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Le héros tragique face au Destin

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Par   •  21 Février 2013  •  Cours  •  740 Mots (3 Pages)  •  948 Vues

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Le héros tragique face au Destin

Le héros tragique a ceci de singulier qu’il est à la fois coupable et innocent. Coupable, aveuglé par ses passions – l’hybris, cette démesure d’orgueil qui le guide – il est alors confronté au Destin, bien souvent synonyme de divinité ou, du moins, de transcendance ( tout dépend de la tradition et de l’époque dans laquelle on place la pièce). Innocent, il est alors le jouet de cette transcendance, de cette mystérieuse Fatalité ( Puissance occulte qui, selon certaines doctrines, déterminerait le cours des événements d'une façon irrévocable, définit le TLF). « Je me livre en aveugle au Destin qui m’entraîne », proclame Oreste dans l’Andromaque de Racine. Il est en ainsi que chaque héros tragique. Et c’est peut-être d’ailleurs ceci qui oppose principalement le drame à la tragédie : la présence du Destin… Quelle puit être la forme du Destin ? Dans Macbeth, il est figuré par les trois sorcières. Dans Phèdre, Racine choisit de ne pas l’incarner. Néanmoins, Vénus et Neptune sont évoqués et invoqués par les personnages : « Je t’implore aujourd’hui. Venge un malheureux père », supplie Thésée. Présent ou absent des planches, la Destin domine la pièce et le héros tragique. En effet, « la mise en scène du Destin » signifie à la fois la façon dont le dramaturge et le metteur en scène représentent la fatalité, mais aussi comment celle-ci met en scène les personnages. C’est cette double articulation qui rend une pièce tragique ; le Destin est le seul « personnage » à agir avant, pendant et après la représentation. Dans l’Œdipe-roi de Sophocle, il abat sa fureur avant l’arrivée du héros car, déjà, la cité est ravagée par la peste. Ensuite, telle l’épée de Damoclès, il suit les pas du héros jusqu’à sa chute finale. Enfin, après que le rideau se baisse, il s’agite encore. Œdipe est l’un des rares héros tragique à ne pas mourir à la fin. Il choisit de se percer les yeux – puisque de toute évidence, il a toujours été incapable de voir la vérité – et de quitter la cité. Phèdre choisit quant à elle de prendre le poison… est-ce là une marque de libre-arbitre face au Destin ? Mais le Destin peut aussi être représenté sous forme de symboles. Dans Macbeth, le poignard ensanglanté ( II,1) encourage le héros à accomplir son forfait mais, en même temps, le met en garde : « C’est la sanguinaire besogne qui prend corps à mes yeux », déclare-t-il. De même, les apparitions fantasmagoriques sont des interventions divines, et l’horrible tête qui surgit devant Macbeth annonce une décollation exemplaire ! L’enfermement est aussi une représentation du Destin… Bien avant Sartre, le « huis-clos » est une forme de condamnation extérieure au personnage qui le pousse à rester enfermé. Dans le théâtre classique, tout ceci participe de la tragédie car, en conformité avec les trois règles des unités, il n’est qu’un seul lieu. En outre, Fortune est une machine déferlante, qui terrasse en une seule journée. C’est pourquoi le héros tragique a très peu l’occasion de réfléchir à ses actes. Le héros tragique essaie pourtant de lutter contre le Destin. Les scènes d’agôn ( de combat verbal ) en sont la preuve. Œdipe s’oppose au devin Tirésias ( messager des dieux ) par une rhétorique guerrière et agressive, et les stichomythies

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