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Le théâtre au début du XXe siècle

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Par   •  21 Janvier 2013  •  Cours  •  9 690 Mots (39 Pages)  •  1 244 Vues

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COURS

DE

LITTÉRATURE

FRANÇAISE

Le XXe siècle

- Seconde partie -

Le théâtre, la critique, l’essai

Lector univ dr. Monica Hărşan

COURS NO. 1

LE THÉÂTRE EN DÉBUT DU XXe SIÈCLE

« LA BELLE ÉPOQUE »

Quelque temps victime du triomphe du roman, le théâtre qu’Edmond de Goncourt qualifiait hâtivement de moribond en 1879, connaît, au tournant du XXe siècle une éclatante renaissance.

Des auteurs aux talents divers répondent aux attentes du public, d’autres, tout au contraire, choquent le goût de celui-ci, avec une liberté de ton et des moyens qui installent ce genre dans l’avant-garde des recherches littéraires.

On assiste à un foisonnement d’œuvres dont la quantité défie l’énumération et où la chronologie bouscule la logique: en 1896, Ubu Roi d’Alfred Jarry est monté, la même année que Le Dindon de Georges Feydeau; en 1897 le drame en vers d’Edmond de Rostand, intitulé Cyrano De Bergerac, triomphe à Paris, alors que Paul Claudel écrit la pièce La Ville (seconde version).

Sans rupture affichée avec les courants amorcés dans la IIe moitié du XIXe siècle, te théâtre de la “Belle Époque” (1900-1914) voit se diversifier les écritures et les esthétiques.

THÉÂTRES ET COMÉDIENS

En dehors des circuits “commerciaux” du théâtre dit “de boulevard” (populaire et de divertissement), la scène parisienne voit se concrétiser des expériences novatrices, dues à des hommes du métier, qui ne reculent pas devant les risques de lancer des auteurs inconnus.

 ANDRÉ ANTOINE (1857-1943)

Acteur et metteur en scène, il invente la formule du “théâtre libre”. De 1887 à 1894 il y réalise, devant un public restreint d’abonnés, des spectacles que les innovations de mise en scène font qualifier de “naturaliste”. Les comédiens jouent dans des décors réalistes, souvent le dos au public. Un vrai feu de bois brûle dans la cheminée, on mange de la vraie soupe sur la scène et les pendules marquent l’heure exacte.

 AURÉLIEN LUGNÉ-POE (1869-1940)

Concurrent d’André Antoine, il crée en 1893 le théâtre de l’œuvre, en montant Pélleas et Mélisande de l’auteur belge Maurice Maeterlinck. Il y fera jouer aussi Ibsen, Strindberg, mais aussi, en 1896, L’Ubu roi d’Alfred de Jarry et, en 1912, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel.

 JACQUES COPEAU (1879-1949)

La pièce L’Échange du même Paul Claudel sera montée en 1914 par Copeau, qui a pris en 1913 la direction d’un théâtre d’avant-garde, le “Vieux-Colombier”.

 SARAH BERNHARDT (1844-1923)

Autres artisans du prestige de la scène française, quelques comédiens, jouissent alors d’une renommée qui dépasse les frontières. C’est le cas de Sarah Bernhardt, la plus grande “vedette” de l’époque. Elle marqua son passage à la Comédie-Française par ses interprétations des drames d’Hugo et de la Phèdre de Racine. Proust se souviendra d’elle et l’immortalisera dans le personnage de Berma, dans À la recherche du temps perdu. Elle se fit aussi acclamer dans des rôles “travestis”: dans Lorenzaccio de Musset, mise en scène en 1896, dans Hamlet de Shakespeare et, en 1900, dans L’aiglon, succès d’Edmond de Rostand.

TYPES DE PIÈCES

1. PIÈCES SÉRIEUSES

Le réalisme social, mis à la mode par le naturalisme, trouve sa place sur la scène: une série d’œuvres décrit ainsi sans complaisance les rouages de la IIIe République. Dans la pièce Les affaires sont des affaires, Octave Mirabeau (1840-1917) dénonce le pouvoir de l’argent dans la vie moderne; il crée un nouveau type de financier opportuniste, Isidore Lechat.

Le même thème, la toute-puissance de l’argent, inspire aussi Henri Bernstein (1876-1953) dans ses premiers drames: La Rafale (1905), Le Voleur (1906) et Samson (1907).

Émile Zola pensait que la dénonciation des tares et des vices sociaux devait favoriser leur disparition.

Cet optimisme moralisant est repris par ce qu’on a appelle “le théâtre d’idées”: des drames parfois sommaires illustrent alors un problème précis.

François de Curel (1854-1929), admirateur d’Ibsen, met ainsi aux prises patrons et ouvriers dans Le repas du lion (1897) et expose les risques du pouvoir scientifique et de l’expériment médical dans La nouvelle idole (1899).

2. PIÈCES GAIES

La postérité a souvent conservé de la Belle Époque l’image d’une période heureuse. Il est vrai que bon nombre de ses dramaturges ont su cultiver le rire, par toute une série de pièces légères qui n’ont pas toutes sombré dans l’oubli.

Au premier rang de ces auteurs d’amusements, il faut citer 2 maîtres du vaudeville (comédie mêlée de couplets chantes): Georges Feydeau et Georges Courteline.

 GEORGES FEYDEAU (1862-1921)

Le premier porte à la perfection, à travers le genre du vaudeville, les comédies d’intrigues: un public de plus en plus nombreux se presse aux représentations de ses pièces: Un fil à la patte (1894), ensuite La puce à l’oreille (1907), qui abondent en “quiproquos”, en péripéties qui méprisent parfois toute vraisemblance. La pièce Feu à la mère de madame (1908) inaugure une série de pièces en un acte, dont le sujet se restreint, avec une joyeuse férocité, à l’étalage des disputes conjugales.

 GEORGES COURTELINE (1828-1929)

Cet auteur fut soutenu par André Antoine, qui monta en 1891 sa première pièce Lidoire au Théâtre-Libre, puis Le gendarme est sans pitié (1899), Le commissaire est bon enfant et L’article 330, toutes les deux datant de 1900. Une autre pièce de Courteline, La paix chez soi créée par Antoine en 1903, entra dès 1906 au répertoire de la Comédie-Française, signe de la reconnaissance officielle des qualités littéraires de Courteline.

3. PIÈCES

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