elles connotent l’idée de majesté (« prince », « roi »), d’ouverture (« azur », « voyage ») et soulignent une symbiose entre l’albatros et son milieu.

→ Rythme et sonorités contribuent à mettre en valeur l’harmonie du vol et son déploiement :

- effet d’allongement crée par la prononciation des « e » muets : « qui suivent » v. 3, « vas/tes oiseaux des mers » v. 2, « le navi/re » v. 4,

- allitération en [en] et [v]

- prédominance des consonnes continues : sifflantes (s/z) et surtout liquides (l/r) dont la souplesse d’articulation souligne la fluidité de l’air et de l’eau.

Espace ouvert, infini, vertical.

II) Le récit d’une capture

a) l’emprisonnement de l’albatros

→ la chute et l’emprisonnement de l’albatros se caractérise par un changement de lieu : on passe d’un plan d’ensemble privilégiant la vision céleste (1er quatrain alabatros suivant le navire) à un plan rapproché (2e quatrain, albatros = sur les planches) ce changement manifeste l’emprisonnement au sol de l’albatros.

→ La capture s’accompagne d’une torture physique et morale :

- torture physique : bec brûlé par une pipe v. 11

- torture morale : moqueries cruelles des marins soulignée par les trois exclamatives v. 9-10 et 12.

b) la déchéance de l’albatros

→ On assiste alors à un renversement de situation : l’oiseau qui dominait le ciel se transforme en victime et en être « gauche », « maladroit » et ridicule.

→ Ce renversement est mis en valeur par tout un jeu d’oppositions qui soulignent l’inadaptation tragique de l’oiseau au monde ici-bas :

- les " ailes " du vers 7 qualifiés des deux épithètes " grandes " et " blanches " puis comparées à des « avirons » (vers 8)

- antithèses : « rois de l’azur/ « maladroits et honteux » v. 6, « beau » / « laid » (v. 10), « voyageur ailé »/ « gauche et veule » v. 9

- oxymore : « infirme qui volait » v. 12

c) la dramatisation de la chute

Cette chute de l’albatros est dramatisée par toute un sérié de moyens

→ Accent mis sur caractère soudain de la transformation : « a peine les ont-ils déposés sur les planches.

→ Le mouvement des phrases : opposition entre :

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