Le dix-neuvième

Le XIX ème siècle est un siècle très prolifique. Un nouveau mouvement succède au naturalisme : le symbolisme. Les symbolistes utilisent généralement des images pour évoquer le monde, suggérer d’idées abstraites sans les expliciter alors que la pensée logique exploite les données du réel. Ainsi de nombreux auteurs s’illustrent dans ce domaine tel que Verlaine, Rimbaud, Mallarmé,… Charles Baudelaire est sans doute le précurseur de ce mouvement et publie de nombreux œuvres tels que le recueil Le Spleen de Paris, recueil posthume publié en 1869. Parmi les poèmes qui composent ce recueil figure « Enivrez-vous ». Dans ce poème, l’auteur nous évoque la mortalité de l’Homme face au temps et ainsi pour oublier la mort, l’auteur s’enivre. Dès lors nous sommes en droit de nous poser cette question : comment oublier la mortalité de l’Homme face au temps ? Pour cela nous allons d’abord étudier l’appel au voyage, ensuite nous analyserons la peur face au temps qui passe et enfin nous intéresser la souffrance.

Dans ce poème, Baudelaire s’exhorte et exhorte le lecteur à s’enivrer. De ce fait, par l’ivresse l’auteur s’engage dans un voyage poétique.

En effet, Baudelaire s’enivre pour profiter des plaisirs de la vie, et cela nous est prouvé à la ligne 4 avec « De vin, de poésie ou de vertu ». Notons que les énumérations et les accumulations ont un intérêt musical. La reprise anaphorique à la ligne 7-8 « à tout ce qui » influe sur la musicalité de ce poème et met en avant l’idée de légèreté. De plus les allitérations en [v] et [i], son liquide, en [s], son sifflant, permettent d’insister sur la légèreté, de voyage. Pour s’enger dans ce voyage, l’auteur s’exhorte et exhorte le lecteur à s’enivrer. En effet à la ligne 3, le pronom « vous » comprend le lecteur mais aussi Baudelaire.

Mais le voyage poétique pour Baudelaire est aussi symbole d’éternité. En effet l’auteur fait plusieurs fois référence à l’éternité comme par exemple à la ligne 8 « à tout ce qui roule », ici le verbe « roule » fait allusion à l’infini, à un cycle sans fin. Mais le voyage pour Baudelaire, c’est aussi partir au-delà de la Terre. En effet, l’univers est une des caractéristiques de Baudelaire : il cherche à s’élever. De ce fait, le mot « étoile » à la ligne 7 souligne cette idée. En s’enivrant, l’auteur cherche a échapper au spleen ; ainsi à la ligne 11 l’expression « enivrez-vous » nous prouve cette idée.

Ainsi grâce a tous ces éléments, nous pouvons désormais affirmer que le poète s’engage dans un voyage poétique dans le but principal d’oublier le temps qui passe et donc la mort inévitable de l’auteur

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