Le miroir

Le Miroir

Quelques observations d’abord

Dans ma chambre à coucher le miroir a la fonction d’amener à l’intérieur l’image du monde extérieur ainsi, en regardant le miroir, je revois la verdure qui est derrière mes épaules et au de la de la fenêtre. Le miroir m’agrandit l’espace de la chambre, en plus il lui donne de la lumière. Dans ma salle de bain la fonction principale de mon miroir est de capturer mon image et de me la rendre sans altération. Le miroir prend et donne donc, il capture et rend, et il illumine dès qu’il peut car, sans lumière, il ne peut rien. Surtout le miroir est copie fidèle, sans altération, sauf que la gauche est la droite sont échangées.

Si l’on permet à plusieurs miroirs d’interagir les uns avec les autres, l’on ne sait plus qui prend à qui et dans quel sens, ce qui donne un effet dépaysant dont le labyrinthe à miroirs des foires d’attractions. L’on pourrait alors penser que le miroir est un fils de la sorcellerie.

La portée symbolique

L’association entre miroir et lumière, sa réflexivité, sa fidélité / fiabilité (il ne ment pas), son rôle de passeur entre l’extérieur et l’intérieur, ses effets dépaysant valent au miroir une longue chapitre dans l’histoire du symbolisme. L’on dit ainsi que les yeux sont le miroir de l’âme d’un homme, etc. Cultures et religions ont donné au miroir de valeurs positifs ou négatives ; dans le Feng-Shui c’est très important où un miroir est placé. Si cela est fait correctement la puissance du miroir peut symboliquement doubler richesse, santé et bonheur. Toutefois, lorsque le placement de miroir nest pas exact, cela peut faire beaucoup de mal.

Le miroir est aussi un dispositif littéraire d’exception. Ainsi, je lis dans “Masks, Manipulation, and Madness: The Imagery of Mirrors and Reflection in Literature”, de Michelle Arch:

Reluisant brillamment avec la clarté de la conscience et de la connaissance de soi, flou pour suggérer une distorsion de la vérité ou illusion, fissuré pour transmettre calamité ou une identité tragiquement fracturé, ou horriblement vide pour refléter une âme abandonné ou perdu, le miroir a servi l'imagination des écrivains depuis des siècles. Dans presque tous les genres de la littérature, le miroir est resté une représentation complexe de l'identité et de la conscience de soi et a reflété thèmes d'opposition tels la réalité et l'illusion, la franchise et la tromperie, la logique et le désordre, le narcissisme et le dégoût de soi, la symétrie et le déséquilibre, la flatterie et l'indifférence dure. À travers les miroirs nous voyons notre conscient et notre identité sociale ainsi que le monde naturel dans lequel nous vivons, tout en entrevoyant, et succombant parfois, à l'image plus sombre et dépravée de notre subconscient, du "deuxième" soi, et à la peur, royaume surnaturel dans laquelle il réside. Ce sont ces aspects richement complexes, magiques, et souvent contradictoires du miroir qui continuent d'en faire un symbole irrésistible et émouvant de l'identité intacte et de l'identité en crise dans les contes de fantaisie et de la fiction.

Qu’est-ce

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