Le cinéma

Jean-Thomas Lamy

Groupe 06109

1. Il y a plusieurs caractéristiques qui différencient le cinéma d’auteur du cinéma commercial. Tout d’abord, le but d’un film commercial est d’attirer et de divertir les foules, tout en espérant faire le plus gros profit possible. Le cinéma d’auteur, lui, va avoir comme but de faire une œuvre d’art, de proposer la vision personnelle et authentique d’un ou d’une réalisteur.trice. Dans le cinéma commercial, le rôle du réalisateur va être de diriger le tournage. Il va cependant n’avoir qu’un droit de regard limité sur le film, car le dernier mot est au producteur. L’artiste qui fait un film d’auteur, quant à lui, va avoir un droit de regard sur toutes les étapes du film. Le contenu type d’un film commercial va être une histoire attrayante et divertissante. Il sera conservateur et stéréotypé, car le film n’est pas fait dans le but de choquer. Le cinéma d’auteur va avoir une histoire plus originale, possiblement choquante et qui bousculent les stéréotypes et les idées reçues. Le cinéma commercial va avoir une forme classique et efficace, dans le but de créer des émotions fortes, toutefois forcées chez le spectateur. Dans le cinéma d’auteur, la forme est au service du contenu. Il va y avoir une recherche d’un style singulier pour partager un point de vue différent, qui peut encore une fois déranger. J’ai visionné dans le cadre du cours le film Incendies, de Denis Villeneuve. Il traite dans ce film d’immigration, d’un viol incestueux et de l’horreur d’une guerre religieuse qui se passe au Moyen-Orient. Ce qui en fait un film d’auteur, c’est tout d’abord l’histoire originale et extrêmement dérangeante. Une mère va se faire violer par son fils qu’elle n’a jamais vu, car séparé à la naissance, va être enceinte de ce dernier et va accoucher de jumeaux en prison. On y montre une réalité violente qui peut nous mettre très mal à l’aise. Je pense notamment à une scène où un groupe de chrétiens radicaux vont fusiller l’entièreté d’un bus de musulmans innocents, même les enfants, et vont brûler vivant les survivants. La forme est également au service du contenu. Ils vont utiliser une caméra à l’épaule lors de scènes agitées, vont faire des gros plans pour mettre l’emphase sur ce que ressent le personnage lors de scènes dramatiques et vont être à la recherche d’un style distinctif. Par exemple, il y a un très beau plan de 42 secondes où l’on voit des pellicules argentiques se faire examiner en gros plan, tout en étant mal cadré, ce qui crée un sentiment de désordre qui s’harmonise parfaitement avec la scène.

1. Le cinéma d’auteur au Québec dont nous sommes si fiers, fait face à de multiples enjeux qui nuisent à sa conception. Le financement est l’un de ses enjeux. Le cinéma d’auteur va faire bien moins d’argent que les « blockbusters » américains ou les films grand public québécois, alors il est difficile de trouver du bon financement. Peu de producteurs et de distributeurs vont préférer investir dans un film d’auteur créé pour partager un point de vue hors norme qui rapporte peu, par rapport à un film commercial créé pour générer du profit. À cause du manque de financement, il va parfois y avoir des contraintes pendant le tournage, faute de budget. Un film d’auteur va rencontrer plusieurs autres difficultés, comme la distribution. Il y a un grand manque d’appui lorsqu’il est temps de promouvoir et de distribuer les films d’auteurs québécois. Sans une bonne promotion, le film manquera de visibilité, ce qui va affecter la vente de billets et le film ne va peut-être jamais trouver son public. D’ailleurs, en parlant du public, ce dernier ne s’intéresse que très peu au cinéma d’auteur. Il va prioriser un film commercial, où il n’a pas besoin de se casser la tête pour passer un bon moment. Cette difficulté à rejoindre le grand public québécois va avoir une grande incidence sur la vente de billets du film. Cela touche aussi l’intérêt des producteurs et distributeurs, qui, en voyant film d’auteur après film d’auteur faire une très petite recette, va diminuer. Le cinéma d’auteur a aussi une grande difficulté à garder au Québec ses réalisateurs les plus émérites. Denis Villeneuve en est un bon exemple, Jean-Marc Vallée aussi. Lorsque l’un grand réalisateur comme Villeneuve change de registre, passe de film d’auteur québécois à méga production hollywoodienne, cela influence l’opinion des québécois sur les conditions de travail dans le milieu du cinéma d’auteur et sur l’image même de ce dernier. La réception du cinéma d’auteur est aussi un enjeu de taille. Comment intéresser les québécois à visionner des films d’auteurs, si à chaque fois qu’un film n’atteint pas les objectifs des contribuables, il se fait lyncher sur la place publique? Avec des critiques négatives de ce genre, l’intérêt des québécois va encore une fois diminuer envers le cinéma d’auteur.

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